[CRITIQUE] : Le Beau rôle
Réalisateur : Victor Rodenbach
Avec : Vimala Pons, William Lebghil, Xavier Lacaille, Salif Cissé, Jérémie Laheurte, Sarah Le Picard,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français, Italien.
Durée : 1h24min
Synopsis :
Depuis des années, Henri et Nora partagent tout : ils s’aiment et elle met en scène les pièces dans lesquelles il joue. Quand Henri décroche pour la première fois un rôle au cinéma, la création de leur nouveau spectacle prend l’eau et leur couple explose. Est-il possible de s’aimer sans s’appartenir complètement ?
Critique :
Mine de rien, en l'espace de quelques péloches mieux que bien choisies, William Lebghil est gentiment passé du stade de second couteau irritant d'un teen show français embarassant et jamais drôle - SODA - à celui de trublion sympathique et (très) plaisant à suivre du septième art hexagonal, dont on ne peut que louer chacune de ses partitions, quelles soient au premier comme au second plan (Première Année et Un Métier Sérieux chez Thomas Lilti, Ami-Ami de Victor Saint-Macary, Voyez comme on Danse de Michel Blanc, Yves de Benoît Forgeard, Debout sur la Montagne de Sébastien Betbeder, Grand Paris de Martin Jauvat, La vie de ma mère de Julien Carpentier,...).
On a connu des écarts plus imposant, mais pas beaucoup.
À tel point que l'on pourrait presque, même si quelques contre-exemples viendraient évidemment contredire cela (vraiment peu, à la différence de beaucoup), dire que tout produit auquel s'attache le bonhomme, vaut décemment son pesant de pop-corn et qu'il est l'un des seuls aujourd'hui, pour lesquels on se rend dans une salle obscure sans trop réfléchir.
Et ce n'est pas le (très) chouette premier long-métrage de Victor Rodenbach, Le Beau rôle, qui viendra contredire cette vérité, comédie dramatico-romantico douce-amère (beaucoup trop de tirets dans cette phrase, pas vrai ?), gentiment décalée mais surtout furieusement authentique qui ne sacrifie jamais ses rires sincères sur l'autel d'une émotion qui l'est tout autant.
Exploration tendre mais franche d'un couple des contraires à la fois merveilleusement attachant et complice (Leghbil et Vimala Pons, qui a dit que c'était la meilleure idée de l'année ?), une metteuse en scène dont l'inventivité n'a d'égale que son hypersensibilité, Nora, et d'un comédien conciliant et tout en gentillesse, qui a toujours joué dans les pièces de la première, Henri.
Une union dont l'osmose boulot/amour est à la fois précaire mais essentielle, qui pourrait cela dit basculer à la moindre petite contrariété.
Et une de taille débarque dans l'équation : Henri décroche pour la première fois un rôle pour le cinéma, ce qui met du plomb dans l'aile de la construction de leur nouveau spectacle, et fait exploser au vol leur couple.
Et c'est cette lente et douloureuse implosion, non sans humour et inventivité (l'idée, poétique, de jouer de la télépathie et des regards), que Rodenbach scrute avec une délicatesse rare (il y met une part indéniable de son vécu), cette dissension inéluctable des envies et des aspirations de deux âmes passionnées et bienveillantes, deux amoureux en crise mais inséparables qui ne peuvent plus tout concilier/contrôler ensemble, satisfaire les désirs de l'autre autant que les siens, tout en se lançant en solitaire dans des projets qui ne sont plus conditionnés/bâtis autour de leur moitié.
Rythmé et tout en dialogues affûtés, intelligemment vissé sur l'alchimie absolument folle de son tandem vedette (accompagné par une galerie de seconds couteaux assez folle), Le Beau rôle se fait un premier effort pétillant et entraînant qui n'a jamais peur de sa propre gravité, embrasse à pleine pellicule et sans réserve l'amour des mots comme de ses personnages.
La petite bombe de la semaine (des fêtes ?) est bien là.
Jonathan Chevrier
Avec : Vimala Pons, William Lebghil, Xavier Lacaille, Salif Cissé, Jérémie Laheurte, Sarah Le Picard,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français, Italien.
Durée : 1h24min
Synopsis :
Depuis des années, Henri et Nora partagent tout : ils s’aiment et elle met en scène les pièces dans lesquelles il joue. Quand Henri décroche pour la première fois un rôle au cinéma, la création de leur nouveau spectacle prend l’eau et leur couple explose. Est-il possible de s’aimer sans s’appartenir complètement ?
Critique :
Joli premier effort que #LeBeauRôle, petit bout de comédie romantique douce-amère à la fois grave et décalée, une exploration tendre mais franche des vérités d'un couple des contraires à l'osmose délicate, incarnée par un duo Vimala Pons/William Lebghil à l'alchimie incendiaire. pic.twitter.com/MpWMXkBvmm
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 19, 2024
Mine de rien, en l'espace de quelques péloches mieux que bien choisies, William Lebghil est gentiment passé du stade de second couteau irritant d'un teen show français embarassant et jamais drôle - SODA - à celui de trublion sympathique et (très) plaisant à suivre du septième art hexagonal, dont on ne peut que louer chacune de ses partitions, quelles soient au premier comme au second plan (Première Année et Un Métier Sérieux chez Thomas Lilti, Ami-Ami de Victor Saint-Macary, Voyez comme on Danse de Michel Blanc, Yves de Benoît Forgeard, Debout sur la Montagne de Sébastien Betbeder, Grand Paris de Martin Jauvat, La vie de ma mère de Julien Carpentier,...).
On a connu des écarts plus imposant, mais pas beaucoup.
Copyright Jonas Films |
À tel point que l'on pourrait presque, même si quelques contre-exemples viendraient évidemment contredire cela (vraiment peu, à la différence de beaucoup), dire que tout produit auquel s'attache le bonhomme, vaut décemment son pesant de pop-corn et qu'il est l'un des seuls aujourd'hui, pour lesquels on se rend dans une salle obscure sans trop réfléchir.
Et ce n'est pas le (très) chouette premier long-métrage de Victor Rodenbach, Le Beau rôle, qui viendra contredire cette vérité, comédie dramatico-romantico douce-amère (beaucoup trop de tirets dans cette phrase, pas vrai ?), gentiment décalée mais surtout furieusement authentique qui ne sacrifie jamais ses rires sincères sur l'autel d'une émotion qui l'est tout autant.
Exploration tendre mais franche d'un couple des contraires à la fois merveilleusement attachant et complice (Leghbil et Vimala Pons, qui a dit que c'était la meilleure idée de l'année ?), une metteuse en scène dont l'inventivité n'a d'égale que son hypersensibilité, Nora, et d'un comédien conciliant et tout en gentillesse, qui a toujours joué dans les pièces de la première, Henri.
Une union dont l'osmose boulot/amour est à la fois précaire mais essentielle, qui pourrait cela dit basculer à la moindre petite contrariété.
Et une de taille débarque dans l'équation : Henri décroche pour la première fois un rôle pour le cinéma, ce qui met du plomb dans l'aile de la construction de leur nouveau spectacle, et fait exploser au vol leur couple.
Copyright Jonas Films |
Et c'est cette lente et douloureuse implosion, non sans humour et inventivité (l'idée, poétique, de jouer de la télépathie et des regards), que Rodenbach scrute avec une délicatesse rare (il y met une part indéniable de son vécu), cette dissension inéluctable des envies et des aspirations de deux âmes passionnées et bienveillantes, deux amoureux en crise mais inséparables qui ne peuvent plus tout concilier/contrôler ensemble, satisfaire les désirs de l'autre autant que les siens, tout en se lançant en solitaire dans des projets qui ne sont plus conditionnés/bâtis autour de leur moitié.
Rythmé et tout en dialogues affûtés, intelligemment vissé sur l'alchimie absolument folle de son tandem vedette (accompagné par une galerie de seconds couteaux assez folle), Le Beau rôle se fait un premier effort pétillant et entraînant qui n'a jamais peur de sa propre gravité, embrasse à pleine pellicule et sans réserve l'amour des mots comme de ses personnages.
La petite bombe de la semaine (des fêtes ?) est bien là.
Jonathan Chevrier