[CRITIQUE] : Slow
Réalisatrice : Marija Kavtaradze
Acteurs : Greta Grineviciute, Kęstutis Cicėnas, Pijus Ganusauskas, Laima Akstinaite,...
Distributeur : Outplay Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Lituanien, Suédois, Espagnol.
Durée : 1h48min
Synopsis :
Elena, une danseuse épanouie, fait la rencontre de Dovydas, un interprète en langue des signes. Leur connexion est immédiate. Alors que leur lien s'approfondit, Dovydas confie à Elena, qu'il ne ressent aucun désir sexuel pour elle, ni pour personne : il est asexuel. Ensemble, ils tentent de bâtir une nouvelle forme d’intimité.
Un peu de douceur dans ce monde de brutes, pardi (restons poli cher lecteur, même si ce n'est pas l'envie qui manque de dégainer un langage un poil plus fleuri).
Pour son second long-métrage, Slow, la cinéaste lituanienne Marija Kavtaradze nous a sensiblement écouté, elle qui nous croque un magnifique portrait de l'asexualité (exclu où presque, de toute représentation cinématographique jusqu'à présent) au détour de l'union délicate qui unit deux âmes loin d'être dissemblables : Dovydas, interprète en langue des signes, et Elena, une professeure de danse, qui se sont justement rencontrés lors d'un cours de celle-ci, où participait un élève malentendant qu'accompagnait le premier.
Deux âmes complémentaires jusque dans leurs vies professionnelles : si tous deux utilisent leur corps pour mener à bien leur profession, elle l'utilise d'une manière résolument plus physique et sensuel là où lui, supplante toute idée de sensualité avec une distance intellectuelle évidente avec l'acte de traduction.
Deux manières différentes d'exprimer par le langage corporel, plus instinctif et charnel, ce que les mots ne peuvent dire, offrant des clés essentiels à la compréhension des personnalités de chacun.
Deux êtres faits l'un pour l'autre, même lorsque Dovydas avoue à Elena son asexualité, plaçant dès lors les bases inhabituels mais pourtant saines et bienveillantes d'une relation basée sur la communication, la compréhension et le réconfort de l'autre, cherchant moins la confrontation que les possibilités d'alternatives à une forme d'amour à la fois inconnue pour elle, et douloureuse pour lui, pour construire un chemin commun où chacun peut être soi-même sans blesser l'autre.
Et c'est la toute la force de la vision de Marija Kavtaradze, qui vient bousculer l'illusion d'un amour simple et irréaliste, véhiculé par la romance à forte tendance americano-anglo-saxonne : traiter d'une histoire d'amour prenant naissant dans l'inconnu, tout en voguant pleinement dans les vicissitudes universelles de toute relation humaine, la jalousie et l'insécurité comme le doute et le désir extérieur venant faire trembler l'édifice d'un couple où Elena s'efforce d'accepter son partenaire tel qu'il est, même si cela rentre totalement en conflit avec ses besoins les plus profonds.
D'une foi inébranlable en l'amour qu'elle dépeint comme en ses personnages qui le font vivre, embaumé dans une douceur et une empathie rares qui vont de pair avec une mise en scène profondément naturaliste et dénuée de toute artificialité, Slow est purement et simplement, l'un des plus beaux drames de cette pourtant riche année ciné 2025 et l'avènement, peut-être, d'une nouvelle voix importante du cinéma européen.
L'une des séances indispensables de l'été.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Greta Grineviciute, Kęstutis Cicėnas, Pijus Ganusauskas, Laima Akstinaite,...
Distributeur : Outplay Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Lituanien, Suédois, Espagnol.
Durée : 1h48min
Synopsis :
Elena, une danseuse épanouie, fait la rencontre de Dovydas, un interprète en langue des signes. Leur connexion est immédiate. Alors que leur lien s'approfondit, Dovydas confie à Elena, qu'il ne ressent aucun désir sexuel pour elle, ni pour personne : il est asexuel. Ensemble, ils tentent de bâtir une nouvelle forme d’intimité.
Un peu de douceur dans ce monde de brutes, pardi (restons poli cher lecteur, même si ce n'est pas l'envie qui manque de dégainer un langage un poil plus fleuri).
Pour son second long-métrage, Slow, la cinéaste lituanienne Marija Kavtaradze nous a sensiblement écouté, elle qui nous croque un magnifique portrait de l'asexualité (exclu où presque, de toute représentation cinématographique jusqu'à présent) au détour de l'union délicate qui unit deux âmes loin d'être dissemblables : Dovydas, interprète en langue des signes, et Elena, une professeure de danse, qui se sont justement rencontrés lors d'un cours de celle-ci, où participait un élève malentendant qu'accompagnait le premier.
![]() |
Copyright Salzgeber & Co. Medien GmbH |
Deux âmes complémentaires jusque dans leurs vies professionnelles : si tous deux utilisent leur corps pour mener à bien leur profession, elle l'utilise d'une manière résolument plus physique et sensuel là où lui, supplante toute idée de sensualité avec une distance intellectuelle évidente avec l'acte de traduction.
Deux manières différentes d'exprimer par le langage corporel, plus instinctif et charnel, ce que les mots ne peuvent dire, offrant des clés essentiels à la compréhension des personnalités de chacun.
Deux êtres faits l'un pour l'autre, même lorsque Dovydas avoue à Elena son asexualité, plaçant dès lors les bases inhabituels mais pourtant saines et bienveillantes d'une relation basée sur la communication, la compréhension et le réconfort de l'autre, cherchant moins la confrontation que les possibilités d'alternatives à une forme d'amour à la fois inconnue pour elle, et douloureuse pour lui, pour construire un chemin commun où chacun peut être soi-même sans blesser l'autre.
Et c'est la toute la force de la vision de Marija Kavtaradze, qui vient bousculer l'illusion d'un amour simple et irréaliste, véhiculé par la romance à forte tendance americano-anglo-saxonne : traiter d'une histoire d'amour prenant naissant dans l'inconnu, tout en voguant pleinement dans les vicissitudes universelles de toute relation humaine, la jalousie et l'insécurité comme le doute et le désir extérieur venant faire trembler l'édifice d'un couple où Elena s'efforce d'accepter son partenaire tel qu'il est, même si cela rentre totalement en conflit avec ses besoins les plus profonds.
![]() |
Copyright Salzgeber & Co. Medien GmbH |
D'une foi inébranlable en l'amour qu'elle dépeint comme en ses personnages qui le font vivre, embaumé dans une douceur et une empathie rares qui vont de pair avec une mise en scène profondément naturaliste et dénuée de toute artificialité, Slow est purement et simplement, l'un des plus beaux drames de cette pourtant riche année ciné 2025 et l'avènement, peut-être, d'une nouvelle voix importante du cinéma européen.
L'une des séances indispensables de l'été.
Jonathan Chevrier