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[CRITIQUE] : Happy Gilmore 2


Réalisateur : Kyle Newacheck
Acteurs : Adam Sandler, Bad Bunny, Julie Bowen, Christopher McDonald, Ben Stiller,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
Le retour d'Happy Gilmore !




En dehors des quelques comédies plus ou moins bien senties (on aurait tendance à dire plus, mais on aime d'amour le bonhomme), qui viennent garnir une filmographie qui les comptait déjà à la pelle, une vraie question, loin d'être moqueuse et très sérieuse, se pose : et si Netflix n'était pas devenu l'une des meilleures choses dans la carrière d'Adam Sandler ?

Si demander l'inverse ne s'impose pas réellement (il est, évidemment, l'une des pièces maîtresses de la firme au Tudum), force est d'admettre que le bonhomme, après plusieurs comédies difficilement défendables du côté de chez Sony (Jack & JulieCrazy DadPixels,...), y a trouvé quelques-uns de ses meilleurs films de ses vingt dernières années, de Sandy Wexler à The Meyerowitz Stories, en passant par Uncut GemsLe Haut du Panier ou encore Tu peux oublier ma bat-mitsva !, Spaceman de Johan Renck et l'animé Leo - en attendant sa prochaine collaboration avec Noah Baumbach (Jay Kelly) et les frangins Safdie.

Copyright Scott Yamano/Netflix

Mais c'est vers quelque chose de - presque - inédit que se lance cette fois le Sandman, une suite à l'une de ses comédies cultes, le bonhomme ne s'étant jamais réellement aller à la franchisation facile de ses succès, excepté pour retrouver ses potes avec un budget confortable à la clé (le chouette diptyque Copains pour Toujours).
Peut-être le plus propice à se voir offrir une seconde aventure, Happy Gilmore passe donc la seconde - avec Kyle Newacheck à la réalisation, et non plus Dennis Dugan -, vingt-neuf ans après et sans feu Carl Weathers (dont la présence était actée, quelques temps avant son décès), dans ce qui est in fine moins une suite en bonne et due forme qu'un bel exercice de fan service uniquement pensé et conçu pour les aficionados du moins conventionnel des golfeurs professionnels - Sandler a toujours donné à ses fans ce qu'ils voulaient, et là il le fait sans la moindre réserve.

Tout en nostalgie et en potacheries savoureusement graveleuses, ce second opus nous fait renouer avec un Happy endeuillé (il a accidentellement tué sa femme Virginia, une excellente Julie Bowen qui reviendra tout du long sous la forme de fantôme), ruiné et obligé de bosser dans le supermarché du coin, à tel point qu'il est obligé de revenir au golf, s'il veut payer les frais de scolarité élevés de sa fille, Vienna, qui rêve de devenir une danseuse étoile.
Souffrant toujours autant de ses problèmes de gestion de la colère, mais aidé de son pire ennemi Shooter McGavin, il va tout faire pour redevenir le roi du circuit...

Copyright Scott Yamano/Netflix

Tout autant chargé en guests (des caméos souvent dégainés dans un chaos volontairement désorganisé) qu'en références plus où moins appuyées au film original, Happy Gilmore 2, sans aucun doute bien meilleur que prévu, est exactement ce que l'on attend de lui, une comédie régressive, burlesque et inoffensive qui enchaîne les gags (plus ou moins réussis, certes) avec une gourmandise folle, et qui s'avère joliment réconfortante dans son ridicule comme dans sa stupidité totalement assumée.

Du Sandman dans toute sa splendeur, drôle, nostalgique et avec une légère pointe de tristesse salutaire, parfait pour les fans mais (nettement) moins pour les autres.


Jonathan Chevrier