[CRITIQUE] : Marmaille
Réalisateur : Grégory Lucilly
Acteurs : Maxime Calicharane, Brillana Domitile Clain, Vincent Vermignon, Délixia Perrine,...
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min.
Synopsis :
Thomas, un adolescent réunionnais de 15 ans, n’aspire qu’à remporter un concours de breakdance et partir pour la métropole. Mais quand sa mère le met brutalement à la rue ainsi que sa sœur Audrey, leur monde s’effondre. Placés chez leur père inconnu et livrés à eux-mêmes, ils doivent surmonter l’abandon et se reconstruire.
Critique :
Et si le teen movie renaissait définitivement de ces cendres, après plus d'une décennie - voire deux - à subir les outrages d'une vague de potacherie aiguë et de dystopies adolescentes indigestes ?
Dans un genre sclérosé, comptant approximativement un chef-d'oeuvre pour quarante-douze bouses, l'espoir reste toujours vivace à une heure où le regretté John Hugues, dont l'œuvre commence à méchamment subir les affres du temps (certes, il faut toujours replacer les films dans le contexte de leur époque, mais cela n'excuse quand-même pas tout), ne doit pas cesser d'aligner les loopings de dépit dans sa tombe.
Depuis quelques temps cela dit, force est d'avouer que l'on aperçoit tout de même le bout du tunnel avec un enthousiasme non feint, notamment à travers des divertissements made in France qui tranchent avec le manque de créativité/d'audace qui a longtemps caractérisé nos incursions maladroites dans le genre.
Quelques heures avant la sortie du vraiment (vraiment) chouette Vingt Dieux de Louise Courvoisier, bonjour Marmaille qui incarne une double première, à la fois premier long-métrage du wannabe cinéaste Grégory Lucilly, mais aussi et surtout première production 100% réunionnaise - comédiens compris - et tournée en créole, à débarquer dans les salles obscures de la métropole.
Pas un petit évènement donc, pour ce qui peut se voir autant comme un drame familial complexe qu'un coming-of-age finement ciselé, vissé aux basques d'un môme taillé dans le roc mais déterminé, qui doit à la fois jongler entre une situation familiale difficile (sa mère le fout dehors, tout comme sa sœur qui élève seule son bébé, et il va devoir faire sa place au sein du foyer d'un paternel qu'il n'a jamais connu, et qui a refait sa vie sans lui depuis longtemps), une délinquance qui lui tend les bras et un désir ardent de remporter un concours de breakdance, pour mieux quitter les problèmes de l'île et goutter aux joies de la métropole.
Pas besoin de plus pour rendre empathique cette odyssée à la fois désespérée et pleine d'énergie, qui cartographie avec subtilité et sans un misérabilisme racoleur - qui annihilerait toute sa vérité -, la réalité sociale d'une Réunion aussi belle que troublée, dont le cadre vient gentiment bousculer la prévisibilité d'un récit familier mais jamais désagréable, où la résilience face à l'adversité se confronte à une rage de vivre et un optimisme résolument à toute épreuve.
Un premier effort imparfait certes, mais authentique et lumineux, à l'image des prestations investies de sa distribution - Maxime Calicharane en tête.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Maxime Calicharane, Brillana Domitile Clain, Vincent Vermignon, Délixia Perrine,...
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min.
Synopsis :
Thomas, un adolescent réunionnais de 15 ans, n’aspire qu’à remporter un concours de breakdance et partir pour la métropole. Mais quand sa mère le met brutalement à la rue ainsi que sa sœur Audrey, leur monde s’effondre. Placés chez leur père inconnu et livrés à eux-mêmes, ils doivent surmonter l’abandon et se reconstruire.
Critique :
Autant drame familial que coming-of-age prenant à suivre, #Marmaille ne pète pas dans la soie de l'originalité mais incarne une odyssée à la fois désespérée et pleine d'énergie qui cartographie sans misérabilisme racoleur, la réalité sociale d'une Réunion aussi belle que troublée pic.twitter.com/kx3tLA7jnp
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 4, 2024
Et si le teen movie renaissait définitivement de ces cendres, après plus d'une décennie - voire deux - à subir les outrages d'une vague de potacherie aiguë et de dystopies adolescentes indigestes ?
Dans un genre sclérosé, comptant approximativement un chef-d'oeuvre pour quarante-douze bouses, l'espoir reste toujours vivace à une heure où le regretté John Hugues, dont l'œuvre commence à méchamment subir les affres du temps (certes, il faut toujours replacer les films dans le contexte de leur époque, mais cela n'excuse quand-même pas tout), ne doit pas cesser d'aligner les loopings de dépit dans sa tombe.
Copyright 2024 CINE NOMINE |
Depuis quelques temps cela dit, force est d'avouer que l'on aperçoit tout de même le bout du tunnel avec un enthousiasme non feint, notamment à travers des divertissements made in France qui tranchent avec le manque de créativité/d'audace qui a longtemps caractérisé nos incursions maladroites dans le genre.
Quelques heures avant la sortie du vraiment (vraiment) chouette Vingt Dieux de Louise Courvoisier, bonjour Marmaille qui incarne une double première, à la fois premier long-métrage du wannabe cinéaste Grégory Lucilly, mais aussi et surtout première production 100% réunionnaise - comédiens compris - et tournée en créole, à débarquer dans les salles obscures de la métropole.
Pas un petit évènement donc, pour ce qui peut se voir autant comme un drame familial complexe qu'un coming-of-age finement ciselé, vissé aux basques d'un môme taillé dans le roc mais déterminé, qui doit à la fois jongler entre une situation familiale difficile (sa mère le fout dehors, tout comme sa sœur qui élève seule son bébé, et il va devoir faire sa place au sein du foyer d'un paternel qu'il n'a jamais connu, et qui a refait sa vie sans lui depuis longtemps), une délinquance qui lui tend les bras et un désir ardent de remporter un concours de breakdance, pour mieux quitter les problèmes de l'île et goutter aux joies de la métropole.
Copyright 2024 CINE NOMINE |
Pas besoin de plus pour rendre empathique cette odyssée à la fois désespérée et pleine d'énergie, qui cartographie avec subtilité et sans un misérabilisme racoleur - qui annihilerait toute sa vérité -, la réalité sociale d'une Réunion aussi belle que troublée, dont le cadre vient gentiment bousculer la prévisibilité d'un récit familier mais jamais désagréable, où la résilience face à l'adversité se confronte à une rage de vivre et un optimisme résolument à toute épreuve.
Un premier effort imparfait certes, mais authentique et lumineux, à l'image des prestations investies de sa distribution - Maxime Calicharane en tête.
Jonathan Chevrier