[CRITIQUE] : Un simple accident
Réalisateur : Jafar Panahi
Acteurs : Vahid Mobasheri, Maria Afshari, Ebrahim Azizi, Hadis Pakbaten,...
Distributeur : Memento
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Luxembourgeois, Iranien.
Durée : 1h41min
Synopsis :
Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2025.
Après un simple accident, les événements s’enchaînent...
La prolificité du cinéaste iranien Jafar Panahi autant que son esprit subversif, qui ne fait que fleurir au fil du temps dans son travail, fait instinctivement de son cinéma une voix importante, indispensable même (n'ayons pas peur des termes quand ils sont légitimes), au coeur d'un système férocement répressif mais aussi et surtout au coeur d'un septième art mondial où les cartographies sont essentielles.
Car il y a quelque chose d'infiniment puissant et beau dans le fait de voir qu'une voix artistique aussi brave et politiquement volubile, soumise à une censure stricte - pour être poli -, puisse non seulement défier fièrement l'ordre établi (aussi injuste et dénué de toute liberté d'expression soit-il), faire fît de ses emprisonnements - tragiques et absurdes - mais également s'adapter et continuer à condamner avec autant de véhémence, tous les travers répressifs et manipulateurs du pouvoir en place.
En ce sens, Un Simple accident, qui marque son retour à un cinéma plus fictionnel et narrativement structuré après quelques jolis documentaires, n'a décemment pas volé sa toute fraîche Palme d'Or tant elle incarne, modestement, son œuvre la plus politique à ce jour.
Fable aussi théâtrale que joliment déroutante dans sa manière de construire une comédie symboliquement absurde (dans le sens où elle l'est, majoritairement, à travers les mécanismes - eux-mêmes absurdes - du contexte de son cadre et du pouvoir politique en place) au détour d'un « simple accident » fortuit et inattendu qui mènera à une succession d'événements dramatiques, la narration dessine une réflexion à la fois complexe et réfléchit sur les notions (et leurs limites) de vengeance, de compassion et de pardon, où la morale tente de rester saine devant l'omniprésence de la brutalité comme de la tyrannie au quotidien (fruit des dirigeants, où de toutes les échelles du système en lui-même ?).
Moins réglement de compte cinématographique d'un cinéaste confronté de plein fouet à la violence endémique de son régime dictatorial, qu'un long-métrage incisif, courageux et élégant.
Une belle Palme, comme dit plus haut.
Jonathan Chevrier
Distributeur : Memento
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Luxembourgeois, Iranien.
Durée : 1h41min
Synopsis :
Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2025.
Après un simple accident, les événements s’enchaînent...
La prolificité du cinéaste iranien Jafar Panahi autant que son esprit subversif, qui ne fait que fleurir au fil du temps dans son travail, fait instinctivement de son cinéma une voix importante, indispensable même (n'ayons pas peur des termes quand ils sont légitimes), au coeur d'un système férocement répressif mais aussi et surtout au coeur d'un septième art mondial où les cartographies sont essentielles.
Car il y a quelque chose d'infiniment puissant et beau dans le fait de voir qu'une voix artistique aussi brave et politiquement volubile, soumise à une censure stricte - pour être poli -, puisse non seulement défier fièrement l'ordre établi (aussi injuste et dénué de toute liberté d'expression soit-il), faire fît de ses emprisonnements - tragiques et absurdes - mais également s'adapter et continuer à condamner avec autant de véhémence, tous les travers répressifs et manipulateurs du pouvoir en place.
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Copyright Jafar Panahi / Les Films Pelléas / Bidibul Productions / Memento |
En ce sens, Un Simple accident, qui marque son retour à un cinéma plus fictionnel et narrativement structuré après quelques jolis documentaires, n'a décemment pas volé sa toute fraîche Palme d'Or tant elle incarne, modestement, son œuvre la plus politique à ce jour.
Fable aussi théâtrale que joliment déroutante dans sa manière de construire une comédie symboliquement absurde (dans le sens où elle l'est, majoritairement, à travers les mécanismes - eux-mêmes absurdes - du contexte de son cadre et du pouvoir politique en place) au détour d'un « simple accident » fortuit et inattendu qui mènera à une succession d'événements dramatiques, la narration dessine une réflexion à la fois complexe et réfléchit sur les notions (et leurs limites) de vengeance, de compassion et de pardon, où la morale tente de rester saine devant l'omniprésence de la brutalité comme de la tyrannie au quotidien (fruit des dirigeants, où de toutes les échelles du système en lui-même ?).
Moins réglement de compte cinématographique d'un cinéaste confronté de plein fouet à la violence endémique de son régime dictatorial, qu'un long-métrage incisif, courageux et élégant.
Une belle Palme, comme dit plus haut.
Jonathan Chevrier