[CRITIQUE] : The Moor


Réalisateur : Chris Cronin
Acteurs : Sophia La PortaDavid Edward-RobertsonElizabeth Dormer-PhillipsMark Peachey,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Fantastique, Drame, Épouvante-horreur.
Nationalité : Britannique.
Durée : 2h00min

Synopsis :
Claire est contactée par le père de son ami d'enfance assassiné pour l'aider à enquêter sur le marais hanté qu'il pense être la dernière demeure de son fils.




Même si la routine peut décemment gangrener les histoires d'amour, il y en a quelques-unes qui fonctionnent plutot bien par chez nous et qui ne tabassent pas tant que cela notre passion du septième - mieux, elles le renforce.
Un peu comme celles de voir la plateforme Shadowz nous dégainer chaque fin de mois avec une régularité assez folle, une ou plusieurs petites exclusivités bien croustillantes, histoire de repartir du bon pied pour les trente journées à venir, des séances totalement faîtes pour un auditoire qu'elle chérit bien, entre deux, trois frayeurs et autres giclées de sang - d'autant que ses exclus sont souvent dégainées par pairs.

Bah ouais, pourquoi choisir entre dessert et fromage quand on peut gentiment laisser parler notre gourmandise ?
Le printemps vient à peine de pointer le bout de son nez, laissez notre cinéphilie prendre un peu de charpente là où il faut, avant un été des blockbusters qui risque de lui faire perdre dans la douleur, tout son petit gras superflu...


Et aux côtés du génial Rats! du tandem Carl Fry/Maxwell Nalevansky ce mois-ci, la plateforme dégaine une autre petite découverte qui vaut son pesant de pop-corn : The Moor, premier long-métrage de Chris Cronin, petit bout d'horreur folklorique au cœur des Landes, vissé sur l'incapacité autant d'un père à faire son deuil vingt-cinq ans après la disparition de son rejeton, que d'une journaliste-podcasteuse rongée par la culpabilité puisque directement impliquée dans cette tragédie.
Deux âmes fragiles et vulnérables dont les blessures profondes vont lentement mais sûrement envahir leur quête de vérité, à mesure qu'ils s'enfoncent dans une tourbe aussi sournoise qu'oppressante.

Le terreau parfait pour que le cinéaste laisse infuser la brume d'une angoisse lancinante tout aussi émotionnelle que spirituelle, dans un cadre glacial et désolé (presque un esprit menaçant en lui-même) qui n'a pas besoin de beaucoup d'effets pour nous convaincre qu'il puisse engloutir tous ceux qui s'y aventure.
Dommage qu'il se vautre un brin dans son dernier acte bordélique et déstabilisant (qui aurait mérité de rester aussi terre-à-terre que la quasi-intégralité de sa bobine), tant son approche à la fois minimalisme et mélancolique, en fait l'une des propositions d'épouvante made in UK les plus envoûtantes de ces dix dernières années.


Jonathan Chevrier




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