[CRITIQUE] : Minecraft, le film
Réalisateur : Jared Hess
Avec : Jack Black, Jason Momoa, Danielle Brooks, Emma Myers, Sebastian Eugene Hansen, Jennifer Coolidge,...
Budget : -
Distributeur : Warner Bros. France
Genre : Aventure, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.
Synopsis :
Bienvenue dans l’univers de Minecraft où la créativité est essentielle à la survie ! Quatre outsiders – Garrett, Henry, Natalie et Dawn – sont soudainement projetés à travers un mystérieux portail menant à La Surface – un incroyable monde cubique qui prospère grâce à l’imagination. Pour rentrer chez eux, il leur faudra maîtriser ce monde (et le protéger de créatures maléfiques comme les Piglins et les Zombies), tout en s’engageant dans une quête fantastique aux côtés de Steve, expert fabricateur. Cette aventure les poussera à être audacieux et à développer leur créativité. Autant de facultés dont ils auront besoin pour s’épanouir dans le monde réel.
C'était l'histoire d'un naufrage annoncé avec tellement d'assurance, que même le visionnage le plus enthousiaste du monde, ne pouvait empêcher l'inéluctable.
Après tout, la question (enfin " les questions ", ne chipote pas cher lecteur, la chaleur de ce printemps naissant nous pousse à quelques barbarismes futiles) a l'air un brin stupide sur le papier, mais elle est pourtant essentielle : qu'attendre d'un film Minecraft, alors que son pendant vidéoludique est devenu un incontournable de la culture populaire depuis plus d'une quinzaine d'années maintenant ?
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Qu'attendre d'une adaptation inutile et à gros budget, chapeautée par un cinéaste - Jared Hess - à la filmographie difficilement défendable et sans fulgurance, tout aussi fonctionnel et impersonnel, et avec au carnet de chèques une firme capable d'aligner les petites surprises improbables comme les gros étrons uniquement appelés à se cracher dans le mur, avec fracas et (beaucoup) de perte.
Qu'attendre de la transposition à l'écran d'un matériau original inventé par Markus Persson, dont le succès démesuré (le jeu est connu des petits comme des grands) n'a d'égal que la simplicité effarante (absolument pas un défaut en soi... manette en main) de son contenu - du sous-Sims cubique -, sans doute la clé de son intronisation au panthéon d'une pop-culture de plus en plus difficile à suivre.
Qu'attendre de la composition algorithmique d'une distribution générique, sorte de réplique à peine masquée de la recette Jumanji (saga qui nous reviendra l'an prochain, à nouveau avec une énième suite dispensable) sauce La grande aventure LEGO, à l'image même d'un scénario prétexte, frappée par le processus de citation/régurgitation cher à Quentin Tarantino, mais qui l'use de la manière la moins subtile qui soit pour accoucher d'une cacophonie en prout majeur, à peine plus digeste qu'un opus mal torché du Spider-verse de Sony Pictures (Sony qui est déjà derrière la franchise Jumanji... tout est lié qu'on vous dit).
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Qu'attendre d'un film uniquement pensé et tourné par pur opportunisme, par une Warner littéralement aux abois, tellement qu'elle recycle sans vergogne la moindre de ses productions un tant soit peu populaire, dans l'espoir chimérique de joindre les deux bouts et de renflouer un minimum des caisses de plus en plus creuses.
Beaucoup de questions pour une seule et même réponse : rien et, ça tombe bien, c'est exactement ce que propose le film de Jared Hess.
Véritable boîte de pandore laconique et décomplexée qui assume tout du long n'être jamais plus qu'un immense spot publicitaire ambulant, sensiblement en lice pour incarner le pire des blockbusters de récente mémoire, aux côtés de deux autres exercice de branding certes infiniment plus coûteux - Red One de Jake Kasdan (papa des deux derniers Jumanji... tout est lié bis) et The Electric State des frangins Russo -, mais tout aussi faisandés et cyniques.
Mou de la fesse gauche et rythmé à la truelle, resucée malade, tout en fond vert et en placements de produits affirmées, Minecraft, le film est la définition parfaite de la séance paresseuse numérisée, épurée et sans joie dont le pitch, sommet d'hypocrisie déglinguée (quatre losers magnifiques sont catapultés dans un monde cubique régit par l'imaginaire et la créativité, menacée par une figure maléfique voulant annihiler toute idée d'inventivité... LOL), est l'ultime goutte de pisse qui fait déborder la cuvette de la commercialisation sans âme de la production pop-corn contemporaine.
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Mauvais chocolat de pâques esthétiquement laid, porté tout autant par une mise en scène sans ampleur ni audace, qu'une distribution qui n'a ni l'envie ni la force de provoquer un quelconque enthousiasme chez son auditoire (Jack Black fait du Jack Black sous-Prozac tandis que Jason Momoa pousse sa composition de Fast X à un niveau de lourdeur assez dingue, et que Jennifer Coolidge saccage le maigre regain de prestige que le carton The White Lotus lui avait offert); Minecraft, le film est un gros ratage poussif et sans inspiration comme on en voit beaucoup trop souvent aujourd'hui.
Pas une surprise, évidemment,
Jonathan Chevrier
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