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[CRITIQUE] : Lore


Réalisateurs : James Bushe, Patrick Michael Ryder et Greig Johnson
Acteurs : Richard BrakeAndrew-Lee Potts, Katie SheridanRufus Hound, Bill Fellows, Alana Wallace,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur,  Fantastique.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h28min.

Synopsis :
Quatre amis s'inscrivent à une excursion de camping sur le thème de l'horreur, dirigée par Darwin, un guide étrange et excentrique. Le soir venu, il les encourage à raconter leur histoire la plus effrayante autour d'un feu de camp. Alors qu'ils se lancent dans des récits d'esprits et de démons malveillants, le groupe se rend vite compte que tout cela aura des conséquences réelles pour chacun d'eux.



Critique :



Alors ouais, tu l'as certainement connu - méchamment maquillé - dans la carcasse morte et frigorifiée du Night King de Game of Thrones, mais Richard Brake s'est aussi et surtout, indiscutablement, l'un des sourires les plus terrifiants de l'histoire du septième art, à des années lumières de ceux dont se sert Parker Finn pour susciter des micro-frissons aux spectateurs fragiles (même si Ray Nicholson est aussi creapy as hell, que son daron Jack) : le Richard en impose, et sans le moindre artifice.

Figure régulière d'un cinéma horrifique qui, malgré quelques petites infidélités (chez Audiard, Feig où encore Iannucci), ne l'a jamais quitté, c'est à nouveau au coeur du genre que l'on retrouve toute son intensité macabre, lui qui porte de sa présence la distribution du pas si indéfendable Lore, petite anthologie made in Britain de la flippe signée James Bushe, Patrick Michael Ryder et Greig Johnson, qui rejoue la carte du remake adulte de Fais-moi peur sauce folklore britannique, vissé sur quatre randonneurs en quête d’une expérience immersive et effrayante en pleine cambrousse anglaise.

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Dite expérience qui ressemblera in fine à une accumulation d'anecdotes contées à la lumière d'un feu de camp aux flammes vacillantes, sans les chamalows mais avec les chicots pourris de Burke, parfait en gardien de la crypte qui veille activement à ce que chaque randonneur vienne nourrir de son histoire, les fantômes enfouis dans les tréfonds de ses terres dites maudites...
Et comme histoire, on aura droit à un proto-slasher satanico-basique avec des créanciers pas content et un monstre bedonnant; une ghost story où une mère et son fils se font tortures par un fantôme un peu trop pixelisé et contorsionniste; un revenge movie comico-gore sous fond de séance d'échangisme dans un hôtel cheap; et enfin un chouette proto-giallo démarrant dans un multiplex, qui va embarquer le film vers une conclusion méta plutôt étonnante.

Bonjour l'ambiance donc, pour un wannabe V/H/S/ bricolé mais avec du cœur et un peu de tripes où chaque récits, à l'image de l'intrigue mère, ne pètent pas dans la soie de l'originalité (quand bien même les deux venant des persos féminins, démontent sans trembler ceux de leurs camarades masculins), mais sont portés par un savoir-faire plutôt solide (gros travail sur le son mais aussi la photographie, pas un petit exploit compte-tenu du nombre de réalisateurs à la barre), mais aussi et surtout une gestion du suspense suffisamment décent pour ne pas perdre l'intention de son auditoire.
À defaut d'être mémorable donc, ça trouve le moyen de faire gentiment le café - et on n'en demandait pas forcément plus.


Jonathan Chevrier