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[CRITIQUE] : Veni Vidi Vici


Réalisatrice•eur : Daniel Hoesl et Julia Niemann
Avec : Olivia Goschler, Ursina LardiJohanna Orsini-Rosenberg, Laurence Rupp,...
Distributeur : L'Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame, Thriller.
Nationalité : Autrichien.
Durée : 1h26min

Synopsis :
La famille Maynard mène une vie fastueuse et rêvée de milliardaires… en apparence. Le patriarche, Amon, a pour passion la chasse, mais ses proies favorites ne sont pas les animaux. Malgré des accusations de plus en plus nombreuses et précises, ce clan se pense totalement au-dessus des lois.



Critique :


Il est arrivé un stade critique où, la faute à un Ruben Östlund (pas uniquement lui, évidemment... mais surtout lui) qui n'a eu de cesse de répéter ad vitam æternam la même formule avec une apathie pesante (en même temps, il a été adulé et récompensé pour cela), nous avons tous beaucoup trop vu et encaissé de satires plus où moins acides sur la haute bourgeoise européenne, pour être un tant soit peu attiré par une nouvelle bande s'aventurant sur cette voie mal défrichée, même armée des meilleurs intentions et d'un humour affûté.

Enthousiasme de festival oblige (un jour, notre amour pour l'Étrange Festival nous perdra), c'est avec un pas un poil moins hésitant que sur une séance plus traditionnelle, que l'on s'est aventuré à découvrir le bien nommé Veni Vidi Vici du tandem Daniel Hoesl et Julia Niemann, dans l'espérance qu'il restait encore un semblant fureur vertueuse dans ce réservoir cinématographique définitivement particulier.

Deux mots : monumentale erreur...

Copyright Ulrich Seidl Film Produktion GmbH

S'attaquant avec une finesse pachydermique à la classe haute de la bourgeoisie autrichienne, les milliardaires et leurs complices néolibéraux, avec une introduction qui met tout de suite dans la mauvaise ambiance, Hoesl et Niemann s'attache aux atermoiements hors-sol de la famille milliardaire Maynard, contée à travers le point de vue de l'adolescente Paula, qui a appris de son père, l'entrepreneur furieusement détestable Amont, qu'il n'existe aucune loi pour réguler le comportement des gens comme eux (en gros, tant que la loi n'arrive pas à te cravater, oublie ta morale et fais ce que tu veux), même quand on liquide au hasard et en toute décontraction son prochain, en jouant les tueurs d'élite du pauvre.

Östlund n'est jamais très loin donc, dans cette épopée satirico-noire qui ne s’élève jamais au-delà de sa prémisse initiale et reste continuellement en surface (une vision au fond purement symbolique de la richesse matérielle, de la philanthropie performative où de la lutte continuelle des plus aisés à conserver le pouvoir), comme si les cinéastes estimaient que simplement pointer avec cynisme, les actions absurdes et suffisantes des milliardaires, était un acte cinématographique assez critique pour être pertinent.

La preuve que non, même si l'effort est techniquement irréprochable et loin d'être si désagréable à mirer, juste assez vain...


Jonathan Chevrier





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