[CRITIQUE] : Silex and the City, le film
Avec : avec les voix de Guillaume Gallienne, Clément Sibony, Frédéric Pierrot, François Hollande, Julie Delphine, Raphaël Quenard,...
Distributeur : Haut et Court
Budget : -
Genre : Animation, Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min
Synopsis :
Dans une préhistoire condamnée à ne jamais évoluer, un père et sa fille en conflit vont bouleverser la routine de l’Âge de pierre. Après un aller-retour dans le futur, ils ramènent accidentellement l’équivalent d’une clé coudée Ikéa qui va enfin déclencher l’Évolution, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Critique :
Satire maladroite, pachydermique dans son écriture au moins autant que dans son bal de voix célèbres qui frise un brin avec le ridicule, #SilexAndTheCityLeFilm est méchamment écrasé par sa propre surenchère et son incapacité cruelle à ne jamais vraiment faire rire son auditoire. pic.twitter.com/HSXoRZ9p2v
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 17, 2024
On n'ira pas jusqu'à dire que c'est une information de niche, mais beaucoup d'entre-nous ont tendance à oublier qu'avant d'être un programme plutôt populaire (tout dû moins, suffisamment pour s'inscrive sur la durée avec 180 épisodes au compteur) du côté de la chaîne franco-allemande et gentiment cinéphile Arte, Silex and the City était une bande dessinée de l'auteur Jul (aka Julien Berjeaut, rien à voir avec le rappeur, calme-toi et retire cette idée complètement folle de ta tête), qui a traîné son crayon notamment du côté Lucky Luke et Spirou, et qui a également adapté en série animée une autre de ses créations sur papier glacé, le sympathique 50 nuances de Grecs.
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Voilà, voilà, fin de cette petite introduction Wikipedia-esque qui nous a fait gagné un paragraphe (y'a pas de petites économies, surtout dans un billet plus à charge qu'autre chose), et place au gros du délire donc : la version long-métrage et grand écran de la BD, qui perd grandement l'esprit caustique et acidulé de son matériau d'origine en cours de route.
Un projet qui, effort louable sur le papier, prend le risque donc de s'écarter drastiquement de ses petites vignettes à durée limitée pour voguer vers une intrigue définitivement trop étendue pour son bien, sorte de mix entre Les Crouds (une famille du paléolithique, le rapport conflictuel père/fille) et Retour vers le futur (le voyage dans le temps avec un simili-almanach des sports - une clé coudée Ikéa - qui fout un bordel pas possible) à l'animation sensiblement léchée, mais dont la sauce tourne vite au vinaigre, la faute à une accumulation conséquente de références contemporaines et autres jeux de mots qui, sur une poignée de minutes pouvaient faire mouche, mais frise lourdement ici avec l'indécence du bon goût passé les quatre-vingt minutes de bobine.
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Pachydermique dans son écriture (cocktail politico-socialo-religieuse peu heureux dans ses contours satiriques) au moins autant que dans son bal de voix célèbres qui frise un brin avec le ridicule (Léa Salamé, François Hollande en bactérie qui critique son propre mandat présidentielle... ouais), Silex and the City, le film est méchamment écrasé par sa propre surenchère et son incapacité cruelle à ne jamais vraiment faire rire son auditoire, en renvoyant continuellement mais surtout maladroitement, la moindre strate du quotidien de ses personnages, au notre dans la réalité.
Si le jeu des comparaisons amuse un temps, il en devient vite stérile et irritant comme un mauvais épisode des Simpson.
Il nous restera toujours la bande dessinée et la série...
Jonathan Chevrier