[CRITIQUE/RESSORTIE] : La Garçonnière
Réalisateur : Billy Wilder
Avec : Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Fred MacMurray, Hope Holiday,…
Distributeur : Les Acacias
Budget : 3 000 000 $
Genre : Comédie Dramatique, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h05min
Date de sortie : 16 septembre 1960
Date de ressortie : 31 août 2024
Synopsis :
C.C. Baxter est employé à la Sauvegarde, grande compagnie d'assurance. Dans l'espoir d'un avancement il prête souvent son appartement à ses supérieurs qui y emmènent leurs petites amies. Un jour le chef du personnel le convoque et lui apprend qu'il sait tout et lui demande aussi sa clé. Baxter est enfin promu. Mais ce qu'il ignorait c'est que le chef du personnel emmenait dans son appartement la femme dont il était amoureux.
Critique :
Vous reprendrez bien une dernière petite ressortie immanquable, histoire de bien finir l'été ?
Après Luchino Visconti, Marcel Pagnol, François Truffaut, Takashi Miike, Akira Kurosawa où même Sean Baker et Jean-Pierre Jeunet, place à Billy Wilder et à son monument The Apartment aka La Garçonnière, petit bijou de fable romantique et anticapitaliste où un appartement, à la fois berceau et prison d'un col blanc renfermé et condamné à l'oubli, qui apprend à s'affirmer grâce aux voix impénétrables de l'amour, porte en lui l’âme et toute la substantifique moelle de l’un des plus grands sommets artistiques du cinéaste, concocté à la suite de Certains l'aiment chaud dont il est un complément essentiel tant les deux films parcourent à eux seuls, tout le spectre de la comédie américaine de l'âge d'or Hollywoodien.
Si le premier joue des codes du film noir et du film de gangsters pour virer amoureusement vers le pur délire burlesque sous fond de quiproquos et de confusion des genres, le second embrasse des contours plus adoucis, tout en ironie et en sarcasme, comme pour mieux masquer sa charge puissance contre un capitalisme galopant, corrompu et débridé qui vise une déshumanisation totale, où la seule façon d'y survivre est de retrouver son sens de l’humanité, sa solidarité, son empathie.
Comme, au fond, le parcours arpenté Joe et Jerry de Some Like It Hot, qui ont dû littéralement se mettre dans la peau des femmes, pour comprendre ce qu'elles vivaient au quotidien.
Wilder ne masque jamais la réalité par l'humour, il se sert justement de celui-ci dans son réquisitoire pour la transfigurer, la rendre encore plus palpable et réelle, s'appuyant autant sur un scénario sans faille que sur une mise en scène minutieuse, forte d'une gestion exceptionnelle des espaces et des comediens et des comédiennes qui l'habitent.
Délicieuse romcom vissé autant sur le sérieux sous-jacent d'une Shirley MacLaine à tomber que sur le regard accrue de Billy Wilder sur l'homme des 60s, complètement subordonné aux mécanismes déshumanisants du conformisme et de l'efficacité, La Garçonnière, même avec plus de six décennies au compteur, n'a strictement rien perdu de son charme, de sa puissance et même encore moins de sa pertinence.
L'une des ressorties immanquables d'un été qui les a, merveilleusement, enchaîné à la pelle...
Jonathan Chevrier
Avec : Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Fred MacMurray, Hope Holiday,…
Distributeur : Les Acacias
Budget : 3 000 000 $
Genre : Comédie Dramatique, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h05min
Date de sortie : 16 septembre 1960
Date de ressortie : 31 août 2024
Synopsis :
C.C. Baxter est employé à la Sauvegarde, grande compagnie d'assurance. Dans l'espoir d'un avancement il prête souvent son appartement à ses supérieurs qui y emmènent leurs petites amies. Un jour le chef du personnel le convoque et lui apprend qu'il sait tout et lui demande aussi sa clé. Baxter est enfin promu. Mais ce qu'il ignorait c'est que le chef du personnel emmenait dans son appartement la femme dont il était amoureux.
Critique :
Délicieuse romcom vissé autant sur le sérieux sous-jacent d'une MacLaine à tomber que sur le regard accrue de Wilder sur l'homme des 60s, subordonné aux mécanismes déshumanisants du conformisme et de l'efficacité, #LaGarçonnière n'a rien perdu de son charme ni de sa pertinence. pic.twitter.com/AFrji97RmO
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 1, 2024
Vous reprendrez bien une dernière petite ressortie immanquable, histoire de bien finir l'été ?
Après Luchino Visconti, Marcel Pagnol, François Truffaut, Takashi Miike, Akira Kurosawa où même Sean Baker et Jean-Pierre Jeunet, place à Billy Wilder et à son monument The Apartment aka La Garçonnière, petit bijou de fable romantique et anticapitaliste où un appartement, à la fois berceau et prison d'un col blanc renfermé et condamné à l'oubli, qui apprend à s'affirmer grâce aux voix impénétrables de l'amour, porte en lui l’âme et toute la substantifique moelle de l’un des plus grands sommets artistiques du cinéaste, concocté à la suite de Certains l'aiment chaud dont il est un complément essentiel tant les deux films parcourent à eux seuls, tout le spectre de la comédie américaine de l'âge d'or Hollywoodien.
Si le premier joue des codes du film noir et du film de gangsters pour virer amoureusement vers le pur délire burlesque sous fond de quiproquos et de confusion des genres, le second embrasse des contours plus adoucis, tout en ironie et en sarcasme, comme pour mieux masquer sa charge puissance contre un capitalisme galopant, corrompu et débridé qui vise une déshumanisation totale, où la seule façon d'y survivre est de retrouver son sens de l’humanité, sa solidarité, son empathie.
METRO GOLDWYN MAYER/LES ACACIAS |
Comme, au fond, le parcours arpenté Joe et Jerry de Some Like It Hot, qui ont dû littéralement se mettre dans la peau des femmes, pour comprendre ce qu'elles vivaient au quotidien.
Wilder ne masque jamais la réalité par l'humour, il se sert justement de celui-ci dans son réquisitoire pour la transfigurer, la rendre encore plus palpable et réelle, s'appuyant autant sur un scénario sans faille que sur une mise en scène minutieuse, forte d'une gestion exceptionnelle des espaces et des comediens et des comédiennes qui l'habitent.
Délicieuse romcom vissé autant sur le sérieux sous-jacent d'une Shirley MacLaine à tomber que sur le regard accrue de Billy Wilder sur l'homme des 60s, complètement subordonné aux mécanismes déshumanisants du conformisme et de l'efficacité, La Garçonnière, même avec plus de six décennies au compteur, n'a strictement rien perdu de son charme, de sa puissance et même encore moins de sa pertinence.
L'une des ressorties immanquables d'un été qui les a, merveilleusement, enchaîné à la pelle...
Jonathan Chevrier