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[CRITIQUE] : Vivre, mourir, renaître


Réalisateur : Gaël Morel
Acteurs : Lou Lampros, Théo Christine, Victor Belmondo, Amanda Lear, Sophie Guillemin,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h49min.

Synopsis :
Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l’aime aussi. Ce qui aurait pu être un marivaudage amoureux à la fin du siècle dernier va être dynamité par l’arrivée du sida. Alors qu’ils s’attendaient au pire, la destinée de chaque personnage va prendre un virage inattendu.



Critique :



Voilà sept ans désormais que le magnifique 120 Battements par minute de Robin Campillo avait gentiment bousculé la Croisette et les cinéphiles, lui qui nous ramenait frontalement à une époque pas si lointaine, au début des années 1990, où le VIH se propageait et tuait des milliers de personnes dans une violence sourde et une indifférence générale.
Un récit vibrant qui nous catapultait au plus près du combat pour la sensibilisation de deux âmes, dont l'une est séropositive et jettait - littéralement - toutes ses dernières forces pour la cause; une véritable piqûre de rappel déjà essentielle en 2017 et qui, aujourd'hui, semble toujours autant nécessaire.

Copyright ARP

C'est dans ce même esprit, certes un peu moins nuancé mais surtout plus affirmé dans son idée d'incarner une vraie capsule temporelle, dans cet esprit d'hommage/renaissance d'un cinéma LGBTQIA+ puissant, réaliste et intime tout droit sortie de la fin des années 80 et du début des années 90 (Clins d'œil sur un adieu de Bill Sherwood, Un compagnon de longue date de Norman René où même Les Nuits Fauves de Cyril Collard, dont l'affiche assume totalement la parenté), que s'inscrit Vivre, Mourir, Renaître, nouveau long-métrage du cinéaste Gaël Morel et qui se revendique comme un beau et touchant mélodrame, noué autour des atermoiements d'un triangle amoureux déchiré par la maladie, incarné avec justesse par Lou Lampros, Théo Christine et Victor Belmondo.

Soit Sammy, conducteur de métro qui vit en couple avec Emma, sage-femme avec qui il a eu un fils, Nathan, qui se rapproche de son nouveau voisin, Cyril, un photographe célibat porteur du VIH et sous traitement AZT, avec qui il va très vite entamer une liaison qui sera étonnamment accepté par sa compagne, au point que celui-ci fasse désormais parti intégrante de leur vie à tous, et en devienne même un membre incontournable...

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Contre toute attente, et à revers de son pitch - voire même, plus directement, à revers des films similaires - la narration, co-signée par Morel et Laurette Polmanss, ne s'inscrit pas tant dans une urgence de vivre évidente que dans un élan d'espoir vibrant et serein (l'arrivée de la trithérapie aidant, aussi) à l'image même de ses personnages, profondément terre-à-terre, une envie d'évoluer auprès d'eux à travers les maux et le temps (via des ellipses vraiment bien amenées) qui se traduit par un naturalisme qui vient annihiler tout sentiment d’invraisemblance autant dans sa manière de recréer l'élan d'une époque révolue, que dans la dynamique des liens qui unissent et désunissent son trio de protagonistes, dont il rend les sentiments et les émotions merveilleusement palpables, organiques.

Familier sans pour autant être prévisible, sincère et - majoritairement - dénué de toute mièvrerie putassière, Vivre, Mourir, Renaître avance sur son propre groove et trace avec une délicatesse rare, le canevas bouleversant et brûlant de dix ans d'amour face à l'absurdité injuste et implacable de la maladie.
Une magnifique découverte.


Jonathan Chevrier






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