[TERRIBLE SEQUELS] : #22. Sex and The City 2
Copyright Warner Bros. France |
Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#22. Sex and The City 2 de Michael Patrick King (2010)
Que l'on pose les bases sainement, avant de laisser s'épancher notre salive aussi acide qu'un verre de Pulco ayant traîné toute la journée sous un soleil de plomb : la série Sex and the city est un bonbon, une madeleine de Proust dont les imperfections à la cuisson (oui, certains aspects vieillissent mal... remettez-vous en), ne font qu'en renforcer le caractère, la saveur.
Ce n'est pas toujours fin certes - plus que le Kloug cela dit -, mais ça se déguste toujours sans faim, même plus de deux décennies plus tard.
Bon, arrêtons ici les métaphores culinaires... où pas.
Au cours de ses six saisons un chouïa inégale (mais chut), la série a eu le mérite rare de développer quatre personnages féminins aussi dissemblables que mémorables et complémentaires, toutes croqués avec suffisamment de finesse (enfin, on se comprend) pour que chaque spectateur puisse s'identifier à elles (qu'on se le dise, le fameux jeu du " t'es trop une Charlotte ", " une Miranda ", n'a pas vieillit d'une ride).
Si le premier film, dispensable mais charmant, s'en faisait une jolie extension qui flattait intelligemment les fans, le second lui, chapeauté par un Michael Patrick King qui, au-delà de n'avoir plus rien à raconter (à cette époque-là), semblait ne plus rien avoir à foutre de sa propre création, s'en est inutilement détaché dans ce qui peut se voir comme un véritable opus de destruction massive, qui s'en va saboter tout l'édifice SATC en jetant les Fab 4 dans une épopée affligeante façon choc des (sous)cultures sous placement de produits, où série de vignettes criardes et aboutissantes viennent non pas souligner leurs qualités, mais bien mettre en relief leur superficialité.
Un comble pour deux heures et demie (oui) de fan service, où le message pro-féminin se résume à " oui, toutes les femmes du monde, quelle que soit leur culture, aiment la mode "...
Passé le mariage gay merveilleusement cliché et tout en glamour (avec la Queen Liza Minelli en guest de luxe dans une séquence mi-géniale, mi-embarassante), entre Stanford Blatch et Anthony Marantino, la narration place donc chacune de nos héroïnes face à leurs petits tracas du quotidien, l'envers du décor du " elles vécurent heureuses et eurent pleins d'enfants (enfin surtout Charlotte et Miranda) " : la lutte perpétuelle de Samantha pour rester jeune - et vaincre la ménopause -, la difficulté de Miranda à concilier carrière et vie familiale, le stress de la vie de maman d'une Charlotte qui voit en sa nourrice irlandaise, une hypothétique concurrence; et enfin Carrie, qui réalise que son mariage avec Big, qui n'a même pas deux ans au compteur, perd déjà de son éclat - définitivement pas la plus à plaindre, comme toujours.
Et comment vaincre la monotonie, le stress et la dureté de la vie new-yorkaise ?
Un voyage à Abu Dhabi ridiculement extravagant, pardi !
Grâce à Smith Jerrod, plan cul régulier de Samantha, le quatuor s'en va donc goûter aux joies du tourisme ensablé à coups de punchlines plus insultantes qu'amusantes, et de commentaires sociaux maladroits, de la poudre aux yeux qui permet à la narration d'aborder d'une manière savamment superficielle, la moindre problématique des quatre quadragénaires (mais laissez ce pauvre Aidan tranquille !), mais aussi leur engagement face à une culture musulmane réduite à des balbutiements douloureux.
Mais pourtant, par quelques bribes de conversations empathiques et attachantes, l'esprit SATC pope parfois à l'écran et laisse entrevoir ce qu'aurait pu/dû être ce second effort, jusqu'à ce que le pire, longtemps annoncé, arrive : une Samantha, fière et ménopausée, qui crie au milieu d'un marché du Moyen-Orient et de musulmans fustigeant son manque de vertus - pour être poli -, tout en agitant avec hystérie des préservatifs dans le placement de produit de trop.
Clairement pas Samantha accurate, définitivement pas notre Samantha (ni notre Charlotte aussi, sans qui rien ne serait arrivé, mais passons).
Alors oui, ce qui se passe à Abu Dhabi doit rester à Abu Dhabi mais quand-même, il aura fallu attendre une bonne décennie et And just like that..., pour que l'affront de Sex and The City 2 soit lavé.
Et c'était long, très long, trop long...
Jonathan Chevrier
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#22. Sex and The City 2 de Michael Patrick King (2010)
Que l'on pose les bases sainement, avant de laisser s'épancher notre salive aussi acide qu'un verre de Pulco ayant traîné toute la journée sous un soleil de plomb : la série Sex and the city est un bonbon, une madeleine de Proust dont les imperfections à la cuisson (oui, certains aspects vieillissent mal... remettez-vous en), ne font qu'en renforcer le caractère, la saveur.
Ce n'est pas toujours fin certes - plus que le Kloug cela dit -, mais ça se déguste toujours sans faim, même plus de deux décennies plus tard.
Bon, arrêtons ici les métaphores culinaires... où pas.
Copyright Warner Bros. France |
Au cours de ses six saisons un chouïa inégale (mais chut), la série a eu le mérite rare de développer quatre personnages féminins aussi dissemblables que mémorables et complémentaires, toutes croqués avec suffisamment de finesse (enfin, on se comprend) pour que chaque spectateur puisse s'identifier à elles (qu'on se le dise, le fameux jeu du " t'es trop une Charlotte ", " une Miranda ", n'a pas vieillit d'une ride).
Si le premier film, dispensable mais charmant, s'en faisait une jolie extension qui flattait intelligemment les fans, le second lui, chapeauté par un Michael Patrick King qui, au-delà de n'avoir plus rien à raconter (à cette époque-là), semblait ne plus rien avoir à foutre de sa propre création, s'en est inutilement détaché dans ce qui peut se voir comme un véritable opus de destruction massive, qui s'en va saboter tout l'édifice SATC en jetant les Fab 4 dans une épopée affligeante façon choc des (sous)cultures sous placement de produits, où série de vignettes criardes et aboutissantes viennent non pas souligner leurs qualités, mais bien mettre en relief leur superficialité.
Un comble pour deux heures et demie (oui) de fan service, où le message pro-féminin se résume à " oui, toutes les femmes du monde, quelle que soit leur culture, aiment la mode "...
Copyright Warner Bros. France |
Passé le mariage gay merveilleusement cliché et tout en glamour (avec la Queen Liza Minelli en guest de luxe dans une séquence mi-géniale, mi-embarassante), entre Stanford Blatch et Anthony Marantino, la narration place donc chacune de nos héroïnes face à leurs petits tracas du quotidien, l'envers du décor du " elles vécurent heureuses et eurent pleins d'enfants (enfin surtout Charlotte et Miranda) " : la lutte perpétuelle de Samantha pour rester jeune - et vaincre la ménopause -, la difficulté de Miranda à concilier carrière et vie familiale, le stress de la vie de maman d'une Charlotte qui voit en sa nourrice irlandaise, une hypothétique concurrence; et enfin Carrie, qui réalise que son mariage avec Big, qui n'a même pas deux ans au compteur, perd déjà de son éclat - définitivement pas la plus à plaindre, comme toujours.
Et comment vaincre la monotonie, le stress et la dureté de la vie new-yorkaise ?
Un voyage à Abu Dhabi ridiculement extravagant, pardi !
Grâce à Smith Jerrod, plan cul régulier de Samantha, le quatuor s'en va donc goûter aux joies du tourisme ensablé à coups de punchlines plus insultantes qu'amusantes, et de commentaires sociaux maladroits, de la poudre aux yeux qui permet à la narration d'aborder d'une manière savamment superficielle, la moindre problématique des quatre quadragénaires (mais laissez ce pauvre Aidan tranquille !), mais aussi leur engagement face à une culture musulmane réduite à des balbutiements douloureux.
Copyright Warner Bros. France |
Mais pourtant, par quelques bribes de conversations empathiques et attachantes, l'esprit SATC pope parfois à l'écran et laisse entrevoir ce qu'aurait pu/dû être ce second effort, jusqu'à ce que le pire, longtemps annoncé, arrive : une Samantha, fière et ménopausée, qui crie au milieu d'un marché du Moyen-Orient et de musulmans fustigeant son manque de vertus - pour être poli -, tout en agitant avec hystérie des préservatifs dans le placement de produit de trop.
Clairement pas Samantha accurate, définitivement pas notre Samantha (ni notre Charlotte aussi, sans qui rien ne serait arrivé, mais passons).
Alors oui, ce qui se passe à Abu Dhabi doit rester à Abu Dhabi mais quand-même, il aura fallu attendre une bonne décennie et And just like that..., pour que l'affront de Sex and The City 2 soit lavé.
Et c'était long, très long, trop long...
Jonathan Chevrier