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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #53. Planet Terror

Copyright TFM Distribution

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#53. Planète Terreur de Robert Rodriguez (2008)

Si l'on peut tous gentiment causer sur la tentative tchatcheuse, bouffeuse de bitume et tirant un brin en longueur de Quentin Tarantino (Le Boulevard de la Mort, maladroit mais loin d'être aussi foireux que la majorité le laisse entendre) il est en revanche plus difficile - sauf mauvaise foi - de savater l'autre moitié du double effet kiss cool qu'incarne le projet Grindhouse : Planète Terreur du grand gamin texan Robert Rodriguez, sorte de remake 2.0 de son From Dusk Till Dawn à l'échelle d'une ville, ou le bonhomme convoque un put*** de défilé d'infectés délirants dans une bisserie à forte tendance Z proprement orgasmique.
Vrai artisan généreux du bordel organisé, laissant parler autant son esprit de famille/clan en faisant tourner quasi-systématiquement tous ses potes, que son amour du cinéma barré qui tâche au coeur de bandes - souvent - lunaires et singulières; le Robert voit ses longs-métrages comme de petites récréations sur pellicule, un champ des possibles qui peut être aussi bien sa force (une inventivité imprévisible) que sa plus grande faiblesse (s'éparpiller quitte à ne plus retrouver le fil de son histoire), d'autant plus quand il cornaque des films dont il est le seul et unique maître à bord.

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Heureusement, logé sous les auras des bonnes figures tutélaires et d'une sincérité à toute épreuve (sans oublier une participation plus ou moins imposante de QT au scénario), Planète Terreur - son dernier grand film -, tient toutes les promesses que laissaient supposer sa bordélique campagne promotionnelle (tout le monde fantasmait sur le diptyque Grindhouse à l'époque, même si sa distribution chaotique dans l'hexagone, à calmer toutes les ardeurs), un vrai ride nostalgique et foutraque avec un gros coeur potacho-romantique à l'intérieur.
Écorché vif et jouissif comme sa langoureuse et libératrice danse d'introduction (Rose McGowan, dont la présentation sensuelle et frénétique fait écho à celle de Salma Hayek dans Une Nuit en Enfer), riche en morceaux de bravoure rendu instantanément empathique grâce à une caractérisation des personnages riche juste ce qu'il faut, le film est aussi et surtout tout sauf une simple ode au défouraillage décomplexée (même si la présence de Willis en bidasse tout droit sortie de Couvre-feu, ou la mort " sans couilles " de Tarantino laissent prendre le contraire), tant il cite scrupuleusement ses classiques (de la bisserie bricolée à la Corman en passant par le film de siège à la Carpenter et la fable politico-horrifique à la Romero) pour mieux arpenter sa propre voie, humble, trashouille et passionné.

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Un total package fun et dément (SF qui tâche, direction artistique artisanale, photographie rétro, score Carpenterien, casting luxueux au diapason,...) aussi spontané et mélancolique que furieusement nostalgique, qui nous ferait presque - honteusement - dire comme tout cinéphile facile que oui, le cinéma c'était peut-être mieux avant, en tout cas avec Robert Rodriguez c'était bien le cas.


Jonathan Chevrier


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