[CRITIQUE] : Rats!



Réalisateurs : Carl Fry et Maxwell Nalevansky
Acteurs : Luke WilcoxDanielle Evon PloegerDarius AutryKhali McDuff-Sykes,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Comédie, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h25min

Synopsis :
Raphael, un jeune vandale, est contraint à des travaux d’intérêt général dans une petite ville texane chaotique. Entre rappeurs ratés, écoterroristes, flics psychopathes et trafiquants, il plonge dans un tourbillon d’ennuis absurdes et de menaces improbables.




C'est la règle pour tout cinéphile de bon goût qui sait se faire plaisir : qui dit fin du mois, implique obligatoirement de faire un petit détour du côté de chez Shadowz pour aller y découvrir ses nouvelles propositions fantastiques et horrifiques - mais pas que.

Et pour l'arrivée du printemps, la plateforme ne fait décemment pas dans la dentelle de dégainant un vrai bout de cinéma aussi originale qu'il est savoureusement féroce : Rats!, premier long-métrage du duo de wannabe cinéastes Carl Fry et Maxwell Nalevansky, qui déborde tout autant d'envie que de style (on a rarement vu ces derniers temps, des premiers efforts avec autant d'audace, même dans le pire), véritable tacos trois viandes pété de sauce à l'humour délirant et absurde, qui n'a jamais peur d'embrasser jusqu'à plus soif sa propre folie, balançant tout ce qu'il peut sur la pellicule sans la moindre nuance ni la moindre subtilité, sans trop s'inquiéter du résultat à l'arrivée.

Credit: Yellow Veil Pictures

Tant pis dès lors si son intrigue s'avère un poil - pour être poli - brouillonne (un jeune vandale prend des TIG dans la poire après avoir tagué la seule cabine téléphonique de son bled paumé du Texas, premier élément d'une chaotique et dangereuse odyssée dans une Amérique au bord de l'implosion), la personnalité qui se dégage, sorte de réminiscence ricaine des teens shows UK made in Channel 4 (Skins et Misfits forever) enrobé d'un esprit South Park-esque, est la raison pour laquelle il est difficile de détourner le regard de cet OFNI dont le rythme effréné est une arme à la fois la plus grande force, comme la plus grande faiblesse de son exagération (in)contrôlée.

Volontairement outrancier (à l'image de la performance démente d'une Danielle Evon Ploeger incroyable en flic déchaînée) et plus où moins satirique (ça fustige sans trop de profondeur, l'incompétence policière, la paranoïa post-9/11 d'une Amérique profonde qui ne s'en est jamais réellement remise où encore la corruption institutionnelle qui la gangrène), Rats! implique que l'on accepte de se confronter à son chaos, pour apprécier son énergie furieusement communicative et déglinguée.
Une petite pépite comme Shadowz sait si bien nous les dénicher.


Jonathan Chevrier




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