[CRITIQUE] : Comme des riches

Réalisateur : Amin Harfouch
Acteurs : Brahim Bouhlel, Fehdi Bendjima, Armindo Alves, Youssef Hadji,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Giuseppe travaille sur un magnifique Yacht à Saint -Tropez avec Claude, le concierge, qui mène la grande vie en se faisant passer pour le propriétaire. Mais cette vie de rêve est menacée par Chloé, mandatée par Popovitch le vrai propriétaire du bateau, un milliardaire des pays de l'est, pour le vendre à des princes héritiers du golf. Giuseppe a alors l'idée de faire appel à ses trois amis de Saint-Denis, Jamel, Vince et Nabil afin de les faire passer pour les princes du golf et faire capoter la vente. Les trois lascars vont donc vivre "comme des riches " le temps d'un week-end à St-Tropez.

Il est toujours mauvais de tirer aveuglément sur l'ambulance de la comédie populaire française dite " facile ", ne serait-ce parce que cela alimente les commentaires tout aussi faciles de spectateurs/haters bas du front considérant que le cinéma hexagonal ne produit que cela (absurdité elle-même alimentée il est vrai, par une campagne promotionnelle résolument plus importante pour ce type de production), mais aussi et surtout parce que cracher sa bile sans le moindre argument (et parfois même sans avoir vu le film en question dans son vomis textuel), démontre avant tout et surtout que l'on est un média ne visant que du putaclic - donc inconsistant et à chier, pas de ça chez nous.

Reste qu'il est parfois étonnamment difficile de ne pas tomber du côté obscur de la toile et de ne pas se lancer tête baissée dans la traque du bon mot bien gras, pour cravater mignon et sans vaseline une oeuvre dont la volonté première n'est pas tant de paresseusement faire rire son auditoire, que de passablement se foutre de sa poire dans une symphonie en prout majeur semblant tout droit sortie des recoins les moins glorieux de notre production hexagonale.

Fièrement lancés, depuis les premières heures de l'été sur notre site, sur une streak du démon qui nous aura fait mirer avec une gourmandise malsaine quelques douces séances peu défendables, il était inévitable que l'on se hasarde en salles pour découvrir un si alléchant Comme des riches d'Amin Harfouch - dont c'est le premier effort -, qui dès sa bande annonce, semblait recycler tous les red flags de la mauvaise promotion de la comédie bien de chez nous - l'humour faisandé n'étant pas le pire.
Pas de bol (surprise...), sa vision ne fait que confirmer cette mauvaise impression, tout en réussissant la prouesse assez rare, d'annihiler le peu de capital sympathie de l'excellent Youssef Hadji, que l'on aurait évidemment aimé ailleurs.

D'un pitch pouvant gentiment virer vers la comédie socialo-familiale piquante (trois lascars de Saint-Denis se griment en princes héritiers du golf pour faire capoter la vente d'un yacht, et laisser leur pote qui bosse dessus, continuer à faussement mener la belle vie), le film choisit la voie facile de la potacherie laborieuse qui n'arrive même pas à faire décrocher un ou deux sourires complices.
On a (déjà) vu pire cette année certes, mais surtout beaucoup, beaucoup mieux.

Jonathan Chevrier