[CRITIQUE] : La Nuit des Clowns
Réalisateur : Eli Craig
Acteurs : Katie Douglas, Aaron Abrams, Carson MacCormac, Vincent Muller,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min
Synopsis :
Quand Quinn emménage avec son père dans la petite ville de Kettle Spring, elle fait rapidement la connaissance de Frendo le Clown, la mascotte locale. Cette dernière est célébrée chaque été, lors d’une grande fête en son honneur. Mais la fête va rapidement tourner au cauchemar quand des adolescents commencent à disparaître, rendant bien réelles les légendes qui circulent autour de Frendo...
Ils sont rares, excessivement rares même (sur les dernières années, difficile de penser à autre chose qu'au brutal et visceral In a Violent Nature de Chris Nash), les sous-genres du cinéma horrifique tel que le slasher, à pouvoir se payer ce que l'on pourrait considérer, plus où moins, comme une renaissance à quasiment chaque décennies, dans une sorte de cycle perpétuel de lavage-rinçage-répétition de l'intrigue et des personnages, imbibé par l'aura mystique du Scream de Wes Craven - à la fois une bénédiction et une malédiction pour ce sous-genre.
Et alors que la nouvelle décennie vient de gentiment entamer son second virage, pas forcément sublimé par une pluie de séances - le dernier diptyque de Scream en tête - ne cherchant jamais réellement à se démarquer de la (confortable) masse, le slasher cherche toujours autant à se faire peau neuve - enfin, on se comprend -, armé par l'énergie du désespoir de prouver au spectateur qu'il y a encore des quelques esprits brillants capables de générer des frissons qui assureront sa survie pendant encore quelques temps.
![]() |
Copyright RLJE Films - Shudder - SND - LA NUIT DES CLOWNS |
Pas de bol, La Nuit des Clowns - titre VF qui plombe le seul twist du film - de Eli Craig (le pourtant chouette Tucker & Dale fightent le mal), vissé sur une intrigue décousue et profondément has been même pour les années 2010, est plus bardé de clichés et d'incohérences qu'un tome de Chair de Poule (un comble, pour un slasher qui se revendique comme l'adaptation d'une série de bouquins signée Adam Cesare), lui qui n'a strictement rien à offrir à ses spectateurs, entre une série de meurtres oubliables, un boogeyman anti-charismatique (Frendo le Clown, pire qu'un Pennywise de Temu) et une tentative férocement superficielle de critique sociale.
Le tout bardé de personnages au mieux superficiels/égocentriques (et totalement dénués d'empathie pour les autres), au pire totalement inexistants, l'écriture ne les développant jamais au-delà de leurs simples stéréotypes.
Prévisible et fin comme du gros sel, La Nuit des Clowns n'est jamais assez généreux et fun pour être un bon slasher, tout juste est-il assez ridicule pour provoquer quelques gloussements - mais pas pour rompre l'ennui.
Un sale mercredi pour une horreur estivale qui, jusqu'ici, avait plutôt bonne mine.
Jonathan Chevrier