[FUCKING TEAM] : Les Tops 2024 de la rédaction
riche que passionnante : voilà ce qu'on en a modestement pensé, avec tout plein de tops (et pas de flops, parce que c'est stérile) et de billets dedans.
Un Top 10 pour 10 rédacteurs, ça en fait un bon petit paquet de films, on est d'accord, et même si les goûts et les couleurs sont sensiblement différents (quoique, beaucoup ont des coups de coeur en commun), cela fait surtout un bon petit paquet de séances hautement recommandables au coeur d'une année cinématographique tellement dense que même avec 825 billets au compteur, on a dû en louper pas loin du double - fou mais vrai.
Histoire de trancher avec le concept d'un simple top groupé et d'un classement général, on a opté pour des sélections commentées de ce qui a fait notre année 2023, que ce soit dans une salle obscure ou tout simplement dans notre salon ou devant notre ordi (pensez plateformes SVOD et VOD plus que téléchargement illégal, merci).
Bref, à vos clics et on ne vous encouragera jamais assez de nous balancer vos classements à vous, que ce soit sur nos réseaux sociaux ou même en coms sur cet article.
Enjoy it !
Fucking Team
Jonathan
Faire un Top 10 de fin d'année, c'est un peu comme chercher à compiler les meilleurs moments de tous tes meilleurs moments Nutella dans une salle obscure (surtout) où ailleurs, vite penser que tu as su trouver enfin une sorte d'équilibre dans tes choix avant de culpabiliser comme si t'avais oublié un de tes mômes dans le supermarché du coin, quand tu confrontes ton classement à ceux des copains et que tu omets de citer plusieurs films " importants ".
La vie de cinéphile est dure tu sais - pas du tout.
Mais puisqu'il faut résumer l'année 2024 en une poignée de mots, que dire si ce n'est qu'elle a été, peut-être, plus passionnante à suivre encore que la cuvée 2023, quand bien même chaque mercredi de sorties imposait une gymnastique des plus complexe pour compiler les séances entre les propositions traditionnelles et les ressorties de plus en plus nombreuses; une bénédiction comme une malédiction pour s'organiser, d'autant plus lorsque l'on a une vie professionnelle à côté.
Mais mieux vaut plus que moins et la pluralité des séances permet, justement, d'enchaîner les découvertes diverses et variées d'où émergent parfois de vraies séances indispensables.
Que dire aussi du génial Miséricorde d'Alain Guiraudie, sorte de relecture personnelle du Théorème de Pasolini fait de pastis et de cèpes, de malices, de mensonges et de non-dits, du glaçant La Zone d’Intérêt de Jonathan Glazer, qui va infiniment plus loin que la simple étude hors-champ de la noirceur de l'âme humaine (en abordant frontalement et avec crudité, un débat aussi séculaire que stagnant : la représentation de la banalisation perverse d'une horreur abjecte et bien réelle); voire de l'incroyable Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof, drame familial explosif à la charge politique dénuée de toute ambiguïté et de tout complexe, puisque nourrit autant par la métaphore que par une confiance sans réserve en sa propre narration.
Pas une petite année donc, dont il faudra également célébrer les films que nous n'avons pas forcément tous cités dans nos classements respectifs : La Bête de Bertrand Bonello (un magnifique cauchemar tentaculaire et dense, infiniment politique dans sa manière de lier la régression de l'humanité et l’anéantissement progressif du soi, vers une efficacité/productivité sociale totale), Bye Bye Tibériade de Lina Soualem (une imposante et poétique mosaïque humaine façon bel hommage à la persévérance des femmes palestiniennes à travers le temps), L'Ombre du Feu de Shinya Tsukamoto (l'expression vibrante et déchirante de l'impuissance d'une humanité qui n'a de cesse de se détruire dans un cycle infini de violence et de haine), sans oublier Eureka de Lisandro Alonso (qui tricote une méditation abstraite, amère et lancinante autant sur l'exploitation culturelle, que sur la capacité d'adaptation/survie d'une humanité oppressée et emprisonnée à la périphérie du monde capitaliste) et Septembre sans attendre de Jonás Trueba (comédie de remariage délicate et douce-amère, qui s'évertue à briser le pessimisme du divorce dans une célébration improbable et par l'humour, de sa normalité).
Ça fait beaucoup de péloches laissées, comme Bébé, dans un coin (t'as la ref, ne fais pas semblant), mais tu sais quoi, ce n'est pas grave, on a eu la chance de les découvrir et de pouvoir écrire dessus sur le site donc d'une manière où d'une autre, elles n'ont pas été zappées.
Je dois également remercier Arte, sans qui mes soirées seraient bien mornes parfois. Grâce à lui, j’ai découvert Pique-nique à Hanging Rock, La chambre du fils de Nanni Moretti ou bien Amour fou de Jessica Hausner, qui décrit avec cynisme l’époque romantique. Et parce que j’aime bien faire le grand écart, j’ai découvert, lors d’un même week-end, Tendres Passions de Brooks et Le Voyeur de Powell. Un autre temps fort de mon année 2024 aura été la découverte de Cruising. Je ne pensais pas avoir besoin de voir Al Pacino en blouson de cuir. Je crois bien que le sex-appeal a été inventé à ce moment-là. Vous l’aurez compris, en 2024 je me suis tournée vers le passé avec grand plaisir.
Le podium : trois films, trois claques
En tête de liste, Le Comte de Monte-Cristo. Une adaptation magistrale qui a redonné à Dumas ses lettres de noblesse sur grand écran. Mention spéciale à la mise en scène, aussi brillante qu’un diamant tout juste taillé. À ses côtés, City of Darkness, un polar made in HK, où ça tatane férocement. Et enfin, Nosferatu, un remake qui réussit l’impossible : réinventer l’ombre du mythe avec élégance.
Nicolas Cage, Kate Winslet et des come-backs remarqués
Petit miracle de 2024 : voir Nicolas Cage dans mon top. Trop souvent abonné à mes flops, il nous livre ici une prestation qui, comme dirait l’autre, “relève de l’art”. Kate Winslet, elle, est l’évidence. En 4e position, son rôle bouleversant confirme que le talent n’a pas de limite chez elle.
Et puis, les revenants ! Demi Moore dans The Substance, un film d’horreur où elle hypnotise la caméra.. Et Richard Gere, charismatique comme jamais dans Oh, Canada.
John Krasinski et Zac Efron, les outsiders
John Krasinski continue d’enchaîner les succès avec des films qui nous prennent par les sentiments. IF et son titre français Blue et Compagnie (bravo à nos traducteurs…) en est la preuve éclatante.
Et puis, qui aurait parié sur Zac Efron ? Iron Claw signe son retour en grâce, avec une performance musclée et habitée. Comme quoi, Hollywood adore les renaissances.
En attendant 2025…
Alors, 2024, on te quitte sans regrets, mais avec une pointe de gratitude pour ces instants d’émerveillement (Merci Flober pour Nous, Les Leroy). Rendez-vous en 2025 pour, espérons-le, une année plus riche. Allez, on commence le 1er janvier ? Popcorn prêt, la lumière s’éteint. À bientôt dans les salles.
Plus qu'un simple classement, vous pouvez y observer mes meilleurs souvenirs cinématographiques face à une année cinéma que je n'ai pas trouvée très folichonne pour être tout à fait franche. Ainsi, certains films sont clairement imparfaits mais ils ne se retrouvent pas par hasard dans mon classement très personnel : ils y figurent parce qu'ils ont su, malgré tout, provoquer quelque chose pendant et après la séance.
Mon top 3 s'est rapidement dessiné, voire même imposé. Il est composé d'une œuvre familiale et politique avec Les Graines du figuier sauvage, d'une romance bouleversante avec Memory, et de la naissance d'un mythe avec Furiosa : Une saga Mad Max. Ces trois propositions différentes illustrent bien la diversité de mes goûts cinématographiques.
Dans le reste de mon modeste classement, on retrouve la Palme d'or Anora, qui a su m'interroger sur mon rire constant alors que l'on réalise peu à peu la dimension tragique de l'oeuvre.
En parlant de tragédie, j'ai également retenu le biopic Iron Claw, porté par un incroyable Zac Efron, qui doit faire face aux conséquences de la toxicité patriarcale.
Netflix n'a pas encore dit son dernier mot. Deux auteurs ont donc fait leur retour sur la plateforme : Juan Antonio Bayona avec le magnifique Le Cercle des Neiges, et Jeremy Saulnier avec le tendu Rebel Ridge. Une seule frustration : j'aurais tellement aimé découvrir ces deux films dans une salle obscure.
Enfin, deux comédies musicales se sont également hissées dans ce top : Wicked et Joker : Folie à deux. Ce sont deux films qui ont clairement leurs détracteurs (j'entends déjà certains souffler rien qu'en voyant ces titres dans mon classement) mais qui ont su m'embarquer (et pas uniquement grâce à leurs numéros musicaux).
Des personnages et des personnes au bord du gouffre, dont l'existence est mise en péril ou bien trop conditionnée, et qui ne peuvent s'extirper de ces territoires et autres espaces intérieurs. Le cadre cinématographique se fait alors le nouvel espace où leur vie prend un sens. Un besoin de réaffirmer une présence au monde, en quelque sorte. De ces espaces émergent alors des désirs et des émotions, ainsi que des souffrances et de la mélancolie. Celles qui dessinent une rupture avec d'autres personnages, ou avec un hors-champ symbole du poids du passé, ou avec la fonction de base de l'espace. Le geste consiste à chercher ce qui se cache sous le voile de ces espaces, ce qui se cache sous l'apparente banalité de ces nombreux « domiciles ».
Il en ressort une vérité. D'abord celle de parties du monde égarées ou abandonnées. Puis surtout, celle de sensibilités bien vives malgré la fatalité d'une mort certaine, d'un épuisement, ou d'un appauvrissement. La vérité est une beauté et une tendresse qui contraste avec la tragique symbolique des espaces. Car malgré la souffrance ou l'horreur chaque lieu regorge d'une abondance, contraste de la situation conférée aux personnages/personnes. Comme si une fracture nette s'était imposée entre eux et leur environnement respectif. La richesse d'un paysage est soit de l'ordre du souvenir (voire du fantomatique) et/ou de l'inaccessible. L'humanité serait-elle ainsi désynchronisée avec la nature, avec les espaces qu'elle nomme habitat ? Car même les intérieurs sont parsemés d'énergies contraires.
Il se pourrait même que ce qui reste d'humanité ne tienne à ce qu'en feront les jeunes personnages/personnes. Les adultes, ayant façonné un environnement ou le contrôlant (voire l'ayant détruit), sont face à une jeunesse qui doit prendre conscience du monde qui l'entoure. Parce que le relais leur sera passé un jour. Il faut alors s'interroger. Sur la légèreté possible à trouver, sur la justice et le modèle politique, sur des traditions s'écoulant sur des générations, sur l'identité, sur ce qui véhicule l'art, sur la guerre, sur le travail, sur le mariage, sur le deuil, sur le rapport à la nature, etc. Et si, pour retrouver notre humanité, il suffisait d'accompagner les paysages dans une lutte ? Comme affirmer chaque paysage comme une ressource de sentiments et une ressource de vitalité, luttant sans relâcher contre le moindre pouvoir qui veut s'y installer le détruire de toute poésie.
Alors viennent les films du "deuxième palier". Ceux qui occupent généralement jusqu'à la cinquième ou sixième place. Ces films géniaux mais pourvus d'un défaut flagrant qui les empêche de se hisser au sommet du podium : un Les Reines du Drame ou un Hundreds of Beavers dont la créativité folle exalte mais épuise à la longue; un Emilia Perez ou un Pauvres Créatures qui déborde d'audace mais dont le thème risqué laisse de dangereuses zones d'ambiguïté. Un City of Darkness des plus enthousiasmants mais que j'ai, semble-t-il, déjà complètement oublié..? Parmi ceux-ci, Anora n'est pas forcément celui qui m'a le plus transportée, mais c'est le seul à ne pas avoir un vice éliminatoire.
Enfin, il y a la queue de peloton. Ces dernières places du classement pour lesquelles se battent des dizaines d'œuvres aux qualités diverses, entre lesquelles tout arbitrage paraît quelque peu... arbitraire, justement. Cette fois encore, il y a une belle brochette d'honorables prétendants, et je dois en laisser plusieurs à la porte avec un pincement au cœur. A ce moment-là, il faut bien s'inventer des critères pour les départager. C'est souvent l'occasion de mettre un coup de projecteur sur des thématiques chères à nos cœurs, car est-ce que ça ne fait pas du bien de voir un film qui parle si bien de la France rurale que Vingt Dieux ? Un premier long-métrage en plus, est-ce que ça ne mérite pas un coup de pouce ! C'est aussi le moment de procéder à certains équilibrages : "Tiens, je n'ai pas cité de film documentaire, si je mettais en avant Riverboom dans cette catégorie ?" Malheureusement, comme je ne parviens pas à choisir entre Flow et Le Robot Sauvage, on se passera finalement complètement de film d'animation...
Du reste, ne nous mentons pas, c'est aussi là que tient notre marge de manœuvre pour entretenir notre persona en tant que critique. Moi, au fond, que serais-je sans être la nana spécialisée en cinéma asiatique ? J'ai de la chance, il a donné les très bons My Sunshine et Girls Will be Girls cette année. Tant pis pour Nomad, qui aurait largement eu sa place aussi, mais je ne suis pas à l'aise à l'idée de mélanger à tout cela un film des années 80s, quand bien même cela fut-il sa première sortie en France : le charme rétro est un avantage déloyal.
Non, en définitive, l'année ne fut pas si mauvaise. Il reste juste cet arrière-goût amer de ne pas avoir eu droit à *la* séance qui suspend le souffle et serre les tripes. Peut-être qu'elle était au coin du multiplexe et que je ne l'ai simplement pas assez bien cherchée. Il est vrai qu'elle est loin l'époque où j'allais voir quatre ou cinq nouvelles sorties chaque semaine (ça trimait dur pour le podcast La Troisième Rangée !), mes habitudes ne s'étant jamais vraiment remises du COVID. Et puis, face à une année professionnellement chargée, l'épuisement m'a amenée à prendre de moins en moins de risques en salles, et je n'ai pas posé mon habituelle semaine de congés pour rattraper des films mi-décembre.
Peut-être comptais-je trop, aussi, sur la sélection de l'Etrange Festival, qui alimente mes classements depuis une décennie. J'avais eu vent que l'équipe n'était pas complètement satisfaite du cru de l'année, et en effet je n'en étais jamais rentrée aussi bredouille, après une quarantaine de séances sans réel coup de cœur (du moins en ce qui concerne les films; mais c'est une autre histoire). Mes excursions au PIFFF, au Kinotayo, au FFCP n'ont pas été plus heureuses. Cependant, il y a bien une constante qui n'a pas changé : j'ai encore vu l'essentiel de mon top au Forum des Images.
Comme chaque année, 2024 se clôture dans le bal des râleurs qui déplorent une énième période de disette cinématographique alors que, comme chaque année, les propositions singulières et enivrantes ne manquent pas. Comme toujours, le cinéma français a été à la fête et il est dommage de devoir se limiter à 10 titres pour un top tant des films comme Trois amies, Le roman de Jim, Quand vient l'automne, Ni chaînes, ni maîtres, Les fantômes ou Planète B rappellent qu'il ne faut pas limiter ses productions à des clichés faisandés et trop souvent saupoudrés de racisme.
Je me rends également compte de la présence de réalisateurs et réalisatrices étant à leur premier ou deuxième long-métrage, preuve à mes yeux d'un renouvellement de talents éclatants dans le milieu, avec une richesse et une diversité visuelles qui appellent à l'optimisme. C'est également un top nourri par les réflexions sur la narration, que ce soit par l'usage de la métamorphose pour aborder des violences masculines, le traitement du récit mythique ou la gestion du fantôme pour appuyer les douleurs intimes.
Il s'y ressent également un flottement du réel, comme si la fiction était le meilleur moyen de conter cette réalité dans ce qu'elle paraît irréelle, entre ironie du monde, renvois à l'actualité et récits de vies. C'est peut-être ça la beauté d'un cinéma qu'on renferme trop souvent dans le prisme incomplet d'une certaine vision du réalisme : renvoyer à différentes réalités pour nous confronter à des mondes et des vues essentiels pour mieux se rapprocher des autres. Dans une période où l'on appelle constamment au rejet et à la scission, les films deviennent de plus en plus essentiels pour se rappeler que les limites que nous créons entre individus sont tout bonnement illusoires.
L'illusion du cinéma n'est-elle au final pas le meilleur moyen d'atteindre la vision de l'absolu ? C'est en tout cas ce que je pense et ce que je retrouve personnellement dans mon top, entre fantastique régional, mythe transcendantal, poursuite ininterrompue, captation estivale, métamorphose de l'être et spectres de nos regrets. J'aime personnellement à penser que l'exercice du top est d'une difficulté intense par la manière dont on se retrouve à classer des œuvres totalement différentes par des biais qui nous sont propres et peuvent changer du jour au lendemain. J'espère alors que le mien parvient à capter toute cette diversité de réels et de regards, avec comme dénominateur commun un amour sincère du cinéma dans chaque image de ces titres et le rappel constant de la nécessité du septième art pour évoluer vers le meilleur.
il m’arrive de sortir de ma tanière et d’aller tout de même un peu en salle notamment quand le vent vient de l’Est, qu’on est en semaine paire, que je me suis levée en posant bien les deux pieds en même temps au sol et évidemment, seulement si la marmotte a vu son ombre.
Il se trouve donc que j’ai un peu de matière pour faire une petite rétrospective de mes tops/flops de cette année. Afin de faire ça un peu différemment, je vais utiliser des titres à la manière d’une série qui ne me rajeunit pas puisque ça fait déjà plusieurs années que j’ai passé l’âge du plus
vieux d’entre eux à la fin des dix saisons, j’ai nommé Friends. Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, les épisodes étaient titrés « The One who… » ou « Celui qui … ».
Celui qui m’a le plus choquée : C’est probablement Civil War d’Alex Garland. J’ai été pas mal scotchée à mon siège tant le film jongle avec des scènes réalistes à outrances et avec des situations grotesques à haut risque qui m’ont glacées le sang. Une vraie réussite selon moi, mais
on comprend aisément que Garland ait besoin de faire une pause.
Celui qui m’a le plus réjouie : Je m’en méfiais comme de la peste, ne mettant jamais un grand espoir dans une séquelle surtout lorsqu’elle sort quelques trente-six années plus tard. Eh bien
j’avais tort parce que ce Beetlejuice Beetlejuice repris très habilement par ce bon Tim himself, m’a vraiment figé un sourire d’une oreille à l’autre durant toute la projection. Un vrai moment de plaisir.
Celui qui fut une bonne surprise : Je parlais plus haut des séquelles mais je suis encore bien plus hermétique à la plupart des remakes « machines à fric » de l’industrie cinématographique.
Déjà, bien que culte pour pas mal de personnes de ma génération, son ainé restait assez critiquable avec un petit côté nanardesque à gros budget pour certains de ses détracteurs (ce qui n’est pas mon cas). Alors, que penser du remake de Twisters ? J’avoue, j’y suis allée en
moonwalk et mince de mince, j’ai passé un très bon moment.
Le film respecte l’ancienne version sans jamais vraiment tenter de le copier ou de le remplacer et le nouveau duo incarné par Kiernan Shipka et Glen Powell fonctionne très bien en évitant de tomber dans des codes éculés de l’amourette de terrain à deux balles. Probablement oubliable
et plus anecdotique que l’original, il n’en restera pas moins, une bonne surprise.
Celui qui m’a rendue nostalgique : En tant que grande fan de science-fiction, je suis
évidemment dingue d’Alien (et de la série X-Files mais c’est un autre sujet), alors bien sûr que je fonce en salle quand un nouvel opus sort ! Surtout si je peux me laver les yeux de cette purge
de Covenant (navrée pour celles et ceux qui aiment, vous l’aurez compris je déteste, mais les goûzélécouleuuuurs hein). Déjà oui, j’étais séduite par l’idée d’un Alien 5 réalisé par Neill Blomkamp mais non, je ne suis pas déçue que Fede Alvarez ait réalisé Alien : Romulus.
Clairement, le film n’est pas parfait notamment dans l’écriture de ses personnages, mais il aura vraiment réussi à me replonger dans l’univers Alien, le huitième passager et Aliens. Le lore (davantage celui de Cameron) est plutôt respecté et Alvarez nous offre une séquence en apesanteur mémorable et digne d’un excellent jeu vidéo. Alors oui, c’est très fan service, mais franchement, ça a complètement fonctionné pour moi et presque donné envie de revoir son Evil Dead, presque.
Celui qui m’a laissée dubitative (et encore aujourd’hui) : J’adore Seven. C’est probablement un des films que j’ai le plus regardé dans ma vie et un de ceux qui a le plus marqué l’univers du genre pour les thrillers à venir. Et je n’ai pas trop de soucis avec le Nicolas Cage en plein cabotinage depuis pas mal d’années maintenant (pas dans tout mais quand même ça lui arrive).
Partant de ces deux points là, il me semblait évident que j’allais adorer Longlegs. Mais je reste dubitative. Si le film est cynique et satirique du genre qu’il emprunte à savoir « l’elevated horror » et qu’il se joue de ses codes en proposant volontairement un tueur caricatural, avec un retournement absurde bien qu’assez inédit, le tout soupoudré de scènes chocs, j’achète ! Mais si le film se prend vraiment au sérieux, je n’y arrive pas … Et je n’arrive toujours pas à me décider pour le moment !
Celui qui m’a déçue : Troisième volet tant attendu, MaXXXine restera vraiment décevant pour moi. Il est vrai que j’affectionne particulièrement les deux premiers opus, notamment Pearl
que je trouve extrêmement bien construit, dirigé et abouti, avec une Mia Goth magistrale (ce générique de fin !). On sent clairement que la prod a alourdi le cahier des charges de Ti West et malheureusement, bien trop d’éléments ne fonctionnent pas; Kevin Bacon jamais ne fait figure de menace crédible mais plutôt de boulet (pourtant il sait faire le monsieur - la saloperie de gardien de prison pour mineurs dans Sleepers, l’agresseur invisible dans Hollow Man), la tentative de secte à la Manson avec le père sortit de derrière les fagots, c’est gros, c’est lourd,
ça ne fonctionne pas pour moi et le côté dénonciateur de l’industrie du porno, on l’attend encore… Et même si tout n’est pas à jeter (Mia Goth est toujours incroyable, la photo est folle et l’hommage très appuyé à De Palma et Argento m’a ravie même si je ne suis pas très objective quand on cite ces deux chouchous là), je suis vraiment et simplement dé-çue point !
Celui qui divise : Il y a beaucoup de fan de cinéma de genre dans mon entourage et nous ne sommes évidemment pas toujours d’accord, c’est aussi là la richesse de nos échanges. Mais là ! J’ai vraiment l’impression qu’on est deux face au (à mon) monde à ne pas avoir aimé ce film.
Alors pas au point de cette fois où j’ai fait « l’affront » de dire à mon collègue que je n’avais pas particulièrement aimé Joker et qu’on n’a pas vraiment passé une très bonne journée au boulot suite à ça, même si cela dit, nous avons pu apprécier le doux bourdonnement des mouches pour le reste de la journée (parce que oui, parait que j’ai même le droit d’avoir mon
propre avis, c’est fou ça !). Là pour le coup, les fans de Joker vous diront que l’enjeu n’est pas le même (parce que c’est pas pareilleuuuuh !) car il ne s’agit « que » de Smile 2. Bon très sincèrement, je ne suis pas une grande fan du premier déjà, ce qui n’aide pas à se motiver
pour voir le second, mais je laisse toujours le bénéfice du doute en général. Du coup, je vais garder mes raisons pour moi et mon amie (qui pense comme meuha) et on va bitcher sur le film en buvant un verre (ou deux) et rester seules du maigre côté de celles et ceux qui trouvent que
le côté popstar de l’actrice ne fonctionne pas du tout et que ça fait bien souvent trop carton-pâte dans son ensemble. Nah !
Celui que j’ai préféré : Je ne suis pas très fan de son premier film mais j’avoue que là, j’ai pris une claque ! Le propos, le fond, la forme, l’absurde volontaire, le vide parfois nécessaire au propos… Et la technique aussi ! Les FX, la photo; clipesque quand il faut, emprunte de Kubrick à d’autres moments sans pour autant perdre de sa personnalité, à l’inverse de ses héroïnes.
Coralie Fargeat et son très remarqué The Substance offre une œuvre viscérale et très maîtrisée (on a presque du mal à croire qu’il s’agit seulement de son deuxième long métrage). Avec à peu près tout ce que j’aime en matière de body horror et un jusqu’au-boutisme effarant,
une réflexion qui agite les méninges et une imagerie qui imprègne la rétine, c’est une très grand oui !
Voilà, j’aurais aimé vous parler de plein d’autres découvertes que j’ai fait durant cette année, mais je me dois d’être un poil concise et vous l’aurez compris, ça n’est pas ma spécialité. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de Joyeuses Fêtes de fin d’année et à croiser les doigts pour
pouvoir vous proposer davantage de papiers pour l’année 2025.
2024 se termine, et ce fut une année particulièrement éprouvante pour beaucoup. Entre les conflits internationaux, la division des sociétés, les crises politiques et le grand nombre d'affaires de violence faites aux femmes, on nous a laissé peu de temps pour souffler. Mais, heureusement que le cinéma était là. Que ce soit pour nous réconforter, nous faire réfléchir, pleurer ou nous émerveiller, on a encore une fois pu compter sur le 7ᵉ art pour nous accompagner et nous faire oublier, pendant un temps, les problèmes de la vie. Certains diront que l’année ciné a été plus faible que les précédentes. Personnellement, je pense juste que nous avons enchaîné des années exceptionnelles et que 2024 a juste été “normale”. Mais, elle ne manque pas de très bonnes surprises. Et, vu les chiffres de fréquentation de certains films, le public semble de plus en plus curieux, donnant sa chance à des petites pépites, des films indépendants, et tournant petit à petit le dos aux grosses productions hollywoodiennes qui n'ont pas l'air d'être en grande santé ces derniers temps.
De mon côté, l'année 2024 a été assez importante pour plusieurs raisons. Après 2 ans de licence d’histoire, 2 ans de journalisme et 1 an de communication, j’ai enfin terminé mes études et me suis lancé dans la vie active. J’ai aussi profité de cette année pour être plus actif sur les réseaux sociaux et développer mes capacités de critique. Cela s’accompagne de mes premiers pas en tant que critique de films et séries dans 2 médias indépendants. Des étapes marquantes qui, je l’espère, lanceront ma carrière, me permettant de faire le métier de mes rêves. Mais, 2024 marque aussi l’anniversaire des 5 ans de ma passion pour le cinéma. En bilan de ces années, je remarque que mon désintérêt pour une partie des grosses productions s’accompagne d’un amour pour des cinémas de genre, de tailles et d’origines toutes plus différentes les unes que les autres. 5 années qui n’ont fait que confirmer mon amour pour cet art qui m’anime au quotidien.
Sur ce, bonne année à toute personne qui lira ces mots, en espérant que 2025 soit meilleur.