[CRITIQUE] : Hold your breath
Réalisatrice•teur : Karrie Crouse et Will Joines
Acteurs : Sarah Paulson, Amiah Miller, Alona Jane Robbins, Annaleigh Ashford,...
Distributeur : Disney Plus France.
Budget : -
Genre : Drame, Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min
Synopsis :
Oklahoma, années 1930. Une jeune mère, hantée par son passé, est piégée dans d'horribles tempêtes de poussière. Convaincue que sa famille est menacée par une présence mystérieuse. Elle va tout faire pour la protéger...
Critique :
Du Babadook sauce Twisters poussiéreux, enfermé dans un cadre merveilleusement sec et gothique, que pouvait promettre #HoldYourBreath, il ne reste pas grand chose à l'écran, un éclairage et une photographie léchées, une Sarah Paulson délicieusement déchaînée et puis... c'est tout pic.twitter.com/SJsoBgPle4
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 3, 2024
Le fait que Hold your breath (ex-Dust) du tandem Karrie Crouse /Will Joines, débarque sur Disney Plus dans la foulée même de l'arrivée en salles de Mother Land signé Alexandre Aja, est de ces petits hasards que l'on imputera à la densité imposante du planning méchamment chargé, des sorties ciné de cette riche année 2024.
D'autant que le film était dans les cartons depuis de nombreuses années, avec même la présence en vedette d'une Claire Foy qui a finalement abandonné le projet, au profit de la Queen Sarah Paulson.
Il n'empêche qu'il est bien difficile de ne pas jouer au jeu - un brin stérile, il est vrai - des comparaisons entre deux œuvres qui confrontent deux figures maternelles bien distinctes, au coeur de contexte complexes (une potentielle apocalypse chez Aja, une terrifiante flopée de tempêtes de poussière dans l'Oklahoma des 30s ici), qui tentent coûte que coûte de protéger leurs progénitures face à une menace maléfique extérieure qui peut être - ou non -, réelle, alors que les figures paternelles sont absentes des débats.
Et dans les deux cas, malgré des prémisses vraiment accrocheuses (ici la légende du " Grey Man ", un être malveillant qui peut se glisser dans votre maison à travers la poussière), aucun des deux films n'arrivent à rendre palpable leur menace surnaturelle.
Mais Hold your breath a ce petit truc en plus furieusement frustrant, de n'avoir aucune volonté de créer un réel suspens (au-delà de ses jump scares criards), tant sa narration, prévisible et furieusement redondante, ne laisse aucune ambiguïté quand à son issue et ce dès une introduction qui indique sans trembler que sa figure centrale est hantée par ses propres traumatismes (l'isolement, la pression communautaire, la peur de perdre la chair de sa chair).
Du Babadook sauce Twisters poussiéreux, enfermé dans un cadre merveilleusement sec et gothique, il ne reste alors pas grand chose, un éclairage et une photographie léchées (ce qui intensifie encore un peu plus le sentiment de gâchis final), un rythme lancinant qui se retourne un peu trop vite contre lui, et enfin une Sarah Paulson phénoménale et délicieusement déchaînée, qui donne du corps et de la voix à un rôle profondément ingrat.
Cette session Halloween 2024 commence bien, bien mal sur les plateformes...
Jonathan Chevrier