[CRITIQUE] : Lumière, l'aventure continue !
Réalisateur : Thierry Frémaux
Acteurs : -
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Il y a 130 ans, les frères Lumière inventaient le cinéma. Tout était déjà là, les plans, les travellings, le drame, la comédie, le jeu des acteurs… Grace à la restauration de plus de 120 vues Lumière inédites, le film nous offre le spectacle intact du monde au début du siècle et un voyage stimulant aux origines d'un cinéma qui ne connait pas de fin
“ You know, Minister, I disagree with Dumbledore on many counts...but you cannot deny he's got style ”, cette réplique que les fans d'Harry Potter n'auront pas eu de mal à reconnaître (L'ordre du Phoenix, les vrais savent), pourrait clairement s'appliquer à Thierry Frémaux, même si certes, on ne se prononcera pas sur son style, mais bien sur ses goûts et actions cinématographiques difficilement attaquables.
Après avoir laissé s'exprimer ses élans de cinéastes en 2017 avec Lumière ! L'aventure commence, foisonnant montage de pas moins de 108 efforts - restaurés - tournés par Auguste et (surtout) Louis Lumière, regroupés par par thèmes et intentions avec en prime ses commentaires en voix-off; le bonhomme récidive avec une suite scrupuleusement dans la même veine, Lumière, L'aventure continue ! (tout est dans le titre), où il compile cette fois 120 vues tournées par les frangins de 1895 à 1902 (sur 2000, la marge est encore large), avec l'appui de Gabriel Faure à la musique.
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L'intention y est peu ou proue la même : détourner l’attention des frangins en tant qu’inventeurs et pionniers, pour continuer à parler d’eux en tant qu’artistes, eux dont les expérimentations comme les découvertes expressives ont créés les codes et la grammaire que nous continuons d’utiliser plus de cent trente ans après.
Les cinéastes extraordinaires avant les techniciens du miracle, avec quand-même une sacrée mise en avant de sa personne - pourquoi s'emmerder ?
À la fois passionné et férocement pédagogique (affirmations catégoriques inévitables à la clé), Frémaux comme le spectateur (re)découvre les cinéastes, fouillant dans les vérités de leurs travaux avec un zèle presque anthropologique, contextualisant/scrutant la richesse de leur imaginaire pour tenter d'en déceler la magie.
S'il n'échappe pas à un esprit " mixtape facile ", l'effort n'en est pas moins ludique et essentiel dans sa mise en avant d'œuvres rares ce qui, à une heure où la proposition en salles comme sur les (nombreuses) plateformes de streaming n'a jamais été aussi imposante, nous ramène un émerveillement pur et simple.
Ne nous en privons pas.
Jonathan Chevrier
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