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[CRITIQUE] : Devils

Réalisateur : Kim Jae-hoon
Acteurs : Oh Dae-hwan, Jang Dong-yoon, Choi Gwi-hwa, Jang Jae-ho,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
Suite à un accident, un inspecteur prêt à tout pour arrêter un tueur en série se réveille subitement dans le corps du psychopathe. Il comprendra rapidement que le sadique est dorénavant dans son corps à lui.




Critique :



Il y a un mythe, assez récent (pas plus de deux décennies), qu'il est bon de briser tant il est alimenté de manière assez absurde au fil des ans et des productions plus ou moins bien triées sur le volet, pour étayer une hypothétique défense d'opinion : non, le cinéma sud-coréen n'est pas un cinéma qui ne contient que des chefs-d'œuvre en son sein.

Fut une époque où, distribution fragile oblige, nous n'avions que des hauts faits ou presque, issus du Pays du matin frais à se mettre sous la dent mais avènement et popularisation de ce dit cinéma aidant, couplé à une explosion des possibilités mises à disposition des spectateurs et cinéphiles (comme les plateformes, Netflix en tête), il est vite devenu évident que tout n'était pas aussi parfait que fantasmer, et que la machine à produire sud-coréenne ne rendait pas forcément les concepts et autres formules familières, plus magiques et digestes passées entre leurs mains.
Vient Devils donc, estampillé premier long-métrage écrit et réalisé par le wannabe cinéaste Kim Jae-hoon, dégainé par une Shadowz qui a mis les petits plats dans les grands pour cette Halloween cuvée 2024, une petite bande nerveuse et sauvage venu pour gentiment nous contredire avec son concept résolument fun.


Voyez plutôt : un thriller psychologique musclé sauce body swap articulé autour d'un jeu du chat et de la souris mortel et pervers, entre un flic intègre qui se réveille subitement à l'hôpital, un mois après un incident mystérieux, dans la peau du tueur sadique qu'il cherchait désespérément à cravater, tandis que son ennemi se réveille dans le sien, et compte bien en profiter.
Alors oui, évidemment, sur le papier ça pue la relecture tordue du Face/Off de tonton Woo à plein nez, saupoudrée d'une bonne pincée du J'ai rencontré le diable de Kim Jee-woon, intrigue méchamment tentaculaire, alambiquée (pour être poli) et sur-explicative (même en survolant mignon ses thématiques, comme la notion d'identité) à la clé.

Mais Jae-hoon, pourtant green, fait preuve de suffisamment d'assurance pour ne pas trop se perdre dans son processus de citation/régurgitation, lui qui chapeaute un fine un petit bout de cinéma certes pas toujours adroit mais déchaîné, méchant et savoureusement crasseux, qui s'appuie autant sur une violence barbare et réellement impactante, que sur un rythme effréné; le tout dominé par les performances débridées d'une distribution totalement vouée à sa cause.
C'est fun, pas toujours fin mais en vrai, ça se déguste sans faim.


Jonathan Chevrier