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[CRITIQUE] : Pas un mot


Réalisatrice : Hanna Slak
Acteurs : Maren Eggert, Maryam Zaree, Marko Mandić, Mehdi Nebbou,...
Distributeur : Eurozoom.
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Allemand, Français, Slovène.
Durée : 1h29min  

Synopsis :
Nina mène une vie structurée, poursuivant une brillante carrière de cheffe d'orchestre à Munich. Lorsque son fils adolescent, Lars, a un étrange accident à l'école, elle décide de l'emmener dans leur maison de vacances sur la côte atlantique dans l'espoir de le comprendre et de retisser du lien. Dans cette nature sauvage en plein hiver, leur relation déjà fragile est poussée dans ses retranchements.



Critique :


On ne pourra décemment pas reprocher à la cinéaste slovène Hanna Slack, de vouloir tenir jusqu'au bout le concept de son second effort, quitte à avoir peur de sa profonde radicalité.
Le titre même de Pas un mot est annoncé, assumé, revendiqué comme un leitmotiv au coeur de la narration et s'étend même jusque dans les intentions de la cinéaste, qui ne révèle guère plus sur ses personnages excessivement réservés, que ceux-ci n'en révèlent sur eux-mêmes.

Soit Nina, une cheffe d'orchestre/mère célibataire quelque peu perturbée par son fils adolescent, lui-même mal dans sa peau.
Tout bascule lorsqu'un incident au lycée la convainc, non sans remords, d'abandonner son orchestre pour rester à ses côtés, prenant la décision d'amener la chair de sa chair là où ils passent habituellement leurs vacances d'été, une île sur la côte Atlantique.
Alors qu'elle semble, consciemment, un brin saboter sa carrière, son rejeton s'enferme encore plus dans son mutisme à mesure que les jours passent.

Copyright Eurozoom

Plus la communication se désagrège, plus ils sont chacun repoussés dans leurs retranchements : les malentendus s'intensifient et les spéculations de la matriarche se transforment en soupçons quand à ce dit évènement étrange dont personne ne veut parler...
Énième drame vissé sur un conflit familial supposément insoluble, il y avait pourtant quelque chose de captivant dans cette épure ciblée des effets, des profils psychologiques comme des antécédents de l'événement central qui déclenche cette spirale infernale et silencieuse, tant c'est cette rétention d'informations qui créer à la fois le suspense et l'incertitude, doublé d'une musique prépondérante qui sert presque à elle seule, de troisième invité dans cet entre-deux anxiogène.

Mais à force de ne rien donner ni à ses personnages, et encore moins à son auditoire, Slack stagne puis se perd, accumulant les symboles grossiers au moins autant qu'elle n'arrive jamais vraiment à donner de souffle à une histoire qui laissent beaucoup trop de questions en suspens, pour son bien.
C'est ce qu'on appelle une séance à la fois ennuyée et cultivé.


Jonathan Chevrier






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