[CRITIQUE] : Kraven The Hunter
Réalisateur : J.C. Chandor
Acteurs : Aaron Taylor-Johnson, Russell Crowe, Ariana DeBose, Alessandro Nivola,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h07min.
Synopsis :
Kraven The Hunter raconte la genèse sanglante et explosive de l’un des super-vilains les plus iconiques de l’univers Marvel.
Kraven, un homme dont la relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolai Kravinoff, l'entraine vers une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l'un des plus redoutés.
Critique :
Madame Web, Venom : The Last Dance et donc Kraven The Hunter d'un J.C. Chandor qui jusqu'ici, était fort d'une filmographie méchamment musclée : trois films comme autant de nuances du pire du blockbuster moderne opportuniste et con comme ses pieds, tentatives à la fois bizarres, malades et désespérées de vouloir faire décoller un univers partagé autour de Spider-Man, sans jamais insérer le moindre Spider-Man dedans.
Mais si les aventures sous-symbiote de Tom Hardy avaient suffisamment conscience de leur propre esprit gonzo, pour distiller un semblant de plaisir à leur vision, ni Morbius, ni Madame Web et encore moins ce dit Kraven, n'arrivent à embrasser leur propre stupidité pour rendre digeste ce qui est proposé à l'écran avec une paresse proprement abyssale.
Pire, si des personnages comme Venom où Morbius pouvaient, non sans ridicule certes, exister par eux-mêmes sans le Tisseur, le chasseur de gros gibier ringard qu'est Sergei Kravinoff, dont la philosophie au cœur des comics est avant tout est surtout l'annihilation brutale et totale de l'homme araignée, c'était une autre paire de manches et l'idée de le détacher complètement de son ennemi juré tout en lui concoctant une origin story réecrivant le background du personnage avec une bonne dose daddy issue, était sans aucun doute la plus casse-gueule qui soit.
D'autant que la longue liste des choix douteux qui le compose, ne s'arrête pas qu'à ce concept pas malin.
Partant d'une introduction plutôt solide qui laisse présager des aptitudes physiques bestiales de sa figure centrale (qui, surprise, ne seront pas plus développées ni explicites par la suite), le film n'hésite pas une seule seconde à s'alourdir très vite d'un immense flashback venant introduire à la truelle autant une dynamique père-fils bancale, que tous les fils conducteurs d'une intrigue prétexte aux métaphores aussi pachydermiques (chaque assassin se fait le prédateur bestial/animal d'un crime organisé pensé comme une chaîne alimentaire), que l'accent russe de Russell Crowe, littéralement insupportable, pousse au suicide collectif avec un coupe ongle, plombé par un montage abrupte et distancé qui donne une tonalité étrange à l'entreprise (comme s'il ne savait pas quand laisser vivre les images, ni quand les couper dans le vif, un comble avec Chandor à la barre).
Mais le plus irritant au fond dans ce gloubi-boulga amorphe, reste sa brutalité - promise par son classement comme sa campagne promotionnelle -, totalement tronquée autant par le dit montage catastrophique cité plus haut donc, que par un désir complètement contradictoire de légèreté (pas du niveau de Venom, mais pas si loin), distillée entre plusieurs dizaines de dialogues/slogans dramatiquement hilarants, de silences gênants et autres poursuites mollement emballées, qui ne font que ridiculiser un peu plus la détermination ubuesque d'un Aaron Taylor-Johnson cherchant coûte que coûte à rester crédible en proto-Tarzan aux motivations troubles (pas même me rejet d'un père que l'intrigue recrache sans envie, ni l'enlèvement prétexte de son frangin).
Un amoureux des animaux qui mange du poisson et porte de la fourrure tout en traquant les braconniers et les gangsters en Europe, avant d'être pris pour cible pour on ne sait quelle raison par le futur Rhino.
Un vilain campé par un Alessandro Nivola qui s'amuse à tromper la torpeur de son personnage, par un cabotinage qui nous ramène au bon souvenir de ses débuts, et de son escapade Woo-esque avec Volte/Face.
Petite mention également à Ariana DeBose, qui insuffle un peu de vie à sa Calypso, caution féminine totalement délaissée et tout en répliques d'exposition.
Sous-Black Panther désincarné et dénué de tout contexte et d'envie, jamais relevé par le moindre effort formaliste même si Chandor donne un tant soit peu de vie à son action, Kraven The Hunter, massacré par son montage comme par une Sony Pictures qui n'en avait rien à branler de sa tronche, incarne la finalité lâche d'un univers - jamais - partagé qui semble s'être envoyé lui-même, sans billet de retour, au début des années 2000.
Peut-être quand 2002 où en 2003, on l'aurait plus apprécié.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Aaron Taylor-Johnson, Russell Crowe, Ariana DeBose, Alessandro Nivola,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h07min.
Synopsis :
Kraven The Hunter raconte la genèse sanglante et explosive de l’un des super-vilains les plus iconiques de l’univers Marvel.
Kraven, un homme dont la relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolai Kravinoff, l'entraine vers une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l'un des plus redoutés.
Critique :
Sous-Black Panther désincarné, #KravenTheHunter, massacré par son montage comme par une Sony qui n'en avait rien à branler de sa tronche, incarne la finalité lâche d'un univers - jamais - partagé qui semble s'être envoyé lui-même, sans billet de retour, au début des années 2000. pic.twitter.com/LJd64ek2iX
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 18, 2024
Madame Web, Venom : The Last Dance et donc Kraven The Hunter d'un J.C. Chandor qui jusqu'ici, était fort d'une filmographie méchamment musclée : trois films comme autant de nuances du pire du blockbuster moderne opportuniste et con comme ses pieds, tentatives à la fois bizarres, malades et désespérées de vouloir faire décoller un univers partagé autour de Spider-Man, sans jamais insérer le moindre Spider-Man dedans.
Mais si les aventures sous-symbiote de Tom Hardy avaient suffisamment conscience de leur propre esprit gonzo, pour distiller un semblant de plaisir à leur vision, ni Morbius, ni Madame Web et encore moins ce dit Kraven, n'arrivent à embrasser leur propre stupidité pour rendre digeste ce qui est proposé à l'écran avec une paresse proprement abyssale.
Copyright 2022 CTMG, Inc. All Rights Reserved. |
Pire, si des personnages comme Venom où Morbius pouvaient, non sans ridicule certes, exister par eux-mêmes sans le Tisseur, le chasseur de gros gibier ringard qu'est Sergei Kravinoff, dont la philosophie au cœur des comics est avant tout est surtout l'annihilation brutale et totale de l'homme araignée, c'était une autre paire de manches et l'idée de le détacher complètement de son ennemi juré tout en lui concoctant une origin story réecrivant le background du personnage avec une bonne dose daddy issue, était sans aucun doute la plus casse-gueule qui soit.
D'autant que la longue liste des choix douteux qui le compose, ne s'arrête pas qu'à ce concept pas malin.
Partant d'une introduction plutôt solide qui laisse présager des aptitudes physiques bestiales de sa figure centrale (qui, surprise, ne seront pas plus développées ni explicites par la suite), le film n'hésite pas une seule seconde à s'alourdir très vite d'un immense flashback venant introduire à la truelle autant une dynamique père-fils bancale, que tous les fils conducteurs d'une intrigue prétexte aux métaphores aussi pachydermiques (chaque assassin se fait le prédateur bestial/animal d'un crime organisé pensé comme une chaîne alimentaire), que l'accent russe de Russell Crowe, littéralement insupportable, pousse au suicide collectif avec un coupe ongle, plombé par un montage abrupte et distancé qui donne une tonalité étrange à l'entreprise (comme s'il ne savait pas quand laisser vivre les images, ni quand les couper dans le vif, un comble avec Chandor à la barre).
Copyright 2022 CTMG, Inc. All Rights Reserved. |
Mais le plus irritant au fond dans ce gloubi-boulga amorphe, reste sa brutalité - promise par son classement comme sa campagne promotionnelle -, totalement tronquée autant par le dit montage catastrophique cité plus haut donc, que par un désir complètement contradictoire de légèreté (pas du niveau de Venom, mais pas si loin), distillée entre plusieurs dizaines de dialogues/slogans dramatiquement hilarants, de silences gênants et autres poursuites mollement emballées, qui ne font que ridiculiser un peu plus la détermination ubuesque d'un Aaron Taylor-Johnson cherchant coûte que coûte à rester crédible en proto-Tarzan aux motivations troubles (pas même me rejet d'un père que l'intrigue recrache sans envie, ni l'enlèvement prétexte de son frangin).
Un amoureux des animaux qui mange du poisson et porte de la fourrure tout en traquant les braconniers et les gangsters en Europe, avant d'être pris pour cible pour on ne sait quelle raison par le futur Rhino.
Un vilain campé par un Alessandro Nivola qui s'amuse à tromper la torpeur de son personnage, par un cabotinage qui nous ramène au bon souvenir de ses débuts, et de son escapade Woo-esque avec Volte/Face.
Petite mention également à Ariana DeBose, qui insuffle un peu de vie à sa Calypso, caution féminine totalement délaissée et tout en répliques d'exposition.
Copyright 2022 CTMG, Inc. All Rights Reserved. |
Sous-Black Panther désincarné et dénué de tout contexte et d'envie, jamais relevé par le moindre effort formaliste même si Chandor donne un tant soit peu de vie à son action, Kraven The Hunter, massacré par son montage comme par une Sony Pictures qui n'en avait rien à branler de sa tronche, incarne la finalité lâche d'un univers - jamais - partagé qui semble s'être envoyé lui-même, sans billet de retour, au début des années 2000.
Peut-être quand 2002 où en 2003, on l'aurait plus apprécié.
Jonathan Chevrier