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[CRITIQUE] : Jeu Intérieur


Réalisateur : Greg Jardin
Acteurs : Brittany O'Grady, James Morosini, Gavin Leatherwood, Nina Bloomgarden,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h43min.  

Synopsis :
Une fête de pré-mariage se transforme en cauchemar lorsqu'un ami se présente avec une mystérieuse valise. 


Critique : 


En attendant que les (télé)films de Noël ne débarquent sur les plateformes et sur nos écrans d'ici la mi-octobre, parce qu'il est désormais de coutume de célébrer cette période trois mois avant - mais aussi encore trois mois jusqu'à Pâques -, le riche planning des sorties chaque année compile comme il le peut, ces films horrifiques dans le petit créneau pré-Halloween qui lui est alloué : quinze jours, et pas un de plus.  

Non, on exagère qu'à peine...  

Copyright Netflix

Sensiblement à la traîne en comparaison de ses petits camarades Prime Vidéo, Disney Plus où encore Max, qui n'ont pas dégainés leurs plus belles flèches hier, Netflix, qui a définitivement plus d'une citrouille dans son sac, commence plutôt bien sa saison de la terreur avec It's What's Inside aka Jeu Intérieur (damn...) de Greg Jardin, extension de son propre court-métrage et qui vient titiller sur son propre terrain, un Bodies Bodies Bodies de Halina Reijn qui nous avait sensiblement plus laissé de marbre.  

Surfant plutôt habilement sur la mode très actuelle des " soirées qui tournent mal " (le film de Reijn, Talk to me, The Blackening), avec un regard acéré et corrosif sur l'existentialisme croissant des millenials (où l'on laisse consciemment les personnages jouer avec le feu, jusqu'à ce que tout le monde soit suffisamment brûlé pour que la fête commence réellement à swinguer), le film suit les retrouvailles qui vont, évidemment, tournées mal entre quelques vieux amis d'université criblés d'anxiété, qui se réunissent dans un manoir au fond des bois pour célébrer le futur mariage de l'un des leurs, chacun venant avec son propre lot de bagages tout en ressentiments jamais exprimés et gardés secrètement en eux, avec la promesse intime que l'alcool et la fête ne pourra pas garder longtemps caché toute cette popote infernale.  

Et, joie, tout explose à l'arrivée lorsque l'un d'eux, un ami que le groupe n'a pas vu depuis huit ans en raison d'un scandale impliquant sa sœur, débarque avec un jeu de rôle addictif comme la plus additive des drogues, et qui ne laissera personne indemne...  

Copyright Netflix

Maladroit même si gentiment satirique dans son chaos furieux et finement calibré sauce body-swap, qui vient refroidir toute forme d'empathie où presque, chez et pour chaque personnage (dont les personnalités sont plus où moins bien amenés) présent à la fête qui se révèlent crescendo à mesure que la nuit avance et que le récit s'étoffe autant qu'il s'expose aux incohérences de ses rebondissements déroutants et alambiqués (surtout dans son dernier tiers); It's What's Inside se fait une fable macabre et maniaque sur l'incompréhension d'une génération usée aussi bien par les masques qu'elle s'impose, que par sa propre superficialité, qui ne se perd in fine que dans la croyance de sa propre - mais fausse - complexité (des dialogues bourrés d'exposition, une exécution trop effrénée par peur de devoir reprendre son souffle et, de facto, laisse poindre encore plus ses faiblesses).  

Alors certes, peut-être que le plaisir, réel, qu'il suscite n'est qu'immédiat et qu'il s'éteindra avant même l'idée d'une seconde vision, mais il n'empêche que pour une séance unique, la balade vaut diaboliquement son pesant de pop-corn.


Jonathan Chevrier 






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