[CRITIQUE] : Goodbye June

Réalisatrice : Kate Winslet

Acteurs : Kate Winslet, Toni Collette, Johnny Flynn, Andrea Riseborough, Timothy Spall, Helen Mirren,...

Distributeur : Netflix France

Budget : -

Genre : Comédie Dramatique, Drame.

Nationalité : Britannique.

Durée : 1h54min

Synopsis :

L'adieu de frères et sœurs à leur mère.

Le passage à la réalisation constitue souvent une étape décisive pour tout acteur ou actrice qui se respecte. Il faut dire que l’expérience de certains d’entre eux devant la caméra donne envie de voir l’investissement qui peut se retrouver derrière celle-ci, donner vie à son tour à d’autres corps en restant cohérent avec son image. En ce sens, le premier long-métrage de Kate Winslet parvient à incarner une certaine délicatesse émotionnelle que l’on a toujours pu lier à cette actrice au jeu bien plus subtil et chargé qu’il n’y paraît, ce qui explique la tonalité de ce Goodbye June.

En suivant les différents enfants de June alors que cette dernière vit ses derniers jours, le film cherche à atteindre la difficulté du deuil, celui de voir lentement partir ses parents et de ne pas savoir comment agir. En ce sens, l’énergie du groupe fonctionne très bien, porté par un très bon casting et une direction qui permet de mieux confronter les dynamiques de chacun et chacune, avec ce que ça implique de frictions attendues mais dégageant une certaine sincérité. On sent l’incarnation plutôt que le jeu simple, le tout en profitant des contours de jeu préférés de chaque rôle (Toni Collette dans sa fausse distanciation, Kate Winslet dans son côté faussement froid, Andrea Riseborough à fleur de peau).

Le cocon hospitalier se fait alors enjeu de tension, celle de rapprochements inévitables à l’heure des adieux et de l’impossibilité de communiquer réellement ses sensations. La caméra de Kate Winslet se fait alors très empathique, cherchant à éviter le pathos facile tout en étant au plus près de ses protagonistes. On sent alors que les espaces plus ouverts permettent une meilleure révélation de soi, que ce soit ce chant dans un pub, un échange entre sœurs dans un couloir ou un spectacle familial où tout le monde peut mieux entrer et transmettre son amour à June.

On ne peut dès lors nier l’affection au cœur de Goodbye June, confrontation à la perte lente qui cherche constamment un bon équilibre émotionnel pour totalement porter son chagrin sans trop s’appesantir. Le film reste à l’image de Kate Winslet, toujours dans la quête d’une certaine sensibilité effective et douce, offrant alors de jolis rôles à son très bon casting. On comprendra les personnes qui en sortent en larmes tant le résultat est joliment émouvant et dans une volonté de justesse permanente.

Liam Debruel