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[CRITIQUE] : Frogman


Réalisateur : Anthony Cousins
Acteurs : Nathan Tymoshuk, Benny Barrett, Sonya Boushek, Chelsey Grant,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h20min. 

Synopsis :
Un cinéaste amateur, qui a du mal à faire de sa passion un métier, rentre chez lui à Loveland avec des amis. Tous sont déterminés à obtenir la preuve irréfutable de l'existence du légendaire Frogman. 


Critique : 


Un temps phénomène de mode d'un cinéma horrifique - majoritairement - américain peinant sensiblement à se renouveler, le found footage, qui a connu son pic au moment du carton (incompréhensible) de la saga Paranormal Activity et du début des anthologies V/H/S (dont la qualité est de plus en plus déclinante), le found footage est depuis gentiment rentré dans le rang, pas un mal tant il a été gangbangisé jusqu'à l'os en à peine une poignée d'années. 

Reste que quelques irréductibles faiseurs de cauchemars, souvent des cinéastes aux prémisses de leur carrière, viennent sporadiquement lui redonner quelques coups de peps, moins intéressés à jouer de la shaky-cam qu'à aborder le format avec une certaine authenticité... comme Anthony Cousins et son excellent Frogman, dégainé en cette saison d'Halloween par une Shadowz toujours dans les bons coups. 


Démarrant comme un road trip ludique à la lisière d'un épisode de Scooby-Doo, avant de virer vers une terreur chaotique et frénétique, l'histoire reste tout du long vissée sur l'enquête d'un cinéaste en herbe tellement persuadé de l'existence du mythe du Frogman (qu'il aurait capturé à travers sa caméra lorsqu'il était môme, images considérées par tous comme fake), qu'il va embarquer sa bande de potes dans une odyssée infernale dans les tréfonds de Loveland, dans l'Ohio, dont l'issue ne peut qu'être tragique. 

Basique sur le papier, c'est dans son exécution que Cousins détonne, lui qui s'inscrit dans la droite lignée du Projet Blair Witch en se servant de ses élans Lovecraftiens assumés non pas pour nourrir un frisson artificiel, mais bien une réflexion sur le capitalisme et l'opportunisme niché derrière toute légende/folklore populaire (ici encore plus sinistrement cynique, puisque la commercialisation du folklore sert à attirer de nouvelles victimes à sacrifier), clouée aux basques d'un homme dont l'obsession à rétablir la vérité l'a enchaîné à son propre passé, dont le traumatisme vécu par sa quête n'est considéré uniquement que par le prisme du divertissement.
Une sacrée surprise, rien de moins.


Jonathan Chevrier






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