Breaking News

[SƎANCES FANTASTIQUES] : #93. Drive Angry

Copyright Metropolitan FilmExport

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#93. Hell Driver de Patrick Lussier (2011)

Ce n'est pas parce qu'il est désormais acquis que ce bon vieux Nicolas Cage se soit (plus ou moins) gentiment sorti de la mélasse des DTV de luxe difficilement défendables, que le bonhomme ne peut pas s'autoriser - volontairement où non - de figurer à l'occasion, au casting de quelques panouilles uniquement où presque bâties sur son propre nom, d'autant qu'il ne cesse d'annoncer que son temps dans le septième art, est compté.

Après tout, ça met encore un petit peu plus du beurre dans les épinards et force est d'admettre qu'il s'entiche suffisamment de projets alléchants, pour que la balance ne soit pas aussi déséquilibrée qu'elle le fut durant toute la dernière décennie.
Tiens d'ailleurs, et si on retournait en arrière pour y mirer l'un de ses plus hauts faits, Drive Angry aka Hell Driver, la définition parfaite du cinéma cholestérol, ce supplément cheddar dégoulinant sur des frites trop salées, ce petit rab' de choucroute à la cantoche du bureau, qui est appelé à souiller l'oxygène autour de la machine à café.

Copyright Metropolitan FilmExport

Exactement le genre de cinéma peu digeste qui reste englué sur tes poignées d'amour mais dont, au fond, tu peux difficilement t'en passer parce que oui, le mauvais cinéma comme la junk food, ça a du bon pour ton petit cœur de cinéphile fragile, tant que tu n'en abuses pas, mon cochon.
Et question abus, le bousin du pas si malhonnête faiseur Patrick Lussier (le remake de My Bloody Valentine était quand-même assez chouette), ne se privé pas de la moindre gourmandise, apportant sa pierre/prière à l'édifice " sectes maléfiques " de la filmographie du Cage, oscillant entre fragilement le bon (Mandy) et le moins bon (tout le reste).

Plutôt dans la frange zigouillage de satanistes, à l'instar de Mandy et Ghost Rider 2 : L'esprit de vengeance, la narration fait de l'éternel Cameron Poe rien de moins qu'un super taulard des enfers, qui échappe à la vigilance de Lucifer himself pour aller cravater, avec un flingue destructeur d'âmes et une Dodge Charger de 1969 (soit t'as la classe, soit tu l'as pas), le chef de la secte qui a assassiné sa fille et kidnappé son bébé.
Le tout avec une Amber Heard pas encore black-listée et un William " Alex Mahone " Fichtner fraîchement débarqué de Prison Break - et des enfers aussi - à ses trousses.

Copyright Metropolitan FilmExport

Tout un programme donc, pour ce qui se présente comme un vrai midnight movie au propos surnaturel intriguant (un Lucifer qui en a ras le popotin des sectes qui lui font mauvaise presse, un " comptable " qui rappelle la Mort de Supernatural), proto-actionner/thriller néo-grindhouse qui ne force jamais trop ses effets (coucou Quentin Tarantino), même s'il a la maladresse de se vouloir être moderne (une 3D qui, même en 2011, était déjà dépassée), une péloche hantée par l'ombre crasseuse de l'exploitation bis des 70s, à la fois pas trop turbo-teubée dans son exploration des tropes faciles du cinéma d'action - avec un budget vraiment modeste -, et loin d'être dégueulasse dans ses effets (super job du vétéran Gary J. Tunnicliffe, même dans une action datée avant même son arrivée en salles).

Alors évidemment, ça ne vole jamais haut (et ça n'a jamais l'intention de le faire) et tout ne tiendrait pas aussi bien sans la prestation étonnamment sobre d'un Cage charismatique en papounet furax et badass au coeur d'or (bien que l'on aurait pas craché sur deux, trois saillies déglinguées dont il a le secret), voire même sans le cabotinage mignon de Fichtner (encore génial dans le dernier tâcheron en date de Robert Rodriguez, Hypnotic), mais Hell Driver sait offrir quelques réjouissances bien croustillantes (de jolies effets gore, une distribution de vraies gueules géniales,...), comme toute bonne bisserie décomplexée et caricaturale qui se respecte.

Copyright Metropolitan FilmExport

Le film de Lussier, ou comment une branche très éloignée des chasseurs de la famille Winchester qui aurait croisé la route de la Familia Toretto, tout en ayant le bon goût de ne pas ramener Dom devant la caméra : c'est quand-même un chouette milkshake riche en calories, pas vrai ?
Nous, en tout cas, on ne crache pas dessus...


Jonathan Chevrier