[CRITIQUE] : I Feel Fine
Réalisateur•trice : Austin et Hailey Spicer
Acteurs : Elijah Passmore, Corin Nemec, Nand Summers, Braeden Sorbo,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget :
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Ozzy Taylor a tout pour être heureux mais il souffre d’un trouble obsessionnel compulsif. Entouré d’amis en or et de parents aimants, il affronte son obsession du suicide avec une joie de vivre indéniable.
Critique :
Toute personne qui a connu des pensées intrusives pourra témoigner de la difficulté à s'y confronter tant ce parasitage peut nous détruire à petit feu. Il peut s'avérer réellement compliqué d'en parler tant leur nature a la capacité de nous consumer et nous renvoyer à un mal-être absolu. On profitera donc de cette chronique pour rappeler que toute aide existe, qu'il n'y a aucune honte à avoir ces pensées et qu'il est important d'en discuter, que ce soit avec des services spécialisés (en appelant le 3114) ou avec ses proches. Cela étant fait, il faut aborder la façon dont Hailey et Austin Spicer abordent ce sujet compliqué avec leur premier long-métrage, I feel fine.
La façon dont le film introduit le sujet s'avère rapidement appropriée tant elle appuie la nature instantanée de pareille pensée suicidaire : une discussion avec des amis, un regard lancé sur un pont et l'idée subite de s'en jeter. Toute personne ayant traversé ce genre de situation s'y reconnaîtra aisément. Jamais le film ne va diminuer cette vision pour, au contraire, l'embraser totalement et permettre une meilleure connexion avec Ozzy, son personnage principal incarné avec une fausse désinvolture bien à propos par Elijah Passmore, éclatante révélation du film.
« Les scarabées rêvent-ils ? », se demande un personnage lors d'une conversation sur ce qui est meilleur dans la vie et la mort d'un insecte, une question à priori anodine mais qui souligne bien les doutes sur nos propres aspirations face à la vie. Hailey et Austin Spicer parviennent à intégrer ces interrogations dans une mise en scène captant le moment, instants fugaces d'une adolescence à priori normale. La gestion de la lumière est aussi à souligner, renforçant un sentiment solaire alors même que s'y dessinent des contours sombres, tel l'état de notre personnage principal, mais sans que cela ne fasse surligné. C'est peut-être l'une des plus grandes forces du long-métrage : jamais il ne plonge dans le larmoyant sur-affectif, préférant une justesse aussi tendre que cruelle, la réalité d'un sentiment tel qu'il existe et se ressent par notre héros et ses proches. La dévastation de la perte ou de son potentiel est intense, au point qu’on se retrouve même étouffé par sa manière de dépeindre ces sentiments avec tellement d’amour et de détresse.
En conservant cette proximité émotionnelle à l'authenticité douce, I feel fine surprend, émeut et réconforte avec une simplicité proportionnelle à la difficulté de son fond. Du mal-être surnage la beauté de la vie et de la mise en scène d'Hailey et Austin Spicer ressort l'envie d'être, dans cette existence qui n'est pas idéale mais dont la nature miraculeuse nécessite d'être célébrée. C'est ce que nous rappelle ce joli film indépendant mais également ce que nous souhaitons dire et redire à toute personne lisant ces lignes et qui s'interroge, parfois contre sa volonté, sur l'importance de sa destinée : il n'y a rien de plus beau que de vivre.
Liam Debruel
Acteurs : Elijah Passmore, Corin Nemec, Nand Summers, Braeden Sorbo,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget :
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Ozzy Taylor a tout pour être heureux mais il souffre d’un trouble obsessionnel compulsif. Entouré d’amis en or et de parents aimants, il affronte son obsession du suicide avec une joie de vivre indéniable.
Critique :
En conservant une proximité émotionnelle à l'authenticité douce, I feel fine est un joli film indépendant qui surprend, émeut et réconforte avec une simplicité proportionnelle à la difficulté de son fond, traité avec une justesse aussi tendre que cruelle. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/lbORoAHGEC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 4, 2024
Toute personne qui a connu des pensées intrusives pourra témoigner de la difficulté à s'y confronter tant ce parasitage peut nous détruire à petit feu. Il peut s'avérer réellement compliqué d'en parler tant leur nature a la capacité de nous consumer et nous renvoyer à un mal-être absolu. On profitera donc de cette chronique pour rappeler que toute aide existe, qu'il n'y a aucune honte à avoir ces pensées et qu'il est important d'en discuter, que ce soit avec des services spécialisés (en appelant le 3114) ou avec ses proches. Cela étant fait, il faut aborder la façon dont Hailey et Austin Spicer abordent ce sujet compliqué avec leur premier long-métrage, I feel fine.
Copyright Wayna Pitch |
La façon dont le film introduit le sujet s'avère rapidement appropriée tant elle appuie la nature instantanée de pareille pensée suicidaire : une discussion avec des amis, un regard lancé sur un pont et l'idée subite de s'en jeter. Toute personne ayant traversé ce genre de situation s'y reconnaîtra aisément. Jamais le film ne va diminuer cette vision pour, au contraire, l'embraser totalement et permettre une meilleure connexion avec Ozzy, son personnage principal incarné avec une fausse désinvolture bien à propos par Elijah Passmore, éclatante révélation du film.
« Les scarabées rêvent-ils ? », se demande un personnage lors d'une conversation sur ce qui est meilleur dans la vie et la mort d'un insecte, une question à priori anodine mais qui souligne bien les doutes sur nos propres aspirations face à la vie. Hailey et Austin Spicer parviennent à intégrer ces interrogations dans une mise en scène captant le moment, instants fugaces d'une adolescence à priori normale. La gestion de la lumière est aussi à souligner, renforçant un sentiment solaire alors même que s'y dessinent des contours sombres, tel l'état de notre personnage principal, mais sans que cela ne fasse surligné. C'est peut-être l'une des plus grandes forces du long-métrage : jamais il ne plonge dans le larmoyant sur-affectif, préférant une justesse aussi tendre que cruelle, la réalité d'un sentiment tel qu'il existe et se ressent par notre héros et ses proches. La dévastation de la perte ou de son potentiel est intense, au point qu’on se retrouve même étouffé par sa manière de dépeindre ces sentiments avec tellement d’amour et de détresse.
Copyright Wayna Pitch |
En conservant cette proximité émotionnelle à l'authenticité douce, I feel fine surprend, émeut et réconforte avec une simplicité proportionnelle à la difficulté de son fond. Du mal-être surnage la beauté de la vie et de la mise en scène d'Hailey et Austin Spicer ressort l'envie d'être, dans cette existence qui n'est pas idéale mais dont la nature miraculeuse nécessite d'être célébrée. C'est ce que nous rappelle ce joli film indépendant mais également ce que nous souhaitons dire et redire à toute personne lisant ces lignes et qui s'interroge, parfois contre sa volonté, sur l'importance de sa destinée : il n'y a rien de plus beau que de vivre.
Liam Debruel