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[CRITIQUE] : Souviens-toi...l'été dernier


Réalisatrice : Jennifer Kaytin Robinson
Acteurs :  Madelyn Cline, Chase Sui Wonders, Jonah Hauer-KingJennifer Love Hewitt, Freddie Prinze Jr.,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Épouvante, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h51min.

Synopsis :
Lorsque cinq amis causent involontairement un accident de voiture mortel, ils décident de dissimuler leur implication et concluent un pacte pour garder le secret plutôt que de faire face aux conséquences de ce terrible évènement. Un an plus tard, leur passé revient les hanter et ils sont confrontés à une terrible vérité : quelqu'un sait ce qu'ils ont fait l'été dernier... et est déterminé à se venger. Traqués un à un par un mystérieux tueur, ils découvrent que cela s'est déjà produit auparavant et se tournent vers deux survivants du terrible Massacre de Southport de 1997 dans l’espoir d’obtenir leur aide.




Dans la trop chargée vague de néo-slasher initiée par le carton monstrueux (mais totalement mérité) de Scream et de ses suites, gageons qu'elles sont rares, très rares les péloches à pouvoir se prétendre un tant soit peu à la hauteur du bijou de feu le regretté Wes Craven.

Sorti plus ou moins dans son sillage - une bonne année après -, et même s'il s'échinait involontairement à accumuler la plupart des clichés dont se moquait justement le slasher né de la plume de Kevin Williamson - ici également au scénario -, Souviens-toi... l'été dernier de l'écossais Jim Gillepsie, n'en demeurait pas moins tout à fait recommandable et incarnait même, quoi qu'en diront certains, l'un des meilleurs clones de Scream (au même titre d'ailleurs qu'Urban Legend de Jamie Blanks, ou Halloween, 20 ans après de Steve Miner... oui).

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Tellement qu'il était inévitable que, succès au box-office oblige, le film ne se voit pas franchiser manu militari par Columbia Pictures... et c'est là que la catastrophe s'immisce gentiment mais sûrement, dans les veines de ce qui était un bon slasher.

Passé une suite décérébrée façon remake 2.0 du film original, bradant les - vrais - frissons qui l'habitait, pour du body count un chouïa gore aussi insignifiant que stupidement élevé, et une seconde suite tardive molle de la fesse gauche directement débarquée dans les bacs (et sans le couple titre Jennifer Love Hewitt/Freddie Prinze Jr.), bonjour le legacyquel affreusement tardif (on oubliera volontairement son gênant reboot télévisé, qui fait passé le second opus pour un sommet du genre), reniflant une nouvelle fois dans la rondelle du succès du legacyquel - foireux - de Scream (que le septième film de la saga va sensiblement mettre de côté), et proposant un wannabe rafraîchissement des meubles vingt-huit ans après les aventures du premier film - avec le retour des anciens héros en prime.

Sobrement intitulé Souviens-toi... l'été dernier (comme Scream et Halloween, flairez l'opportunisme crasseux de la cuvette), le film de Jennifer Kaytin Robinson réussit la prouesse d'être encore moins fun que celui de Danny Cannon (qui avait au moins pour lui un Jack Black jouer les jardiniers à dreadlocks, enfiler pétard sur pétard en espérant draguer quelques touristes de passage), péloche sacrifiée sur l'autel du frisson fragile et facile, dégainant du jump scare faisandé perceptible dix kilomètres à la ronde (notamment par la force d'un score crachant la moindre de ses décibels tel un marathonien asmathique), tout en étant bardé de personnages plus antipathiques les uns que les autres - et taillés à la serpe -, jusqu'à un tueur aux motivations méchamment invraisemblables (pour être poli).

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Tentant des appels du pied insultants à l'encontre des fans d'horreur comme de la saga (ses caméos ajoutés au chausse-pieds et sans aucune valeur ajoutée, comme ses séances de rêves transmises comme une tourista, en passant par des références inutiles où encore la redite risible d'une scène emblématique de la trilogie), tout en abandonnant toute idée d'originalité pour ne produire qu'un calque sans âme et stéréotypé aux empilements corporels chiches et fadasses, Souviens-toi... l'été dernier aka Who Cares What You Did Last Summer (and all your fucking life), incarne sans forcer le pire de la culture du vide Hollywoodienne, un sommet d'opportunisme risible qui n'a même pas assez d'ambition pour flirter franchement avec ses élans parodiques involontaires.

Circulez, y'a définitivement plus rien à tuer, et encore moins l'ennui...


Jonathan Chevrier