[CRITIQUE] : Transamazonia
Réalisatrice : Pia Marais
Acteurs : Helena Zengel, Jeremy Xido, Sérgio Sartorio, Sabine Timoteo,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Allemand, Français, Suisse, Taiwanais, Brésilien.
Durée : 1h52min
Synopsis :
La fille du missionnaire Lawrence Byrne, Rebecca, a été déclarée « miraculée » après avoir survécu à un accident d’avion alors qu’elle était enfant, au fin fond de la forêt amazonienne. Des années plus tard, elle est devenue une guérisseuse célèbre dans la région. Bientôt, son père rentre en conflit avec des bûcherons qui envahissent les terres appartenant au peuple indigène qu’il évangélise.
Les bonnes intentions ne font pas forcément de bons films et, inversement, les bons films ne sont pas toujours frappés des meilleures intentions au début de leurs conceptions... merci Captain Obvious, et à bientôt pour une critique express toute aussi éclairante.
Plus sérieusement, faire un vrai mauvais film et non un nanar dont la médiocrité (parfois géniale hein, nous sommes d'accord) est avant tout et surtout involontaire puisque c'est un art délicat et foutrement difficile à manier; le symbole non pas d'une paresse abyssale mais bien une propension à, souvent au-delà de toute volonté (parce qu'il y en a qui, fou mais vrai, se complaisent consciemment en batifolant dans leurs propres excréments cinématographiques), empiler les mauvais choix dans une sorte de partie bigger than life du pire des plagiats de Tetris où personne ne gagne réellement (et encore moins le spectateur), même avec le plus parfait des alignements.
En ce sens, difficile de ne pas qualifier le nouveau long-métrage de la cinéaste sud-africaine Pia Marais, Transamazonia, chapeauté onze ans après le très juste Layla, de sacrée cagade dans tous les sens du terme.
Tout du long, la cinéaste n'arrive jamais véritablement à donner du corps à ses - plus où moins - nobles intentions de nouer au détour d'une écriture maladroite (qui s'inspire tout autant qu'il sert de suite, à une histoire vraie), le drame familial et le coming of age movie narrativement et émotionnellement fragmenté, sous fond de rapport père/fille complexe (une gamine, fille de missionnaire et qualifiée de « miraculée » après avoir survécu plus jeune à un accident d'avion, devient guérisseuse par foi et soutient la mission religieuse de son paternel, qui n'hésite pas à profiter d'elle et de sa renommée), d'évangélisme et d'écologie - la lutte des autochtones, au cœur de la jungle amazonienne, contre la déforestation.
En résulte donc un gloubi-boulga ambivalent et chargé comme une mule ou Marais cherche vertueusement à faire du combat des locaux contre le capitalisme colonial destructeur, un écho à la crise existentielle d'une gamine face à une figure paternelle autoritaire et manipulatrice, dans un paresseux récit de sauveur blanc qui ne remet jamais réellement en question ses figures problématiques tout autant qu'il privilégie sensiblement la seconde frange de son exposé, en marginalisant sensiblement l'oppression violente subit par les indigènes.
Reste la prestation d'une toujours juste Helena Zengel, et encore.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Helena Zengel, Jeremy Xido, Sérgio Sartorio, Sabine Timoteo,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Allemand, Français, Suisse, Taiwanais, Brésilien.
Durée : 1h52min
Synopsis :
La fille du missionnaire Lawrence Byrne, Rebecca, a été déclarée « miraculée » après avoir survécu à un accident d’avion alors qu’elle était enfant, au fin fond de la forêt amazonienne. Des années plus tard, elle est devenue une guérisseuse célèbre dans la région. Bientôt, son père rentre en conflit avec des bûcherons qui envahissent les terres appartenant au peuple indigène qu’il évangélise.
Les bonnes intentions ne font pas forcément de bons films et, inversement, les bons films ne sont pas toujours frappés des meilleures intentions au début de leurs conceptions... merci Captain Obvious, et à bientôt pour une critique express toute aussi éclairante.
Plus sérieusement, faire un vrai mauvais film et non un nanar dont la médiocrité (parfois géniale hein, nous sommes d'accord) est avant tout et surtout involontaire puisque c'est un art délicat et foutrement difficile à manier; le symbole non pas d'une paresse abyssale mais bien une propension à, souvent au-delà de toute volonté (parce qu'il y en a qui, fou mais vrai, se complaisent consciemment en batifolant dans leurs propres excréments cinématographiques), empiler les mauvais choix dans une sorte de partie bigger than life du pire des plagiats de Tetris où personne ne gagne réellement (et encore moins le spectateur), même avec le plus parfait des alignements.
En ce sens, difficile de ne pas qualifier le nouveau long-métrage de la cinéaste sud-africaine Pia Marais, Transamazonia, chapeauté onze ans après le très juste Layla, de sacrée cagade dans tous les sens du terme.
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Copyright Cinéma Defacto, Gaïjin, Aldabra |
Tout du long, la cinéaste n'arrive jamais véritablement à donner du corps à ses - plus où moins - nobles intentions de nouer au détour d'une écriture maladroite (qui s'inspire tout autant qu'il sert de suite, à une histoire vraie), le drame familial et le coming of age movie narrativement et émotionnellement fragmenté, sous fond de rapport père/fille complexe (une gamine, fille de missionnaire et qualifiée de « miraculée » après avoir survécu plus jeune à un accident d'avion, devient guérisseuse par foi et soutient la mission religieuse de son paternel, qui n'hésite pas à profiter d'elle et de sa renommée), d'évangélisme et d'écologie - la lutte des autochtones, au cœur de la jungle amazonienne, contre la déforestation.
En résulte donc un gloubi-boulga ambivalent et chargé comme une mule ou Marais cherche vertueusement à faire du combat des locaux contre le capitalisme colonial destructeur, un écho à la crise existentielle d'une gamine face à une figure paternelle autoritaire et manipulatrice, dans un paresseux récit de sauveur blanc qui ne remet jamais réellement en question ses figures problématiques tout autant qu'il privilégie sensiblement la seconde frange de son exposé, en marginalisant sensiblement l'oppression violente subit par les indigènes.
Reste la prestation d'une toujours juste Helena Zengel, et encore.
Jonathan Chevrier