[CRITIQUE] : Substitution - Bring Her Back - Fucking Cinephiles - Le meilleur du cinéma par les plus BadAss des cinéphiles !

Réalisateurs : Danny et Michael Philippou
Acteurs : Sally Hawkins, Billy Barratt, Sora Wong, Jonah Wren Phillips,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
Un frère et une sœur découvrent un rituel terrifiant dans la maison isolée de leur nouvelle famille d'accueil.

La notion d’horreur a toujours été subjective tant ce qui effraie un individu pourra laisser une autre personne de marbre. Pourtant, il existe des craintes qui semblent universelles, à l’instar de la mort. Si toute personne a pu se demander ce qu’il y avait après la vie, d’autres ont subi la perte et le poids de l’absence avec un écrasement émotionnel que l’on ne peut pas réellement exprimer. Ce rapport funeste était déjà au centre de Talk to me / La main, premier long-métrage brillant de Danny et Michael Philippou. Mais la façon dont le duo prolonge ses interrogations explose dans ce Bring her back.

Le film confronte ainsi deux deuils : celui d’un frère et d’une sœur ayant perdu leur père et celui de la femme qui les accueille, toujours marquée par la perte de sa fille. Sally Hawkins apporte à ce protagoniste un équilibre émotionnel fragile mais nécessaire pour éviter un côté surjeu qui aurait affaibli son apport. On se trouve face à une menace tangible et humaine car marquée durablement par la perte tout en étant en quête d’un contrôle et d’une réconciliation aussi impossible que tragique. C’est sans aucun doute un des points les plus mémorables d’un long-métrage qui n’en manque pas.
En effet, l’approche horrifique des Philippou se situe dans la même veine que dans leur premier long-métrage avec une maîtrise indéniablement plus accentuée.

La mise en scène se révèle toute aussi pernicieuse pour que les moments chocs résonnent durablement, rappelant toute la charge émotionnelle du propos avec des sursauts absolument durs. La cruauté et la sécheresse de Talk to me se voient amplifiés ici tout en se réorientant constamment avec une grande intelligence. Le rapport au handicap de la jeune héroïne se voit ainsi nécessaire par ce qu’il amène en tension mais surtout en manipulation sur sa malvoyance.

En effet, Bring her back se révèle une réussite aussi intelligente que terrifiante. Danny et Michael Philippou prolongent l’horreur du deuil jusqu’à un point de non-retour avec une intensité qui fonctionne de manière palpable. On savait le duo très doué avec Talk to me mais on ne peut s’empêcher d’être surpris par la manière dont ce deuxième long-métrage accentue les points thématiques et émotionnels avec un impact qui devrait l’installer comme un des meilleurs films de 2025 et sans aucun doute dans le haut du panier de l’horreur contemporaine.

Liam Debruel