[CRITIQUE] : Le Royaume
Réalisateur : Julien Colonna
Acteurs : Ghjuvanna Benedetti, Saveriu Santucci, Anthony Morganti, Andrea Cossu,...
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Corse, 1995. Lesia vit son premier été d’adolescente. Un jour, un homme fait irruption et la conduit à moto dans une villa isolée où elle retrouve son père, en planque, entouré de ses hommes. Une guerre éclate dans le milieu et l’étau se resserre autour du clan. La mort frappe. Commence alors une cavale au cours de laquelle père et fille vont apprendre à se regarder, à se comprendre et à s’aimer.
Critique :
À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon assez souvent), le supposé manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale (Spoilers : c'est une légende urbaine), pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne, potentiellement, tenter de faire son trou et démontrer la richesse et l'éclectisme de notre production, qui ne demande qu'à être soutenu - surtout en salles.
Tout n'est qu'une question de curiosité et de choix finalement, mais encore faut-il se donner les moyens de le prendre, tout en sachant qu'il n'y a, au fond, rien de plus grisant que de se lancer à la découverte des nouvelles voix qui peuvent irriguer notre production, appelés peut-être à devenir les grands artisans de demain.
Estampillé premier effort du wannabe cinéaste Julien Colonna (co-écrit avec Jeanne Herry), passé par une Croisette qui avait fait sensiblement les yeux doux à l'île de beauté (coucou À son image de Thierry de Peretti, qui lui figurait au cœur de la sélection de la Quinzaine des Cinéastes, et non au sein de celle d'Un Certain Regard), Le Royaume se fait une plongée immersive et puissante au plus près de la guerre des clans qui a secoué l'île au cœur des années 90, vissé sur le regard limité mais jamais limitant d'une jeune adolescente au quotidien loin d'être idyllique (une impressionnante et magnétique Ghjuvanna Benedetti), vivant avec sa tante après le décès de sa mère, alors que son chef de clan en cavale de père est un fantôme qui brille par son absence, caché qu'il est dans une résidence à l'abri des regards - et des ennemis.
Acteurs : Ghjuvanna Benedetti, Saveriu Santucci, Anthony Morganti, Andrea Cossu,...
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Corse, 1995. Lesia vit son premier été d’adolescente. Un jour, un homme fait irruption et la conduit à moto dans une villa isolée où elle retrouve son père, en planque, entouré de ses hommes. Une guerre éclate dans le milieu et l’étau se resserre autour du clan. La mort frappe. Commence alors une cavale au cours de laquelle père et fille vont apprendre à se regarder, à se comprendre et à s’aimer.
Critique :
Excellent premier long-métrage que #LeRoyaume moins thriller sous tension que vrai drame familial âpre et racé qui joue avec les codés du film se gangster tout en cherchant à scruter, sans les justifier ni les glorifier, les mécanismes d'une violence génération en génération. pic.twitter.com/zp6qYJkXG0
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 12, 2024
À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon assez souvent), le supposé manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale (Spoilers : c'est une légende urbaine), pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne, potentiellement, tenter de faire son trou et démontrer la richesse et l'éclectisme de notre production, qui ne demande qu'à être soutenu - surtout en salles.
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Tout n'est qu'une question de curiosité et de choix finalement, mais encore faut-il se donner les moyens de le prendre, tout en sachant qu'il n'y a, au fond, rien de plus grisant que de se lancer à la découverte des nouvelles voix qui peuvent irriguer notre production, appelés peut-être à devenir les grands artisans de demain.
Estampillé premier effort du wannabe cinéaste Julien Colonna (co-écrit avec Jeanne Herry), passé par une Croisette qui avait fait sensiblement les yeux doux à l'île de beauté (coucou À son image de Thierry de Peretti, qui lui figurait au cœur de la sélection de la Quinzaine des Cinéastes, et non au sein de celle d'Un Certain Regard), Le Royaume se fait une plongée immersive et puissante au plus près de la guerre des clans qui a secoué l'île au cœur des années 90, vissé sur le regard limité mais jamais limitant d'une jeune adolescente au quotidien loin d'être idyllique (une impressionnante et magnétique Ghjuvanna Benedetti), vivant avec sa tante après le décès de sa mère, alors que son chef de clan en cavale de père est un fantôme qui brille par son absence, caché qu'il est dans une résidence à l'abri des regards - et des ennemis.
Un patriarche qu'elle va in fine retrouver au cœur d'un été où ils vont réapprendre à se connaître mais aussi, à s'aimer.
Pas un petit pari donc, que de faire coïncider le portrait d'une Corse sous tension au récit initiatique et à l'évolution d'une gamine renouant des liens avec son paternel (entre réticence face à ses activités, à lente acception de celles-ci), que réussit avec une certaine habileté Colonna, qui concocte moins un thriller sous tension où la mort se fait une ombre menaçante, qu'un vrai drame familial âpre, racé et intelligent qui joue avec les codés du film se gangster tout en cherchant à scruter, sans les justifier ni les glorifier, les mécanismes d'une violence - hors champ - que l'on transmet de génération en génération.
Une sacrée surprise.
Jonathan Chevrier
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Pas un petit pari donc, que de faire coïncider le portrait d'une Corse sous tension au récit initiatique et à l'évolution d'une gamine renouant des liens avec son paternel (entre réticence face à ses activités, à lente acception de celles-ci), que réussit avec une certaine habileté Colonna, qui concocte moins un thriller sous tension où la mort se fait une ombre menaçante, qu'un vrai drame familial âpre, racé et intelligent qui joue avec les codés du film se gangster tout en cherchant à scruter, sans les justifier ni les glorifier, les mécanismes d'une violence - hors champ - que l'on transmet de génération en génération.
Une sacrée surprise.
Jonathan Chevrier