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[CRITIQUE] : War of The Worlds


Réalisateur : Rich Lee
Acteurs : Ice Cube, Eva Longoria, Michael O'NeillIman Benson,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Thriller, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h29min

Synopsis :
Will Radford est un expert en cybersécurité au sein de la Sécurité intérieure. Il passe ses journées à traquer les menaces potentielles. Mais une attaque menée par une entité inconnue l’amène à se demander si le gouvernement ne lui cache pas quelque chose… ainsi qu’au reste du monde.




Quoiqu'on en dise, faire un vrai mauvais film est un art froutement difficile qui demande non pas une paresse, mais bien une véritable propension à, parfois au-delà de toute volonté, empiler les mauvais choix dans une sorte de partie bigger than life de Tetris où personne ne gagne réellement, même avec le plus parfait des alignements.

Et alors qu'on ne dénombre plus les petites séances hautement recommandables en salles (juillet a été généreux, espérons qu'août le soit tout autant), quoi de mieux pour se préparer et garder l'équilibre de la force cinéphilique, que de se farcir une bonne boite de thon à l'huile allemande (ou espagnol, pas de jaloux) de chez Lidl, qui sent bon la rouille et la chaussette ?
Faites entrer l'accusé donc, War of The Worlds de Steven Sp... Rich Lee (t'as eu peur hein ? Attends, ce n'est pas fini), dernier né dans la honte du catalogue fini à la pisse d'une Prime Vidéo visiblement irritée quand elle dégaine une bonne péloche tous les 36 du mois, à tel point qu'elle lorgne désormais sur du sous-The Asylum encore plus faisandé (jusque dans ses SFX cheap as hell).

Alors oui, c'est comme le Port-Salut, c'est écrit dessus (même pas pardon) que ce n'est pas la séance de l'année, ni même la meilleure séance de ton pire samedi soir (y'a quand-même bagarre avec The Voices... ne compare pas trop longtemps dans ta tête, c'est dangereux) mais, en même temps, comment se plaindre puisque l'on sait exactement ce vers quoi on se dirige.

Thriller « screenlife » à la Searching, qui cherche à propulser à base de coups de latte dans l'entrejambe, le classique de H.G. Wells à l'heure d'un numérique omniprésent et écrasant (une invasion extra-terrestre où tout est entièrement conté sur des écrans de surveillance/appareils numériques,  mais ne cherchez aucune réflexion sur la cyber-surveillance et la violation de la sphère privée dans notre société hyper-connectée), le film se fait tout du long un simili-mockbuster involontairement comique et intentionnellement con comme la lune (c'est une expression, nous ne la connaissons pas personnellement), bâti sur une blague déglinguée - mater les expressions faciales limitées d'un Ice Cube lessivé sur une heure et demie -, dont l'exécution devient fastidieuse avant même le virage dès le premier quart d'heure.

Bardé de rebondissements ridicules pour masquer tout autant une incohérence assumée que la vacuité d'une écriture cynique et paresseuse (quand elle ne vire pas au complotisme digne de tout bon pilier de bar au repère PMU du coin), qui culmine à un climax dégainant le plus opportuniste des placements de produit de ces vingt dernières années; War of The Worlds, ennuyeux as hell et immersif comme le tirage d'une chasse d'eau, a tout du DTV risible et foireux qui aurait jadis fait frétiller la programmation de troisième partie de soirée de feu NRJ12.
La nostalgie fait du mal parfois (souvent)...


Jonathan Chevrier