[CRITIQUE] : Survivre
Réalisateur : Frédéric Jardin
Acteurs : Emilie Dequenne, Andreas Pietschmann, Lucas Ebel, Lisa Delamar,...
Budget : -
Distributeur : KMBO
Genre : Action, Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Une catastrophe bouleverse la planète : les pôles magnétiques de la Terre se sont inversés. Les océans ont anéanti les continents, laissant derrière eux un vaste désert. Dans ce monde ravagé, une famille doit lutter pour sa survie. Quand les pôles s’inverseront à nouveau, il sera trop tard.
Critique :
Anti-kaboom, #Survivre se fait un petit bout d'odyssée apocalyptique solide sur sa pellicule, dont les quelques panouilles (réal scolaire, scénario pas toujours finaud, jeu d'acteurs parfois discutable) sont de + ou - grosses épines sur une jolie rose nostalgique et singulière. pic.twitter.com/zqesUCHBPp
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 19, 2024
Si la fameuse marotte du " le cinéma de genre peine sensiblement à se trouver une place dans l'hexagone ", devient de moins en moins pertinent, et encore plus venant de " critiques " n'ayant vraisemblablement aucune connaissance de ce qui atteint les salles obscures chaque année, gageons que de son côté, le film catastrophe voire même le film post-apocalyptique, qui ronronne gentiment de l'autre côté de l'Atlantique (même si Roland Emmerich lui a fait autant de bien que de mal ces dernières années), n'existe pas ou peu par chez nous.
Sans doute, assurément même, dû à la frilosité des firmes locales (compréhensible mais frustrante, aucun jugement de twittos débiles ici), face à des projets qui nécessitent autant des moyens aisés, qu'une vraie vision artistique.
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Mais quelques fois, seulement quelques fois, des petits irréductibles gaulois font perdurer la flamme de l'espoir, en allant à contre-courant de la distribution générale, pour mieux dégainer ce qui peut être - oui - un événement dans des salles obscures qui, justement, ne demande que cela.
Alors certes, si Survivre, estampillé nouvel effort d'un Frédéric Jardin qu'on avait laissé aux antipodes du disaster movie (le solide polar noir Nuit Blanche), n'a pas forcément les moyens de ses ambitions (ce qui était une évidence avant même sa vision), difficile pourtant de totalement taper sur sa pellicule lui qui, loin de la cagade écolo-catastrophe à forte tendance cauchemardesque du Acide de Just Philippot, à au moins l'audace de solidement tenir son concept de survival bis - souvent à la lisière du Z - à l'ancienne.
Anti-kaboom, conscient de son manque criant d'originalité (malgré une idée de base loin d'être turbo-teubée : l'inversion des pôles magnétiques de la Terre, avec l'anéantissement des continents par les océans), Jardin préfère conter le plus simplement et sobrement du monde son odyssée apocalyptique, vissée sur la quête de survie d'une famille mi-empathique (les parents), mi-irritante (les ados), dont les nombreuses embûches balancées sur leur parcours au cœur d'un monde immensément vide et terrifiant, jouent autant avec la suspension de l'incrédulité de son auditoire qu'avec une tension plutôt bien menée.
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Un bout de cinéma solide sur sa pellicule (même dans ses effets) donc, dont les quelques panouilles (une mise en scène moins scolaire, un scénario pas toujours finaud - comme ses dialogues -, un jeu d'acteurs parfois discutable), sont de plus ou moins grosses épines sur une rose nostalgique et singulière, dont on ne criera jamais assez l'importance et la fraicheur, dans un septième art hexagonal qui en a - toujours - cruellement besoin.
Jonathan Chevrier