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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #67. Semaine du 3 au 9 novembre 2019



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.
Semaine du 3 Novembre au 9 Novembre



Dimanche 3 Novembre. 

Coup de Foudre à Notting Hill de Roger Michell sur TMC.

Anna Scott est une des toutes grandes stars d’Hollywood qui enchaine les tournages. William Thacker est un jeune anglais qui possède une librairie spécialisée dans les livres de voyage dans le charmant quartier de Notting Hill à Londres. Un jour, Anna Scott pousse la porte de sa librairie…

Le sourire de Julia puis Elvis Costello chantant She. Cette scène pour des raisons que je ne m’explique pas m’a marqué. Enfin, si, je me l’explique en un nom : Richard Curtis. Le scénariste anglais qui a donné au pays de Sa Majesté les plus grandes comédies romantiques des 30 dernières années (Quatres Mariages et un Enterrement, Love Actually, Il Etait Temps). Coup de Foudre à Notting Hill est d’une douce irréalité, une rencontre qui ne peut se produire que dans un film, mais que Curtis par le charme de son écriture parvient a rendre réel. Peuplée d’une galerie de personnages excentriques, de situations comiques so british et de l’alchimie légendaire de son duo Grant/Roberts, Coup de Foudre a Notting Hill ne lasse jamais, car il charme pour toujours.

Mais aussi... Arte propose Amen de Costa-Gavras. Un film hautement explosif retraçant le silence de l’Église face à l’extermination des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, qui s’articule autour de la question : Comment combattre un système auquel on appartient ? Un dilemme qu’incarne Matthieu Kassovitz, remarquable, donnant corps au déchirement intime de son personnage.



Lundi 4 Novembre. 

Lawrence d’Arabie de David Lean sur France 5.

Au Moyen-Orient en 1916, les Arabes, soutenus par l’état-major britannique, se soulèvent contre les Turcs. L’officier anglais, Lawrence, le jeune officier britannique T. E. Lawrence est chargé d’enquêter sur les révoltes arabes contre l’occupant turc. Celui qu’on appellera plus tard « Lawrence d’Arabie » se range alors du côté des insurgés et, dans les dunes éternelles du désert, organise une guérilla. Personnage brillant, mais controversé, il va mener des batailles aux côtés de ses alliés et changer la face d’un empire.

Alors qu’il débute sa carrière en 1942, David Lean va connaitre une trajectoire exponentielle qui trouvera son apogée à partir de 1957 avec Le Pont de la rivière Kwai. Un long-métrage qui dessine pour le cinéaste une nouvelle ère dans sa filmographie, celle des immenses fresques historiques qui s’impose grâce au sens de l’image du réalisateur. Lawrence d’Arabie en est peut-être le chef-d’œuvre ultime, celui en tout cas qui accapare, encore aujourd’hui toute la lumière quand on vient a évoqué Lean. Pourtant, si certains aimaient apposer le qualificatif de « académique » l’œuvre est bien plus sinueuse, derrière la beauté ahurissante des images qui imprime la rétine, Lean livre un récit nihiliste en diable, il y a du sang, des douleurs intimes, des morts. Loin de l’exaltation, encore plus loin de ce qualificatif à connotation négative, le cinéma Leanien est à revoir, car, étonnamment, malgré le poids de cette œuvre pivot dans sa carrière, Lean est souvent oublié, réduit, mésestimé.

Mais aussi... Démineurs de Kathryn Bigelow sur W9. Seule réalisatrice à avoir obtenu l’Oscar de la meilleure réalisation, Bigelow a ce don pour plonger le spectateur dans une tension permanente. S’imprégnant des canons du film d’action, la cinéaste y insémine une chronique lucide, tranchante, âpre et complexe sur le quotidien de cette équipe. La guerre sans fard.


On poursuit la soirée avec... Frenzy de Hitchcock à 22 h 50 sur Arte. La fin des années 60 marque pour Hitchcock l’ère du déclin, moins inspiré, indéniablement vieillissant, le cinéaste offre pourtant avec Frenzy un de ses ultimes coups d’éclat. Sans rivaliser avec Marnie, dernier grand Hitchcock, le film étonne par le réalisme qu’injecte le metteur en scène. Mais, le plus surprenant est de voir le maitre du suspens se débarrasser de tout suspens. Libéré des entraves du code Hayes, Hitchcock y dépeint la frustration sexuelle avec à la clé une poitrine nue, sommet de provocation, inédit chez Hitchcock.



Jeudi 7 Novembre. 

Cheval de Guerre de Steven Spielberg sur France3.

Albert, et son cheval, Joey, sont séparés aux premières heures de la Première Guerre mondiale. L’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver. Joey, animal hors du commun, va changer la vie de tous ceux dont il croisera la route : soldats de la cavalerie britannique, combattants allemands, et même un fermier français et sa petite-fille…

Il y a dans ce Cheval de Guerre du David Lean, un tantinet de John Ford et du Frank Capra. Un trio de réalisateur qui inscrit cette pellicule Spielberienne en diable dans le panthéon des grandes œuvres classiques du cinéma des années 30 à 50. Imbibé d’anachronisme, Cheval de Guerre exhorte l’optimisme sans jamais basculer dans la candeur. Dopé par une mise en scène somptueuse, où le cinéaste poursuit après son Tintin — sortie quelques mois avant, sa volonté d’une audace visuelle au service d’une belle et grande histoire. Car, derrière ces images folles, Spielberg déploie un sens du romanesque qui l’inscrit. En cela, dans les pas de David Lean, un cinéma gigantesque qui touche l’universel, un cinéma spectacle qui embrasse autant l’obscure que le lumineux, un cinéma hors de l’époque qui le fait accéder à l’intemporalité.

Mais aussi... Cstar rediffuse, Madame Doubtfire de Chris Columbus. Un film que j’ai vu revu en cassette vidéo plus petit et plus grand. Car, si Robin Williams est au sommet de son art comique, que le récit multiple les situations rocambolesques dans des gags à l’efficacité redoutable. Madame Doubtfire cache une histoire empreinte d’une certaine émotion, dans le portrait de ce père tentant de garder le contact avec ses enfants, tout cela sous la caméra tendre de Columbus.


Thibaut Ciavarella

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