[CRITIQUE] : O'Dessa


Réalisateur : Geremy Jasper
Acteurs : Sadie Sink, Kelvin Harrison Jr., Murray Bartlett, Regina Hall,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Comédie Musicale, Romance, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
Situé dans un futur post-apocalyptique, une fille tente de récupérer un héritage familial. Son voyage la conduit dans une ville étrange et dangereuse où elle rencontre son grand amour.




Il n'y avait pas forcément à trop frétiller de la fesse gauche pour réaliser que O'Dessa, nouveau long-métrage d'un Geremy Jasper que l'on avait découvert avec le très chouette Patti Cake$ (petit bout de feel good movie piquant sur une jeune serveuse du New Jersey pro du slam qui rêvait de percer dans le hip-hop, porté par la verve géniale d'une Danielle Macdonald un peu trop tombée dans l'oubli depuis), n'allait pas péter dans la soie de l'originalité, lui qui semblait porter toutes ses références sur la pochette de son vynile nostalgique.

Après tout, il n'y a aucun problème à ce qu'une comédie musicale, et qui plus est une totalement inscrite dans les codes du récit YA dystopique, ne soit pas original et se laisse même aller à une sorte de compilation de tous les greatest hits possible, tant qu'il offre une certaine ivresse romantique et quelques riffs géniaux.

Copyright Searchlight Pictures

Ce dont le film de Jasper est, malheureusement, totalement dépourvu, errance bruyante et confuse perdu dans les limbes du pompage mal luné de Phantom of the Paradise, Hunger Games, Rock Forever et BIM Stars aka The Apple de Menahem Golan - le tout shooté dans une patine rétro 80s à en faire rougir tous les wannabe Stranger Things.
Flanqué dans un futur post-apocalyptique où une substance psychédélique semble avoir infecté tout le globe (au point de le transformer en un désert multicolore... pourquoi pas), on y suit les atermoiements d'une fermière, sans doute arrière-petite fille de Ren McCormack (les vrais savent), qui aspire à une vie au-delà des aléas de la campagne et d'une vie familiale difficile - sa mère est malade.

Bonne nouvelle, sa matriarche est vite dézinguée (pourquoi s'emmerder ?) et elle se met en quête de récupérer un incroyable héritage familiale - la guitare légendaire laissée par son père - en se rendant dans l'étrange et dangereuse cité de Satylite City sous le joug autoritaire du tyran/wannabe Hanouna Plutonovich.
Là-bas, elle va, avant de rétablir l'équilibre de la force et de renverser - facilement - le régime en place, trouver l'amour de sa vie...

Copyright Searchlight Pictures

Opéra-rock qui tente de raviver la flamme d'une vibe déjanté de la comédie musicale des 70s/80s, à coups de morceaux country-rock méchamment oubliables (qui ne font que surligner ce qui était déjà clair et perceptible à l'écran), Jasper structure son film comme un énorme clip vidéo sans rimes ni raison, où les personnages comme la narration semblent secondaire sous ses élans romantiques (risibles et aléatoires) et musicales affreusement creux, qui viennent rompre (pas toujours de manière nécessaire, encore une fois) le rythme d'une intrigue sensiblement rachitique et bardée d'incohérences.

Reste une Sadie Sink qui, sans doute là pour remplacer une vraie chanteuse qui n'a pas voulu s'engager dans ce gros bourbier, fait ce qu'elle peut pour que le paquebot ne se prennent pas le premier iceberg venu.
Peine perdue...


Jonathan Chevrier




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