[CRITIQUE] : Black Dog
Réalisateur : Guan Hu
Acteurs : Eddie Peng, Rui Ge, Jia Zhangke, Zhang Yi,...
Budget : -
Distributeur : Memento Distribution
Genre : Drame.
Nationalité : Chinois.
Durée : 1h46min
Synopsis :
Ce film est présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024.
Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu'il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires.
Critique :
Les premiers instants du nouveau long-métrage du cinéaste chinois Guan Hu, pas forcément habitué à atteindre nos salles obscures (même au cœur des festivals), Black Dog, laisse un peu trop vite à penser que l'on est face à un western crépusculaire furieusement familier - coucou Mad Max -, flanqué au cœur d'une ville abandonnée ou le mal prospère en toute impunité.
Mais la vérité qui se dessine est finalement tout autre, tant il arpente le chemin tout aussi conventionnel mais bien plus sinueux du drame intime et social, traversé par un souffle à la fois comique et poétique, qui brille d'une pureté et d'une sécheresse assez rares.
Le cadre apocalyptique ici, situé dans une ville chinoise lointaine et en pleine décomposition aux portes du désert de Gobi (et capturée quelques jours après la célébration des Jeux Olympiques de Pékin 2008), sert in fine autant de tissu naturel que de catharsis lyrique au contour de dystopie réaliste et sobre, que veut donner Hu à son odyssée émotionnelle d'un homme complexe, voulant se reconnecter avec les siens.
Soit Lang (un excellent Eddie Peng, déjà aperçu chez Tsui Hark et Zhang Yimou), un être profondement taciturne et silencieux qui revient dans sa ville natale à la décomposition savamment orchestrée (elle est en passe d'être démolie dans sa totalité, pour donner naissance à une véritable refonte urbaine économiquement plus prospère), après avoir purgé une peine pour meurtre.
Alors qu'il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants qui pullulent de plus en plus et dominent les rues, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux, un temps agressif mais in fine tout aussi fragile que lui.
Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires, et incarner le cœur vibrant d'un drame aussi profondément sec qu'elliptique, expurgé de tout artifice psychologique et qui se veut, a travers les pérégrinations de son antihéros Melvilien en diable, autant une charge contre le régime actuel et sa bureaucratie dénuée d'empathie - voire plus simplement d'humanité -, qu'une auscultation douloureuse et crue d'une nation bouffée par son triomphalisme et ses élans modernistes.
Politique donc, Black Dog se fait aussi et surtout un beau drame humain à l'ambiance post-apocalyptique, sauvage dans son constant sans pour autant être dénué d'humour.
Une (très) belle surprise cannoise.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Eddie Peng, Rui Ge, Jia Zhangke, Zhang Yi,...
Budget : -
Distributeur : Memento Distribution
Genre : Drame.
Nationalité : Chinois.
Durée : 1h46min
Synopsis :
Ce film est présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024.
Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu'il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires.
Critique :
Drame férocement sec et elliptique expurgé de tout artifice psychologique, #BlackDog se fait autant le portrait sauvage et captivant d'un antihéros Melvilien, qu'une auscultation douloureuse et crue d'une Chine profondément bouffée par son triomphalisme et ses élans modernistes. pic.twitter.com/Oye0735Z0F
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 1, 2024
Les premiers instants du nouveau long-métrage du cinéaste chinois Guan Hu, pas forcément habitué à atteindre nos salles obscures (même au cœur des festivals), Black Dog, laisse un peu trop vite à penser que l'on est face à un western crépusculaire furieusement familier - coucou Mad Max -, flanqué au cœur d'une ville abandonnée ou le mal prospère en toute impunité.
Mais la vérité qui se dessine est finalement tout autre, tant il arpente le chemin tout aussi conventionnel mais bien plus sinueux du drame intime et social, traversé par un souffle à la fois comique et poétique, qui brille d'une pureté et d'une sécheresse assez rares.
Le cadre apocalyptique ici, situé dans une ville chinoise lointaine et en pleine décomposition aux portes du désert de Gobi (et capturée quelques jours après la célébration des Jeux Olympiques de Pékin 2008), sert in fine autant de tissu naturel que de catharsis lyrique au contour de dystopie réaliste et sobre, que veut donner Hu à son odyssée émotionnelle d'un homme complexe, voulant se reconnecter avec les siens.
Copyright Memento Distribution |
Soit Lang (un excellent Eddie Peng, déjà aperçu chez Tsui Hark et Zhang Yimou), un être profondement taciturne et silencieux qui revient dans sa ville natale à la décomposition savamment orchestrée (elle est en passe d'être démolie dans sa totalité, pour donner naissance à une véritable refonte urbaine économiquement plus prospère), après avoir purgé une peine pour meurtre.
Alors qu'il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants qui pullulent de plus en plus et dominent les rues, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux, un temps agressif mais in fine tout aussi fragile que lui.
Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires, et incarner le cœur vibrant d'un drame aussi profondément sec qu'elliptique, expurgé de tout artifice psychologique et qui se veut, a travers les pérégrinations de son antihéros Melvilien en diable, autant une charge contre le régime actuel et sa bureaucratie dénuée d'empathie - voire plus simplement d'humanité -, qu'une auscultation douloureuse et crue d'une nation bouffée par son triomphalisme et ses élans modernistes.
Politique donc, Black Dog se fait aussi et surtout un beau drame humain à l'ambiance post-apocalyptique, sauvage dans son constant sans pour autant être dénué d'humour.
Une (très) belle surprise cannoise.
Jonathan Chevrier