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[CRITIQUE] : Saýara


Réalisateur : Can Evrenol
Acteurs : Emre Kızılırmak, Duygu Kocabıyık, Özgül Koşar,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Turc.
Durée : 1h38min. 

Synopsis :
Sayara travaille comme femme de ménage dans un gymnase d’Istanbul. Sa sœur est violée et tuée par Baris, le propriétaire – avec lequel elle avait une liaison – et ses trois amis; ils sont tous innocentés grâce à l’aide du père de Baris, député corrompu. Elle décide de se venger grâce à sa pratique du Sambo auquel son père, ex-commandant des forces spéciales du Turkménistan, l’a initiée.





Tous les mômes biberonés aux cinémas burnés et rentre-dedans des 70s/80s, ont un attachement tout particulier au revenge movie, ce sous-genre savoureusement régressif du thriller, ou la violence y est souvent plus décomplexée et sauvage qu'à l'accoutumée.
Et en bon bourinos que nous sommes, nous avons tous été un peu élevé par les aventures purgatoires de ce bon vieux Paul Kersey, figure stellaire usé jusqu'à la moelle par une Cannon pas si près que ça, de son pognon.

Sur le papier, Saýara signé par le cinéaste turque à la filmographie tortueuse et déviante - pour ne pas dire férocement nihiliste -, Can Evrenol, estampillé gourmandise estivale number one du côté d'une Shadowz qui sait définitivement bien comment nous gâter, semblait totalement suivre cette belle voie balisée, un bon gros bis à - plus où moins - forte tendance Z aussi burné que généreux, qui ennuierait profond tout allergique au cinéma qui tâche : bref, tout ce qu'on aime quoi.

A l'écran, passé un point de départ pas forcément moins charpenté qu'un autre (une femme employée comme femme de ménage dans un gymnase d’Istanbul, décide de se faire justice elle-même en vengeant sa sœur, violée et assassinée par le propriétaire du gymnase et ses trois amis, innocentés grâce au père député corrompu du premier, grâce à l'aide de son père, ex-commandant des forces spéciales du Turkménistan, et de la pratique du Sambo), le film embrasse pleinement les penchants bis de son entreprise, laissant son héroïne jouer les anges de la destruction assénant sa vision de la justice et sa morale choc avec la finesse d'une massue lancée du toit d'un gratte-ciel.

En résulte alors un divertissement brutal et sans concessions, sensiblement perfectible mais généreux - jusqu'à l'excès - en bouillabaisse d'os et de sang, frappé par une montée graduelle et jouissive dans la violence sans pour autant être dénué d'impact physique ou émotionnel.
Une descente aux enfers déchirante et éprouvante, qui met tout autant K.O quelle écœure, à l'image d'une héroïne furieuse qui se sacrifie pour redonner un peu de justice à une réalité crasse et désespérée.

Une claque, rien de moins.


Jonathan Chevrier