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[CRITIQUE] : Le Léopard des neiges


Réalisateur : Pema Tseden
Avec : Tseten Tashi, Jinpa, Ziqi Xiong,...
Distributeur : Ed Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Chinois.
Durée : 1h49min

Synopsis :
Dans une province déserte du Tibet, un léopard des neiges s’introduit de nuit dans un enclos et tue neufs moutons. Ivre de sang, il s’y endort et se retrouve prisonnier au matin. Une équipe de télévision arrive sur les lieux alors que le berger, fou de colère, promet de tuer l’animal si l’État refuse de lui accorder une compensation financière. Son frère, un jeune lama qui semble communiquer de manière subliminale avec l'animal, veut le sauver à tout prix, tout comme deux policiers qui tentent de raisonner le berger.




Critique :



Magnifique animal, la beauté du léopard des neiges et de sa fourrure tachetée couleur... neige (trop de logique, tue la logique), n'a finalement d'égale que sa dangerosité, félin sauvage dont la vie au cœur des montages de l'Asie centrale est tout aussi menaçante que menacée, aussi protégée soit-elle.

L'existence de cette créature ancestrale où plutôt, sa co-existence difficile avec l'homme, est justement le sujet (sensiblement inspiré d'une histoire dont on n'a pas fondamentalement besoin de preuve, pour se dire qu'elle est vraie) du long-métrage posthume de Pema Tseden, Le Léopard des neiges (que l'on avait laissé avec le formidable Balloon, en 2021), qui nous ramène à nouveau, et pour la dernière fois, sur ses terres tibétaines, monde formidablement suspendu dans le temps et riche en imaginaire - surtout surréaliste -, où modernité, mythologie, spiritualité et tradition s'opposent autant qu'elles cohabitent (un peu à l'image même, du cinéma de son auteur).

Copyright ED distribution

C'est au carrefour de ce tout merveilleusement complexe et fascinant,  que se situe la destinée d'un félin ayant fait d'une bonne frange du bétail d'un berger nomade, son festin du soir.
Sentant le souffre de loin, une équipe de télévision arrive sur les lieux alors que le berger, fou de colère, promet de tuer l’animal si l’État refuse de lui accorder une compensation financière.
Son frère, un jeune lama qui semble communiquer de manière subliminale avec l'animal et est bien plus conscient de son importance mythologique, cherche lui à le sauver à tout prix...

Passé une représentation numérique pas toujours habile - mais obligatoire - du dit animal, Tseden compose une sorte de fable poétique mi-naturaliste (à la frontière du documentaire), mi-surréaliste d'où émerge une sorte d'apologue moral sur une nature de plus en plus percutée par les velléités de l'homme.

Copyright ED distribution

D'une manière un poil pédagogique, le regretté cinéaste, qui a toujours fait presque état d'ovni dans sa manière de raconter les vicissitudes du Tibet, en évitant les pièges faciles de la simple ethnographie ou même de la fragile observation sociale, prône ici l'idée d'une meilleure compréhension entre les âmes, pour mieux cohabiter dans le respect avec une nature de plus en plus heurtée.
Puisse t-il être écouté...


Jonathan Chevrier




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