[CRITIQUE] : Ellian et le sortilège

Réalisatrice : Vicky Jenson
Acteurs : avec Rachel Zegler, Javier Bardem, Nicole Kidman, John Lithgow,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Aventure, Animation, Famille, Musical.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min

Synopsis :
Ellian, jeune fille pugnace des monarques de Lumbria, doit s’embarquer dans une mission périlleuse pour sauver sa famille et le royaume lorsqu’un sort étrange transforme ses parents en monstres.

Critique :

Il y a une belle histoire qui se cache derrière #EllianEtLeSortilège, dommage que Vicky Jenson et ses scénaristes décident de ne pas le raconter, conte de fées musical sur le divorce qui ne vient jamais rompre la formule Disney-esque cheap dans laquelle il s'est lui-même enfermée pic.twitter.com/JJjSE5U9QU
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 24, 2024

Quoiqu'en diront les mauvaises langues (plus faciles à contredire qu'on le pense, encore faut-il être un minimum curieux), le catalogue animation de Netflix, sensiblement nourrit par un tandem Sony Pictures/Dreamworks Animation qui bazarde à l'aveugle même ses meilleurs efforts, s'avère décemment plus défendables que la majorité des catalogues des grosses majors Hollywoodiennes, d'autant qu'elle n'hésite jamais à mixer les tons que les genres (traditionnel, stop-motion,...).

Du Pinocchio de Guillermo Del Toro au Monstre des mers de Chris Williams en passant par Wendell & Wild de Henry Selick, Les Mitchell contre les Machines de Mike Rianda, Nimona de Nick Burno et Troy Quane où encore Le Dragon-génie de Chris Appelhans et La Nuit d'Orion de Sean Charmatz pour ne parler que des plus récents, les bons exemples sont nombreux.

Malheureusement, Spellbound aka Ellian et le sortilège (pourquoi pas) de Vicky " Shrek " Jenson, estampillé second film d'animation vendu sous la bannière Skydance Animation après le difficilement défendable Luck de Peggy Holmes, n'est pas frappé par le même sceau de la réussite, sorte de conte de fées musical (raté) et animé sur le divorce visant à asséner une morale certes essentielle, mais articulée d'une manière férocement pachydermique : non, évidemment, les enfants ne doivent pas se sentir fautif lorsque leurs parents se séparent, et ceux-ci devraient un peu plus mesurer l'angoisse que leur décision peut causer sur la chair de leur chair.

Sous couvert d'un (trop) familier récit de passage à l'âge adulte, la narration s'échine donc maladroitement à relier la gravité de ses thématiques (confuse durant tout une première moitié interminable) et de son émotion, à son approche excessivement fantaisiste - l'inversion des rôles enfants/parents - et stéréotypée, pas un mal si le film avait autre chose à proposer que son message précieux, mais jamais ses personnages ne dépassent leur statut prédéterminé, jamais son esthétique n'apparaît autrement que dérivée (du sous-La Reine des Neiges), jamais son intrigue déséquilibrée ne vient rompre la formule Disney-esque cheap dans laquelle elle s'est elle-même enfermée.

Il y a une belle histoire, loin d'être oubliable, qui se cache derrière Ellian et le sortilège, dommage que Jenson et ses scénaristes décident de ne pas la raconter - où alors beaucoup, beaucoup trop tard.

Jonathan Chevrier