[CRITIQUE] : 37 : L'Ombre et la Proie
Réalisateur : Arthur Môlard
Acteurs : Guillaume Pottier, Melodie Simina, Agnès Sourdillon, Arnaud Churin,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min.
Synopsis :
Vincent, chauffeur-routier, prend en stop une jeune femme qui prétend s’appeler Trente-Sept. Très vite, son comportement étrange éveille les soupçons du routier. Mais Vincent lui-même n’est peut-être pas aussi innocent qu’il n’y paraît... Entre le chauffeur et sa passagère s’engage alors un jeu diabolique qui va bientôt devenir totalement hors de contrôle.
Critique :
Nous n'irons pas jusqu'à dire (allez, si...) que le cinéma hexagonal n'en a pas forcément dans le capot pour ce qui est de se laisser aller, parfois, à quelques paris burnés qui viendrait gentiment bousculer sa production un poil ronronnante - même si les contre-exemples commencent à pointer le bout de leur pellicule -, mais force est d'admettre qu'ils sont bien trop rares les cinéastes à aller tâter du road movie à ras du bitume, et encore plus dans son versant le plus sombre, jeu d'équilibriste que même la production américaine semble délaisser à défaut de trouver des auteurs couillus (sans doute que le remake foireux du monument Hitcher par Dave Meyers, avec un tonton Bay totalement aux fraises à la production, en a refroidit plus d'un) pour l'aborder avec amour.
Ouais, tu nous manques, Robert Harmon, terriblement même.
Autant dire donc qu'une œuvre telle que 37 : L'Ombre et la Proie, à la fois premier long-métrage du wannabe cinéaste Arthur Môlard (pas du tout là pour cracher à la gueule du cinéma de genre, à la différence de beaucoup), mais surtout première production made in Parasomnia Productions (nouveau label " Blumhousien " de film de genre fraîchement arrivé dans le game, et fruit de l'union entre Moana Films et Sony Pictures), avait tout pour méchamment titiller notre intérêt, elle qui se revendiquait dès sa plutôt chouette bande annonce, comme un petit bout de cinéma certes fauché mais sincère, qui transpire de tous ses pores la passion du cinoche du samedi soir.
Plutôt bonne pioche à l'écran, car non sans quelques défauts d'écritures qui irritent méchamment la rétine (les dialogues, la scène du bar tournée comme un épisode de Le jour ou tout a basculé, le flash-back final ultra-didactique qui est mal amené...), la péloche qui gueule tout du long son amour pour Hitcher, tient plutôt bien la route de son concept serré (un chauffeur routier dépressif voire même suicidaire, prend en stop une mystérieuse auto-stoppeuse enceinte), jeu du chat et de la souris prenant qui tape juste ce qu'il faut dans le neo-noir tout en lui donnant un vrai corps social (deux visages d'une précarité marquée que l'on oppose sans manichéisme putassier, pas un petit exploit), même si il joue un peu trop avec la suspension d'incrédulité de son auditoire face à une menace supposément contrôlable (la dite femme enceinte, migrante victime de passeurs dont on peut intimement comprendre le jusqu'au-boutisme de sa quête vengeresse, mais un peu moins son emprise sur le chauffeur routier, aussi fragile psychologiquement soit-il).
Quelques petits soucis d'écriture donc (qui aurait pu faire encore plus mal en embrassant un vrai penchant fantastique/horrifique), et d'incarnation (Guillaume Pottier délivre une partition solide, Mélodie Simina, aussi charismatique soit-elle, montre un peu trop vite ses limites face à un rôle trop gros pour elle), mais que l'inventivité et le sens de la débrouille deja sensiblement exacerbé de Môlard, vient continuellement contrebalancer.
37 : L'Ombre et la Proie où une vraie tentative concise et épurée à qui l'on pardonnerait presque tout pour son audace, pour son envie de ne jamais jouer la carte de la prévisibilité, de solidement tenir les rênes de son suspense mais avant tout et surtout de tout donner, tout en ayant totalement conscience de ses imperfections - c'est un premier film, fauché, ne l'oublions pas.
Autant l'avouer tout de suite, on a vraiment hâte de voir ce que donnera la carrière de ce qui peut clairement devenir, un potentiel grand visage du cinéma de genre français.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Guillaume Pottier, Melodie Simina, Agnès Sourdillon, Arnaud Churin,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min.
Synopsis :
Vincent, chauffeur-routier, prend en stop une jeune femme qui prétend s’appeler Trente-Sept. Très vite, son comportement étrange éveille les soupçons du routier. Mais Vincent lui-même n’est peut-être pas aussi innocent qu’il n’y paraît... Entre le chauffeur et sa passagère s’engage alors un jeu diabolique qui va bientôt devenir totalement hors de contrôle.
Critique :
Louchant un peu trop pour son bien sur Hitcher, #37LOmbreEtLaProie n'en reste pas moins une séance concise et épurée à qui l'on pardonnerait presque tout pour son audace, son envie de ne jamais jouer la carte de la prévisibilité tout en tenant solidement les rênes de son suspense pic.twitter.com/62kqAKqw4T
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 25, 2024
Nous n'irons pas jusqu'à dire (allez, si...) que le cinéma hexagonal n'en a pas forcément dans le capot pour ce qui est de se laisser aller, parfois, à quelques paris burnés qui viendrait gentiment bousculer sa production un poil ronronnante - même si les contre-exemples commencent à pointer le bout de leur pellicule -, mais force est d'admettre qu'ils sont bien trop rares les cinéastes à aller tâter du road movie à ras du bitume, et encore plus dans son versant le plus sombre, jeu d'équilibriste que même la production américaine semble délaisser à défaut de trouver des auteurs couillus (sans doute que le remake foireux du monument Hitcher par Dave Meyers, avec un tonton Bay totalement aux fraises à la production, en a refroidit plus d'un) pour l'aborder avec amour.
Ouais, tu nous manques, Robert Harmon, terriblement même.
Copyright Sarah COHEN-HADRIA / Sony Pictures |
Autant dire donc qu'une œuvre telle que 37 : L'Ombre et la Proie, à la fois premier long-métrage du wannabe cinéaste Arthur Môlard (pas du tout là pour cracher à la gueule du cinéma de genre, à la différence de beaucoup), mais surtout première production made in Parasomnia Productions (nouveau label " Blumhousien " de film de genre fraîchement arrivé dans le game, et fruit de l'union entre Moana Films et Sony Pictures), avait tout pour méchamment titiller notre intérêt, elle qui se revendiquait dès sa plutôt chouette bande annonce, comme un petit bout de cinéma certes fauché mais sincère, qui transpire de tous ses pores la passion du cinoche du samedi soir.
Plutôt bonne pioche à l'écran, car non sans quelques défauts d'écritures qui irritent méchamment la rétine (les dialogues, la scène du bar tournée comme un épisode de Le jour ou tout a basculé, le flash-back final ultra-didactique qui est mal amené...), la péloche qui gueule tout du long son amour pour Hitcher, tient plutôt bien la route de son concept serré (un chauffeur routier dépressif voire même suicidaire, prend en stop une mystérieuse auto-stoppeuse enceinte), jeu du chat et de la souris prenant qui tape juste ce qu'il faut dans le neo-noir tout en lui donnant un vrai corps social (deux visages d'une précarité marquée que l'on oppose sans manichéisme putassier, pas un petit exploit), même si il joue un peu trop avec la suspension d'incrédulité de son auditoire face à une menace supposément contrôlable (la dite femme enceinte, migrante victime de passeurs dont on peut intimement comprendre le jusqu'au-boutisme de sa quête vengeresse, mais un peu moins son emprise sur le chauffeur routier, aussi fragile psychologiquement soit-il).
Copyright Sarah COHEN-HADRIA / Sony Pictures |
Quelques petits soucis d'écriture donc (qui aurait pu faire encore plus mal en embrassant un vrai penchant fantastique/horrifique), et d'incarnation (Guillaume Pottier délivre une partition solide, Mélodie Simina, aussi charismatique soit-elle, montre un peu trop vite ses limites face à un rôle trop gros pour elle), mais que l'inventivité et le sens de la débrouille deja sensiblement exacerbé de Môlard, vient continuellement contrebalancer.
37 : L'Ombre et la Proie où une vraie tentative concise et épurée à qui l'on pardonnerait presque tout pour son audace, pour son envie de ne jamais jouer la carte de la prévisibilité, de solidement tenir les rênes de son suspense mais avant tout et surtout de tout donner, tout en ayant totalement conscience de ses imperfections - c'est un premier film, fauché, ne l'oublions pas.
Autant l'avouer tout de suite, on a vraiment hâte de voir ce que donnera la carrière de ce qui peut clairement devenir, un potentiel grand visage du cinéma de genre français.
Jonathan Chevrier