[CRITIQUE] : Death of a Unicorn
Réalisateur : Alex Scharfman
Acteurs : Jenna Ortega, Paul Rudd, Richard E. Grant, Tea Leoni, Will Poulter, Anthony Carrigan, Jessica Hynes, Sunita Mani,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Thriller.
Nationalité : Américain
Durée : 1h48min
Synopsis :
Elliot et sa fille adolescente Ridley écrasent accidentellement une licorne. La famille Leopold, propriétaire d'un labo pharmaceutique, ne tarde pas à s'emparer de cette créature magique et leurs scientifiques découvrent que sa chair, son sang et, surtout, sa corne sont dotés de propriétés curatives surnaturelles, que les Leopold cherchent à exploiter.
Il est arrivé un stade critique où, la faute à un Ruben Östlund (pas uniquement lui, évidemment... mais surtout lui) beaucoup trop prolifique pour notre bien et qui n'a eu de cesse de répéter ad vitam æternam la même formule avec une apathie pesante (en même temps, il a été adulé et récompensé pour cela), nous avons tous beaucoup trop vu et encaissé de satires plus où moins acides sur la haute bourgeoise, pour être un tant soit peu attiré par une nouvelle bande s'aventurant sur cette voie mal défrichée, même armée des meilleurs intentions horrifiques et d'un humour supposément affûté vu les talents impliqués.
Enthousiasme estival oblige (une sortie en catimini en VOD, quoi de mieux qu'un transat et un bon cocktail, pour encaisser une séance indésirable ?), c'est avec un clic un poil moins hésitant que sur une proposition plus traditionnelle, que l'on s'est aventuré la découverte du premier long-métrage buzzé du producteur à succès Alex Scharfman, Death of a Unicorn, dans l'espérance qu'il restait encore un semblant fureur vertueuse dans ce réservoir cinématographique définitivement particulier - même avec l'étiquette tout en marketing A24, collée sur le front de sa pellicule.
Deux mots : monumentale erreur...
D'un pitch pas forcément moins original que la moyenne sur le papier (Elliot et sa fille adolescente Ridley, qui ne partagent plus grand chose depuis la mort de la mère de cette dernière, écrasent accidentellement une ch'tite licorne alors qu'ils se rendent au manoir des imbuvables Leopold, magnat de la pharmaceutique qui voit dans la bête magique tuée dans la douleur et dont la corne est dotée de propriétés curatives surnaturelles - pas uniquement pour guérir l'acné juvénile -, un moyen de se faire un maximum de poignon, jusqu'à ce que l'arrivée des deux parents licornes furax, viennent rabattre les cartes...), le cinéaste déroule sans ambition et avec une maladresse folle un survival satirico-horrifique sauce film de monstres, à l'humour aussi désespéré que ses protagonistes sont taillés à la serpe, fruit d'une écriture pachydermique qui ne s’élève jamais au-delà de sa prémisse initiale et dont le commentaire social reste continuellement en surface (une critique purement superficielle du capitalisme, de la cupidité et de l'égoïsme de l'oligarchie, lancée dans une lutte continuelle pour accroître sa richesse comme son pouvoir).
Galerie de figures inintéressantes et insupportables (excepté, peut-être, l'attachante Ridley/Jenna Ortega, dont la déclinaison à rallonge de son sempiternel rôle de l'ado emo et rebelle commence vraiment à sentir le rechauffé), tension inerte couplée à des mises à morts nocturnes certes gores mais jamais réellement impactantes (la faute, également, à des créatures numériquement dégueulasses), le tout saupoudré d'une relation père/fille à l'émotion totalement absente (même marquée par le deuil) et d'un conflit de classes inexistant; Death of a Unicorn a tout de la cagade qui s'auto-saborde consciemment (jusque dans sa mise en scène, amorphe, et sa photographie incroyablement sombre et terne), là où il aurait pu incarner une rencontre déglinguée entre Jurassic Park : le Monde Perdu et Legend de Ridley Scott (la maestria comme la poésie incandescente en moins, évidemment), avec une belle dose de glucose cosmique.
Un sacré gâchis de talents, rien de moins...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Jenna Ortega, Paul Rudd, Richard E. Grant, Tea Leoni, Will Poulter, Anthony Carrigan, Jessica Hynes, Sunita Mani,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Thriller.
Nationalité : Américain
Durée : 1h48min
Synopsis :
Elliot et sa fille adolescente Ridley écrasent accidentellement une licorne. La famille Leopold, propriétaire d'un labo pharmaceutique, ne tarde pas à s'emparer de cette créature magique et leurs scientifiques découvrent que sa chair, son sang et, surtout, sa corne sont dotés de propriétés curatives surnaturelles, que les Leopold cherchent à exploiter.
Il est arrivé un stade critique où, la faute à un Ruben Östlund (pas uniquement lui, évidemment... mais surtout lui) beaucoup trop prolifique pour notre bien et qui n'a eu de cesse de répéter ad vitam æternam la même formule avec une apathie pesante (en même temps, il a été adulé et récompensé pour cela), nous avons tous beaucoup trop vu et encaissé de satires plus où moins acides sur la haute bourgeoise, pour être un tant soit peu attiré par une nouvelle bande s'aventurant sur cette voie mal défrichée, même armée des meilleurs intentions horrifiques et d'un humour supposément affûté vu les talents impliqués.
Enthousiasme estival oblige (une sortie en catimini en VOD, quoi de mieux qu'un transat et un bon cocktail, pour encaisser une séance indésirable ?), c'est avec un clic un poil moins hésitant que sur une proposition plus traditionnelle, que l'on s'est aventuré la découverte du premier long-métrage buzzé du producteur à succès Alex Scharfman, Death of a Unicorn, dans l'espérance qu'il restait encore un semblant fureur vertueuse dans ce réservoir cinématographique définitivement particulier - même avec l'étiquette tout en marketing A24, collée sur le front de sa pellicule.
Deux mots : monumentale erreur...
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Courtesy Everett Collection / A24 |
D'un pitch pas forcément moins original que la moyenne sur le papier (Elliot et sa fille adolescente Ridley, qui ne partagent plus grand chose depuis la mort de la mère de cette dernière, écrasent accidentellement une ch'tite licorne alors qu'ils se rendent au manoir des imbuvables Leopold, magnat de la pharmaceutique qui voit dans la bête magique tuée dans la douleur et dont la corne est dotée de propriétés curatives surnaturelles - pas uniquement pour guérir l'acné juvénile -, un moyen de se faire un maximum de poignon, jusqu'à ce que l'arrivée des deux parents licornes furax, viennent rabattre les cartes...), le cinéaste déroule sans ambition et avec une maladresse folle un survival satirico-horrifique sauce film de monstres, à l'humour aussi désespéré que ses protagonistes sont taillés à la serpe, fruit d'une écriture pachydermique qui ne s’élève jamais au-delà de sa prémisse initiale et dont le commentaire social reste continuellement en surface (une critique purement superficielle du capitalisme, de la cupidité et de l'égoïsme de l'oligarchie, lancée dans une lutte continuelle pour accroître sa richesse comme son pouvoir).
Galerie de figures inintéressantes et insupportables (excepté, peut-être, l'attachante Ridley/Jenna Ortega, dont la déclinaison à rallonge de son sempiternel rôle de l'ado emo et rebelle commence vraiment à sentir le rechauffé), tension inerte couplée à des mises à morts nocturnes certes gores mais jamais réellement impactantes (la faute, également, à des créatures numériquement dégueulasses), le tout saupoudré d'une relation père/fille à l'émotion totalement absente (même marquée par le deuil) et d'un conflit de classes inexistant; Death of a Unicorn a tout de la cagade qui s'auto-saborde consciemment (jusque dans sa mise en scène, amorphe, et sa photographie incroyablement sombre et terne), là où il aurait pu incarner une rencontre déglinguée entre Jurassic Park : le Monde Perdu et Legend de Ridley Scott (la maestria comme la poésie incandescente en moins, évidemment), avec une belle dose de glucose cosmique.
Un sacré gâchis de talents, rien de moins...
Jonathan Chevrier