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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #28. Doc Hollywood

Photo by Archive Photos/Getty Images - © 2013 Getty Images

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
 



#28. Doc Hollywood de Michael Caton-Jones (1991)

Il y a quelque chose de profondément douloureux à l'idée de se dire que Michael J. Fox, au-delà même de la maladie, n'a pas forcément eu la carrière qu'il méritait, en grande partie parce que l'industrie Hollywoodienne ne voyait pas plus en lui, plus qu'un simple et énergique boy next door, le gentil gamin du coin pas assez costaud pour être crédible dans l'action ni même suffisamment séduisant pour être un tombeur, l'étiquette géniale mais écrasante de Marty McFly collée en plein milieu de la figure.
Pourtant, le bonhomme s'est toujours battu comme un beau diable pour changer la donne, et dans les quelques rôles solides qu'il aura porté sur grand écran au coeur des 90's, celui du génial Benjamin Stone dans le (très) très charmant Doc Hollywood de Michael Caton-Jones, est sans aucun doute son plus solide.


Photo by Archive Photos/Getty Images - © 2013 Getty Images

Adaptation plus ou moins fidèle du roman What? ... Dead Again? de Neil B. Shulman, la péloche suit l'histoire convenue mais infiniment chaleureuse d'un jeune médecin égocentrique qui se rend à Los Angeles pour rejoindre à un cabinet de chirurgie plastique.
Le hic c'est qu'en cours de route, il détruit la nouvelle clôture du juge du petit bled de Grady en Caroline du Sud, et il est condamné à des travaux d'intérêt généraux, visant à en faire le nouveau doc local car la ville a besoin d'un médecin.
Comme un prisonnier échoué sur une île déserte motivée par sa fête annuelle de la courge, l'ambitieux chirurgien va devoir payer sa dette... et pas qu'un peu.
Évidemment, le stratagème de cette peine est habilement conçu pour le faire tomber amoureux de la ville, avec l’espoir qu’il reste et devienne leur prochain médecin de la ville.
Et si tout n'est pas parti pour au départ, puisqu'il est totalement hermétique à l'idée d'abandonner son rêve richesse au service de la bourgeoisie de L.A., son attirance naissante pour la belle Lou, ambulancière qui étudie pour rejoindre le barreau, va sensiblement bousculer tous ses plans...
Rien de bien nouveau sous le soleil du cinoche populaire made in America et pourtant, Doc Holywood peut se voir autant comme une douce et délicate comédie qu'une délicieuse romance mature - avec une pointe de Capra -, de celle où les amants sont assez intelligents pour connaître toutes les raisons pour lesquelles ils ne devraient pas être ensemble, mais qui sont trop amoureux l'un de l'autre pour s’en soucier.
Récit d'un poisson rêveur et ambitieux hors de l'eau, articulé autour d'un vrai retour aux sources salvateur, sur la nécessité de se recentrer sur les choses simples et de belles valeurs humaines (solidarité, amour, respect de l'autre, fuir la cupidité,...), le film est l'exemple même de la bande convenue - et qui l'assume tout du long - mais qui a le don de porter ses propres couleurs pour mieux contourner les clichés faciles habituels, et s'appuyer sur des personnalités aussi solidement structurés qu'incarnés, et un cadre atypique incarnant lui-même un personnage à part entière de l'histoire.


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Tranchante dans ses scènes comiques et ses dialogues au cordeau, totalement porté par l'alchimie flamboyante de son couple vedette (parfait Michael J. Fox/Julie Warner), Doc Hollywood est l'exemple même de ses petites bandes pleinement ancrée dans leur époque, réconfortante et nostalgique parce que dominée par un vrai souci d'offrir une petite bulle de bonheur à son spectateur pendant une poignée de minutes précieuses.
Du bon et tendre cinéma comme on n'en fait plus aujourd'hui et qui nous manque, terriblement, comme Michael J. Fox...


Jonathan Chevrier