[CRITIQUE] : A Holy Family
Réalisateur : A-Liang "Elvis" Lu
Acteurs : -
Distributeur : Tangente Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Taïwanais, Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Après 20 ans d’absence, le réalisateur A-Liang revient auprès de sa famille qui vit dans une zone rurale reculée de Taïwan. Il filme au jour le jour ces retrouvailles, bien décidé à les confronter aux superstitions qui semblent guider leurs vies – en particulier leur croyance obstinée dans les pouvoirs de médium du grand frère. Il réalise peu à peu que son départ est, lui aussi, une plaie béante pour sa famille…
Critique :
Si le cinéma grand public a toujours aimé représenter une structure familiale stable et solide avec des liants chaotiques facilement réglables par l’amour, la réalité est souvent toute autre. On sait que chaque famille a son histoire et ses soucis, ce qu’ont tenté d’appréhender maintes fictions et documentaires avec plus ou moins de réussite et de pertinence, notamment en interrogeant sur ce qu’on intègre de personnel dans une œuvre (même si cela n’empêche pas divers réalisateurs et réalisatrices de plonger totalement dans un exercice égocentré). L’approche prise par Elvis A-Liang Lu peut en ce sens paraître intéressante.
Régulièrement contacté par sa mère dès qu’il y a une facture impayée, le réalisateur se décide à retourner dans sa famille qu’il a quittée il y a près de 20 ans. Dans cette zone rurale au fin fond de Taïwan se dévoile une structure divisée entre un père accro aux jeux d’argent, une mère lessivée par les années et un frère dont le talent de médium ne peut l’aider à faire face aux problèmes qu’il connaît en tant qu’agriculteur. La scission est forte et l’on sent rapidement que la religion est l’un des derniers liens qui parvient à maintenir ces personnalités clairement disparates.
Elvis A-Liang Lu filme alors sa famille dans une forme de quotidien assumée, captant pendant plus de 3 ans ses membres en s’interrogeant sur sa propre place au sein de celle-ci. L’incursion, dépourvue de voix extérieure, permet de mieux pénétrer dans ce milieu et de se confronter aussi bien au regard personnel du réalisateur qu’à un enchaînement d’événements qui délie les croyances nouant ces personnes. La foi permanente envers les dieux malgré une précipitation de contretemps rapproche et éloigne à la fin, tout en faisant de la réintégration du réalisateur une forme de nouvelle étape face aux épreuves qui vont se créer.
A holy family se fait alors aussi bien film de réconciliation personnelle que révélateur des espoirs d’une famille divisée en tous points. Cette incursion dans le réel nourrit le documentaire d’un sentiment doux amer où l’on ne sait comment réagir face à une persévérance dans l’échec ou l’envie d’amélioration d’un quotidien se brisant doucement mais sûrement. La lourdeur des silences et de la difficulté d’en exprimer ses raisons contribue alors à l’émotion qui se crée dans ce portrait vif, douloureux mais cherchant à espérer encore et encore dans ce lien invisible qui nous unit à notre famille, aussi imparfaite soit-elle.
Liam Debruel
Acteurs : -
Distributeur : Tangente Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Taïwanais, Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Après 20 ans d’absence, le réalisateur A-Liang revient auprès de sa famille qui vit dans une zone rurale reculée de Taïwan. Il filme au jour le jour ces retrouvailles, bien décidé à les confronter aux superstitions qui semblent guider leurs vies – en particulier leur croyance obstinée dans les pouvoirs de médium du grand frère. Il réalise peu à peu que son départ est, lui aussi, une plaie béante pour sa famille…
Critique :
#AHolyFamily se fait aussi bien un film de réconciliation personnelle que révélateur des espoirs d’une famille divisée en tous points, un portrait vif et douloureux dont l'émotion nait dans la lourdeur des silences et de la difficulté d’en exprimer ses raisons. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/KKZSxYYNs2
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 25, 2024
Si le cinéma grand public a toujours aimé représenter une structure familiale stable et solide avec des liants chaotiques facilement réglables par l’amour, la réalité est souvent toute autre. On sait que chaque famille a son histoire et ses soucis, ce qu’ont tenté d’appréhender maintes fictions et documentaires avec plus ou moins de réussite et de pertinence, notamment en interrogeant sur ce qu’on intègre de personnel dans une œuvre (même si cela n’empêche pas divers réalisateurs et réalisatrices de plonger totalement dans un exercice égocentré). L’approche prise par Elvis A-Liang Lu peut en ce sens paraître intéressante.
Copyright Tangente Distribution |
Régulièrement contacté par sa mère dès qu’il y a une facture impayée, le réalisateur se décide à retourner dans sa famille qu’il a quittée il y a près de 20 ans. Dans cette zone rurale au fin fond de Taïwan se dévoile une structure divisée entre un père accro aux jeux d’argent, une mère lessivée par les années et un frère dont le talent de médium ne peut l’aider à faire face aux problèmes qu’il connaît en tant qu’agriculteur. La scission est forte et l’on sent rapidement que la religion est l’un des derniers liens qui parvient à maintenir ces personnalités clairement disparates.
Elvis A-Liang Lu filme alors sa famille dans une forme de quotidien assumée, captant pendant plus de 3 ans ses membres en s’interrogeant sur sa propre place au sein de celle-ci. L’incursion, dépourvue de voix extérieure, permet de mieux pénétrer dans ce milieu et de se confronter aussi bien au regard personnel du réalisateur qu’à un enchaînement d’événements qui délie les croyances nouant ces personnes. La foi permanente envers les dieux malgré une précipitation de contretemps rapproche et éloigne à la fin, tout en faisant de la réintégration du réalisateur une forme de nouvelle étape face aux épreuves qui vont se créer.
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A holy family se fait alors aussi bien film de réconciliation personnelle que révélateur des espoirs d’une famille divisée en tous points. Cette incursion dans le réel nourrit le documentaire d’un sentiment doux amer où l’on ne sait comment réagir face à une persévérance dans l’échec ou l’envie d’amélioration d’un quotidien se brisant doucement mais sûrement. La lourdeur des silences et de la difficulté d’en exprimer ses raisons contribue alors à l’émotion qui se crée dans ce portrait vif, douloureux mais cherchant à espérer encore et encore dans ce lien invisible qui nous unit à notre famille, aussi imparfaite soit-elle.
Liam Debruel