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[CRITIQUE] : Salem's Lot


Réalisateur : Gary Dauberman
Acteurs : Lewis Pullman, Makenzie Leigh, Bill Camp, Alfre Woodard, Pilou Asbæk,...
Distributeur : Max France.
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min 

Synopsis :
Ben Mears revient dans sa ville natale de Salem, infestée de vampires. Il parvient à convaincre un petit groupe de croyants de combattre les morts-vivants.


Critique :


En dehors des adaptations passionnées d'un Flanagan-verse à la qualité il est vrai sensiblement déclinante, du côté de la firme au Toudoum, Netflix, gageons que ce bon vieux Stephen King n'a pas franchement été gâté dans les transpositions récentes de son œuvre, des films qui n'étaient pas tant des appropriation à part entières, qu'une jolie accumulation de productions opportunistes as hell, du simili-fan made de cinéastes se plaignant que chaque pièce du catalogue du maître de l'horreur n'a pas été adaptée à sa juste valeur. 

Estampillée troisième adaptation du classique du King (on ne retiendra que la solide version télévisée de 1979, signée par feu Tobe Hooper, dont l'imagerie horrifique cauchemardesque est ici savamment pillée), un temps espérée en salles avant d'être catapultée sur Max quasiment trois ans après son tournage (la faute à une pandémie, deux grèves, deux dates de sortie décalées et un remontage du studio), Salem's Lot d'un Gary Dauberman qui porte définitivement bien les deux premières syllabes de son nom, ne met que peu de temps pour choisit sa propre catégorie : celles des adaptations les plus oubliables. 

© Warner Bros/Courtesy Everett Collection

Qu'on se le dise, si le genre vampirique implique toujours une certaine suspension d'incrédulité de la part de son spectateur, le film pousse ici le bouchon sensiblement plus loin, tant il doit autant continuellement négocier avec la dépendance excessive du cinéaste à privilégier une horreur contemporaine et numérique, que se débattre avec les propres limites de son parti-pris, condensant le lent basculement du côté obscur d'un petit patelin du Maine, à un point de rupture où seul son désir de créer un effroi indélébile (ce qu'il arrive dans un premier tiers où sa surréalité n'apparaît pas aussi superficielle), prime sur le développement de ses personnages et leurs relations (quand bien même Lewis Pullman, Bill Camp et Alfre Woodard font beaucoup avec peu). 

Prime sur la précipitation d'une intrigue au rythme effrénée qui a cruellement besoin de temps pour respirer (même si elle n'est, au fond, qu'une sorte de resucée du Dracula de Bram Stocker en pleine Nouvelle Angleterre), alors même qu'il cherche à être gidèle au matériau d'origine, en insérant au chausse-pieds quasiment toutes les scènes majeures du roman tout en incluant le plus de protagonistes possibles.
Si le roman de King avait désespérément besoin d'une nouvelle réappropriation, la nouvelle incarnation de Dauberman perd son âme beaucoup trop vite, comme ses personnages, pour susciter autre chose qu'un ennui poli.


Jonathan Chevrier