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[CRITIQUE] : La Damnée


Réalisateur : Abel Danan
Acteurs : Lina El Arabi, Ouidad Elma, Hicham Belaoudi, Wilfrid Grenier,...
Distributeur : Star Invest Films France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min. 

Synopsis :
Yara, une jeune marocaine de 25 ans venue étudier à Paris, n'a pas quitté son domicile depuis plusieurs mois, car elle est agoraphobe depuis son enfance en raison de terribles événements familiaux. Un soir, une mystérieuse apparition vient perturber son quotidien, et l'oblige à revivre ses pires craintes, la poussant au bord de la folie... 


Critique :


Prenez cette vérité pour acquise : ne vous fiez jamais aux mauvaises langues qui arguent tels des crapeaux baveurs - pour être poli -, que le cinéma fantastique made in France n'a strictement rien à proposer (il va très bien, il mériterait juste tout simplement à être plus soutenu autant dans les salles que du côté du carnet de chèque) ou encore, qu'il s'échinerait a jouer la carte de la resucée de ce qui fonctionne parfaitement ailleurs (spoilers : avec souvent des artistes hexagonaux derrière mais chut). 

Des ragots d'incultes, rien de moins. 

Copyright Star Invest Films France

Estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Abel Danan (découvert avec l'excellent court-métrage Canine, lors de la cuvée 2021 du festival de Gerardmer), La Damnée, a des bonnes intentions à en revendre, lui qui se place volontairement en marge des productions horrifiques hexagonales en jouant la carte d'une terreur plus psychologique et suggestive que frontale, dans une sorte de fusion entre le huis clos claustrophobique et paranoïaque (avec une héroïne agoraphobe, pour ne rien gâcher à la fête), l'horreur folklorique et le récit d'apprentissage d'une âme peinent à s'acclimater à un nouveau cadre, le tout saupoudré par traumatisme universel encore sensiblement prégnant - le confinement et son Covid destructeur. 

Tout un programme donc, sensiblement Polanskien sur les bords, pour une histoire certes gentiment familière (une jeune étudiante en psychologie dont la rationalité est rudement mis à l'épreuve par un contexte oppressant, une famille sur-protectrice et les réminiscences d'un patriarcat toxique), mais qui s'amuse assez habilement à jouer autant avec une atmosphère poisseuse, qu'avec la vulnérabilité et la solitude abyssale d'un esprit qui perd peu à peu tout contact avec le monde réel, au plus près de sa lente descente au fin fond du terrier du lapin. 

Copyright Star Invest Films France

Dommage que Danan semble étiré un peu trop son cauchemar formidablement poisseux au cœur d'une seconde moitié au rythme plus laborieux, tribu d'une narration dont la fragilité n'est jamais assez masquée autant par la force d'une mise en scène viscérale, que par la prestation merveilleusement investie d'une captivante Lina El Arabi.
Pas de quoi bouder son plaisir pour autant, et encore plus au sein d'une distribution d'octobre qui commence tranquillement mais sûrement son calendrier de la flippe...


Jonathan Chevrier






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