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[CRITIQUE] : My Father's son

Réalisateur : Qiu Sheng
Acteurs : Song Yang, Sun Anke, Sun Ning, Tong Shenjie,...
Distributeur : New Story
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Chinois, Français.
Durée : 1h37min.

Synopsis :
Qiao, 18 ans, vient de terminer ses examens d’entrée à l’université lorsqu’il apprend la mort de son père, un homme brutal et secret, qui lui a légué sa passion pour la boxe. Des années plus tard, devenu ingénieur, Qiao développe un logiciel d’entraînement de boxe utilisant l’intelligence artificielle. Il modélise un adversaire virtuel reprenant les traits de son père, qui bientôt lui échappe...




C'est parce qu'il est douloureusement universel, que le deuil est une mécanique très souvent abordé par le septième art, tant sa complexité et son acceptation peuvent avoir une définition différente selon la personne qui en est touché.

S'il a été abordé/usé sous toutes ses formes possibles ou presque, à tel point qu'il est intimement difficile de proposer quoique ce soit d'original à son sujet, gageons qu'il est rare d'avoir vu une exploration de celui-ci aussi touchante - même si pas dénué de maladresses -, qu'au cœur du second long-métrage infiniment personnel du cinéaste chinois Qiu Sheng (le très beau Suburban Birds), My Father's son, qui s'inspire à la fois de sa propre histoire (le décès de son propre père, alors qu'il était lycéen) que d'un fait divers populaire (l'histoire vraie d’une femme coréenne qui a utilisé la réalité virtuelle pour recréer sa fille décédée dans un jardin virtuel).

Copyright New Story

La narration s'attache, sur deux  temporalités bien distinctes, aux aternoiements endeuillés de Qiao, un temps au moment de ses dix-huit ans, au lendemain de ses examens d’entrée à l’université et alors qu'il apprend la mort de son paternel - des suites d'un cancer -, un géniteur brutal et secret qui n'a jamais réellement été démonstratif avec lui, et qui ne lui seulement légué sa passion pour la boxe; puis quelques années plus tard où, au moment où il est devenu ingénieur, et qu'il développe un logiciel d’entraînement de boxe utilisant l’intelligence artificielle, au sein duquel il modélise un avatar/adversaire virtuel reprenant les traits de son père...

S'il ne déjoue pas totalement les maladresses de sa volonté à nouer deuil non résolu et catharsis imaginaire, difficile en revanche de ne pas saluer l'ambition de Sheng pour bâtir l'édifice confus (et un peu trop elliptique pour son bien) mais authentique du traumatisme complexe d'un jeune homme contrarié par les rapports conflictuels et violent qu'il a entretenu avec un père loin d'être démonstratif.
Un bel effort donc, certes pas exempt de quelques aspérités, mais qui vaut gentiment son pesant de pop-corn en cette saison estivale (très) chargée en sorties.


Jonathan Chevrier