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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #3. Beverly Hills Cop

Copyright CIC

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !




#3. Beverly Hills Cop de Martin Brest (1984)

Le charme des glorieuses 80's aidant énormément, on ne demande rien de plus à une série B d'époque, que de nous divertir de la plus simple des manières qui soit, surtout si celle-ci s'échine à s'articuler autour d'un one man show soit comique, soit musclé de l'interprète vedette auquel elle est totalement voué, comme... Le Flic de Beverly Hills, projet accouché dans la douleur (et passé entre les mains, entre autre, de Mickey Rourke et de Sylvester Stallone, dont le traitement sombre et très " Dirty Harry ", servira d'ébauche à son jubilatoire Cobra), mais dont la redoutable efficacité le destinait presque inéluctablement, à devenir un objet de culte au fil des décennies.


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Un tube entêtant - The Heat Is On de Glenn Frey - qui n'édulcolore en rien la force évocatrice des images d'une Détroit (déjà) gangrenée par la pauvreté et les inégalités sociales.
Un magouilleur à la gouaille atypique qui tente de refourguer un semi-remorque rempli de contrebandes avant de se lancer, involontairement, dans une folle course-poursuite à travers la ville contre la police ou, sous les douces sonorités de Neutron Dance des Pointer Sisters, il sera balancé dans tous les sens - comme les cartons de cartouches de Lucky Strike - avant de clore son incroyable péripétie, plaque à la main, face à des collègues finalement peu surpris de le voir être la cause d'un tel bourbier...
Cinq minutes à peine, c'est tout ce qu'il faut à Martin Brest pour concocter une introduction dantesque, annoncer la (jolie) couleur de son film, foutre une banane d'enfer à son (définitivement enthousiasmé) auditoire tout autant que de rendre férocement attachant un héros que l'on aura plus jamais envie de quitter.
Titant judicieusement le parti pris d'un pitch aussi facile qu'il est commun (un flic enquête sur le meurtre de son meilleur ami dans une ville ou il n'est décemment pas le bienvenu, le tout sous fond de trafic de drogue), la péloche, au rythme de croisière inhérent aux autres productions du magique duo Bruckheimer/Simpson, puise autant sa force dans des scènes d'actions maitrisées (à l'époque ou les productions n'étaient pas encore boursouflées par les CGI et les fonds verts, et ou tout se jouait grâce au travail titanesque des cascadeurs) que dans la symphonie en cabotinage majeur d'un Eddie Murphy alors à l'apogée de son art.



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Dans le rôle le plus emblématique de sa carrière, le bonhomme, tout en surjeu et en improvisation géniale, en impose dans la peau d'Axel Foley, flic indiscipliné aussi insolent qu'il est volontairement sans gêne, mais dont la pugnacité et l'humour ravageur, séduit autant tous ceux qu'ils rencontrent - exceptés les vilains bien évidemment -, que le spectateur, qui ne fait qu'en redemander encore et encore.
Mieux, dans ce déchainement constants de gags (les bananes, les arrivées au Beverly Palm Hotel et au country-club, le bar de striptease,...), son dymanisme constant dynamite aussi bien l'alchimie qui l'unit autant au duo John Ashton/Judge Reinhold (le trio n'en sera que meilleur dans la suite signée par feu le regretté Tony Scott), que ses interactions avec la pluie de gueules iconiques qui habitent le casting (l'impeccable Ronny Cox, le terrifiant et crevure sur les bords Steven Berkoff, le futur Mike de Breaking Bad Jonathan Banks ou encore Lisa Eilbacher, Paul Reiser, James Russo et Gilbert R. Hill).
Jouant habilement sur le choc des classes (et, plus timidement et légèrement, sur celui du racisme ordinaire) et les différences entre les différentes polices US, férocement ancré dans son époque, porté par une bande originale démente (Stir it Up de Queen Patty LaBelle en tête) et l'alchimie incroyable entre ses personnages, Le Flic de Beverly Hills est un petit bijou intemporel, une péloche qui a bercée l'enfance de la majorité des vingtenaires/trentenaires et dont la magie, certes un poil daté, n'a pourtant rien perdu de sa superbe.



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Ne t'en fais pas Alex, on t'aimera pour toujours, même après Wonderworld et le souvenir douloureux du troisième opus de John Landis...


Jonathan Chevrier



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