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[CRITIQUE] : La Plateforme 2


Réalisateur : Galder Gaztelu-Urrutia
Acteurs : Milena Smit, Natalia Tena, Hovik Keuchkerian, Óscar Jaenada,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Science-fiction.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h39min.  

Synopsis :
Pensez-vous qu’on puisse faire régner l’ordre dans l’enfer de la Plateforme ? Et si c’est le cas, qui peut s’en charger ? 


Critique : 


C'était l'un des premiers gros hits (le premier même, vu qu'il s'est pointé fin mars 2020) d'un confinement dont les séquelles sont encore vivaces : La Plateforme de Galder Gaztelu-Urrutia, trip dystopique et Bong Joon-ho-esque (pensez Snowpiercer) tout droit sortie de chez nos voisins hispaniques. 

Un petit bout de cinéma à concept loin d'être mal foutu même s'il ne pétait absolument pas dans la soie de l'originalité (une critique des inégalités des chances et de la distribution malsaine des ressources, à travers la vie au cœur d'une prison-tour où une dalle transportant de la nourriture descend d'étage en étage, un système qui favorise évidemment les premiers servis et affame les derniers), mais qui s'en sortait in fine avec les honneurs, que ce soit par la force d'un scénario solide sur ses appuis, où celle d'une atmosphère savamment poisseuse dont la dégradation allait crescendo. 

Nicolas Dassas / Netflix

Du velours donc pour une firme au Toudoum, Netflix, qui n'en demandait pas tant pour jouer la carte de la capitalisation/franchisation à outrance de tout succès un tant soit peu populaire.
Quatre ans plus tard donc, et non sans avoir gentiment pris son temps, Gaztelu-Urrutia fait son retour loin d'être improbable avec La Plateforme 2 (pourquoi s'emmerder ?), sorte d'auto-remake tout aussi chargé en séquences perturbantes et sanglantes, mais à l'allégorie anti-capitaliste barbare décemment moins percutante puisque sous le dictat de la redite, où l'attention est moins axée sur le fonctionnement de cette prison-tour (logique), que sur les éléments qu'il faut pour y survivre (mes règles sont désormais dictées par les prisonniers) et empêcher un chaos total, avec une humanité finalement autant emprisonnée par son lieu que par ses propres travers. 

Et, comme à l'instar du film original, l'ambition dépasse souvent la rigueur de l'exécution, la portée de l'allégorie supplante une écriture des personnages manquant cruellement de profondeur, une intrigue sacrifiant sa cohérence sous l'autel d'un mysticisme un poil déroutant, malgré une viscéralité toujours aussi prégnante du côté de sa mise en scène. 

Nicolas Dassas / Netflix

Certes, si la mythologie de son univers carcéral s'en trouve grandit, c'est dans sa représentation obsédante et allégorique des fragilités de l'humanité que La Plateforme 2 prend un sacré coup sur le museau, même si son propos pousse toujours autant à la réflexion.
On ne bouderait pas néanmoins, à l'idée d'un troisième opus avec un peu plus de maîtrise et moins de confusion.


Jonathan Chevrier






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