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[CRITIQUE] : Night Always Come


Réalisateur : Benjamin Caron
Avec : Vanessa Kirby, Randall Park, Jennifer Jason Leigh, Eli Roth, Michael Kelly,…
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min

Synopsis :
Menacée d'expulsion dans une ville que sa famille ne peut plus payer, une femme se lance dans une recherche désespérée et de plus en plus dangereuse, toute la nuit, pour réunir 25 000 dollars.




On aime un peu, beaucoup Vanessa Kirby par chez nous, comédienne talentueuse même si, à l'instar de Pedro Pascal avec qui elle partage actuellement l'écran dans le plutôt sympathique Les 4 Fantastiques : Premiers Pas de Matt Shakman, elle n'a pas encore eu LE rôle bascule qui l'a fera changer de statut (quand bien même elle était exceptionnelle aussi bien dans Pieces of a Woman de Kornél Mundruczó, que dans The World to Come de Mona Fastvold).

Malheureusement, ce ne sera pas le cas avec Night Always Comes de Benjamin Caron (l'excellent Sharper), adaptation du roman éponyme de Willy Vlautin, mélodrame sauce thriller furieusement conventionnel et mal monté qui se rêve dans l'ombre - mais de loin, très loin - d'un Good Times des frangins Safdie, dans sa manière de coller sans la moindre tension, au plus près de la nuit tout en calvaires d'une ancienne travailleuse du sexe à temps plein qui tente de rester dans le droit chemin, tout en trouvant les 25 000$ nécessaires pour sauver sa maison.

Copyright Allyson Riggs / Netflix

Soit Lynette, fermement ancrée dans la précarité d'un Oregon où elle cumule deux emplois (dans un bar et dans une boulangerie, tout en se prostituant occasionnellement pour boucler les fins de mois), et qui a besoin d'une somme rondelette pour devenir propriétaire de la maison ou elle a grandit, avec sa mère irresponsable et son frère aîné, Kenny, atteint de trisomie 21 et qu'une expulsion placerait entre les mains des services sociaux.
Le hic, c'est que sa mère finit par claquer l'argent dans une nouvelle bagnole, obligeant une Lynette déterminée comme jamais, à se lancer dans une nuit des plus dangereuses, pour récupérer la somme avant le lendemain matin, neuf heures...

Maladroit dans sa volonté de pointer les zones d'ombre d'une Amérique au bord de l'implosion (pas uniquement financier, quitte à le marteler toutes les cinq minutes), le film ne donne jamais réellement de corps à quête certes poignante mais totalement irrationnelle de son antihéroïne, à l'image de personnages qui ont tout de passages obligés d'une narration balisée, que de vraies entités structurées et organiques.
Vanessa Kirby a beau se démener comme un beau diable, jamais Night Always Comes n'arrive à incarner un thriller palpitant et poignant sur les ravages excessifs d'un capitalisme cannibale, mais également sur comment le désespoir comme un mauvais sort qui se déchaîne depuis toujours, peuvent lentement tordre même l'âme la plus déterminée à s'en sortir.


Jonathan Chevrier